Mon vieux jean
Lâche ! Tu m’abandonnes
Alors que j’ai encore besoin de toi !
Tu t’effiloches peu à peu
Inexorablement
Et je n’y peux rien, pas même
Te redonner une seconde jeunesse
Tu sais, quand tu seyais si bien
A mon séant
J’ai beau tenté
De relier tes pans qui s’étiolent
Avec du fil de soie
Rien n’y fait
Tu as décidé de t’éloigner de moi
Je sais j’y suis pour quelque chose
Enfin, mon postérieur
Un peu pointu je te l’accorde
J’aurais pu faire un effort
C’est un peu
Comme dans un vieux couple
On essaye de recoller les morceaux
Pour retrouver l’insouciance
Des premiers temps
La fraîcheur de l’amour qui
Va si bien aux tourtereaux
Comme tu allais si bien
A mon charmant fessier
Ha mon vieux jean !
Que de souvenir ensemble
De griffures, de chaises rencontrées
De banc dont tu te vantais, de protéger
Mon épiderme délicat
Je t’ai traîné partout, dans tous mes exploits
De la forêt à la montagne
En passant par le bitume agressif
Qui devait, sans doute
T’arracher quelques touffes vacillantes
Rappelles toi aussi, de ce chocolat
Qui coulait délicatement
Sur ta couleur pâlie
Par les assauts du soleil
Usure délicate
Qui te rendait, je te l’assure
Encore plus séduisant !
Ha, mon vieux jean !
Rappelles toi donc, ce sol
Sur lequel je te catapultais, impudente
Lorsque mon amour de compagnon
Te rejetais, pour caresser
Ma peau nue
Tu en étais jaloux pour sûr !
Mais maintenant tu la tiens
Ta revanche !
Et j’en suis certaine, tu jubiles…
Du fond de ta poubelle !
Je suis peu être qu’une vieille sentimentale à deux balle, mais n’empêche que tu vas me manquer, toi mon vieux jean !
Tout simplement : bravo !