Réalisateur : Maïwenn Lebesco

Date de sortie : 21 octobre 2015

Pays : France

Genre : Drame – Romance

Durée : 124 minutes

Budget : 10 millions d’euros

Récompense : prix d’interprétation féminine à Cannes 2015


Casting : Vincent Cassel (Georgio), Emmanuelle Bercot (Tony), Louis Garrel (Solal), Isild Le Besco (Babeth)

 

Maïwenn est devenue depuis le succès de Polisse, aussi bien critique que public, la nouvelle papesse du cinéma français. Mon Roi, faisant référence à une phrase de Vincent Cassel, est l’oeuvre de la maturité. Les documentaires fictions comme l’étaient Pardonnez-moi, Le bal des actrices et Polisse ont laissé la place à une vraie histoire d’amour tragique et passionnelle construite en parallèle. D’un côté, il y a Tony dans un centre de rééducation, apprenant à marcher de nouveau suite à une grave chute de ski lui brisant le genou, de l’autre il y a le récit sur 10 ans environ de son histoire avec Georgio. Deux narrations qui se complètent, se répondent et se croisent.

 

Avec un titre et une affiche évocatrice, cette relation semble inégale. L’un va détruire l’autre. Vincent Cassel semble naviguer dans cet océan tel un requin carnassier face à une Emmanuelle Bercot complètement absorbée par l’aura magnifique de ce riche quadragénaire aux multiples parts d’ombre. Des mensonges, Georgio en a beaucoup, des non dits encore plus, même si Tony fait semblant de ne pas savoir, par amour, elle écorche son coeur un peu plus chaque jour. Après tout, étant avocate, elle doit avoir l’habitude de défendre des salopards. Le vrai drame de cette aventure c’est l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre, mais séparément. "On s’aime chacun de son côté mais ensemble cela ne va pas" ainsi en conclut Tony, quoi de plus paradoxal ! Ou bien est-ce seulement deux notions de l’amour qui sont en opposition ? "Ma femme veut-elle bien me rendre ma liberté", pour Georgio le mariage est vu comme une prison dont il cherche la clef pour s’en sortir tandis que pour Tony, il s’agit d’un cocon protecteur.

 

Les acteurs sont beaux, sont grands, sont magnifiques ! Maïwenn a sorti un casting de choix, pas facile à gérer selon ses dires, cependant c’est un mal pour un bien. Vincent Cassel est solaire, il rayonne et on n’imagine personne d’autre pour interpréter le rôle du beau Georgio.  Il habite ce rôle avec perfection. Emmanuelle Bercot, prix d’interprétation féminine à Cannes, n’a pas volé son titre, elle tire majestueusement son épingle du jeu. Pas facile de tenir tête à une personnalité telle que Vincent Cassel. On salue également la présence de Louis Garrel, frère de Tony, la voix de la raison, souhaitant convaincre sa soeur que Georgio n’est pas aussi brillant qu’il ne le semble. Le tout plein de dérision et d’humour. Parlons en d’humour, la présence assez surprenante de Norman apporte une touche de légèreté bienvenue.

 

Mon Roi passe et reste en tête car la force de Maïwenn c’est de nous raconter une histoire pouvant faire écho à la vie de tout à chacun, tout le monde est libre de percevoir le film à sa façon et d’imaginer la fin qu’il veut.