Les jardins secrets sont des parcelles de vie enfouies sous les rêves ou sous les mensonges.

Dans le mien , des amours interdits s’y vautrent, tenus à l’écart du monde des vivants.

J’ai cru les avoir laissés à l’abandon.

Hélas, il est des souvenirs que rien n’efface, pas même le temps.

J’en suis la seule détentrice parce que, des amours comme celui-ci, personne n’en veut.

Ils dansent, clandestins, dans la demi obscurité des lampions  à l’éclairage terni par le temps.
Dans mon jardin secret, mes colères hurlent en silence, et je suis là, seule à les entendre.
Sans pardon, il n’y reste plus que toi.
Toi, le Dieu de la représentation masculine dans toute sa splendeur.
Et tu fais honte à tes semblables.

Mon jardin secret aurait pu avoir la suavité de cette voix venue tout droit de l’Inde mystérieuse et sensuelle.
Mais non, il est aussi glacial que le vent d’un hiver présent et implacable.
Au détour de mes souvenirs, dans l’obscurité du néant, ce jardin a perdu définitivement ses couleurs.
Il étouffe sous les lianes et les épineux.

Sur ce parterre de laideur, je me retrouve petite fille esseulée et apeurée par cette ligne d’horizon qui rampe vers ce moi profond .

Il me laisse terrifiée par le manque de ta peau qui colle à la mienne.
Film invisible relié à toi, par mes envies seules
Ce jardin secret est ma disgrâce, pour l’éternité.