Il y a quelques temps, une de mes tantes est allée manger avec un groupe de personnes âgées dans un petit restaurant. La clientèle du repas du midi de cet établissement est composée essentiellement d'ouvriers, du B.T.P. en particulier.
Elle y a discuté avec deux jeunes qui l'avaient reconnu.
Ma tante travaillait par le passé dans une école maternelle jusqu'au moment où elle a pu faire valoir ses droits à une retraite bien méritée. Ces jeunes, elle s'était occupé d'eux, comme sans doute comme elle l'avait fait avec leurs parents.
Une discussion s'est installée. A l'évidence très content que quelqu'un s'intéresse à eux, ils lui ont appris qu'ils travaillaient dans une entreprise du bâtiment. Ma tante leur a fait remarquer qu'ils devaient être courageux car ils faisaient un travail difficile. Ils ont confirmé la difficulté physique de leur métier mais ont indiqué qu'ils disposaient de matériel car leur patron a un esprit moderne. Il n'hésite pas à investir lorsqu'il le peut dans du matériel limitant la pénibilité de leur travail. Ils lui ont déclaré qu'ils avaient de la chance car ils avaient un bon patron.
Ils lui ont même précisé que c'était rare et que certains de leurs copains qui travaillent dans d'autres entreprises les envient.
Ma tante leur a demandé qui était leur patron. Elle ne le connaissait pas personnellement mais elle savait que nous étions ami avec lui.
Eh oui! Nous avons un ami qui est chef d'entreprise dans le bâtiment. C'est un des hasards de la vie.
Il est âgé d'une quarantaine d'années.
Jeune, il ne supportait pas le système scolaire qu'il a quitté à l'âge de 16 ans pour aller travailler dans une entreprise du bâtiment.
A cette époque, il était un des rares jeune formé dans le bâtiment par une entreprise de la région. Les patrons de ces entreprises préféraient embaucher des ouvriers formés plutôt que des jeunes. Ils ne voulaient pas s'ennuyer à perdre du temps à former des apprentis. (Je cite notre ami)
Arrivé à la trentaine, ayant acquis une bonne expérience professionnelle, il a décidé de fonder son entreprise avec un de ses collègue. Ils avaient en commun le même amour du travail bien fait.
Ils ont donc commencé à travailler à deux. Considérant que leur travail était de très bonne qualité et qu'ils employaient les matériaux nécessaires, ils ont décidé d'adopter un système de tarification en fonction de cette qualité.
Leurs prestations étaient plus chères que celles des autres.
Et depuis 10 ans, c'est de cette façon que l'entreprise travaille.
Elle travaille bien et bien qu'étant plus chers que ses concurrents, elle ne manque pas de clients. Bien au contraire, actuellement, son carnet de commandes est plein alors que certains de ses concurrents mettent la clef sous la porte.
Depuis ses débuts, l'entreprise a grossi. Elle compte maintenant une dizaine d'employés. Elle pourrait encore grossir mais la taille convient au patron. Il estime que dépassant ce niveau, il ne pourrait plus la gérer correctement.
Les deux amis et associés du début se sont séparés. Ils sont toujours amis mais la vie les a séparé.
Notre ami est patron mais il est toujours présent sur ses chantiers comme au début. Il travaille toujours de la même façon que lorsqu'il était salarié. Il fait le maçon, le manoeuvre, le chef de chantier et le chef d'entreprise. Le soir, après sa journée de travail, il reçoit ses clients ou fait ses devis. Chez lui, la journée de travail comme à 07h00 au siège de l'entreprise et se termine à 17h00.
Il y a toutefois de grosses différences dont certaines qu'il déplore entre sa situation d'ouvrier du bâtiment et celle de petit patron.
Il gagne mieux sa vie et surtout, il est bien considéré.
Pour reprendre ses propos: « Avant, pour son banquier, il n'était qu'un maçon et maintenant c'est un artisan, un patron. »
Les gens non plus ne lui parlent plus de la même façon.
La considération dont bénéficie sa famille n'est plus la même.
Et pourtant, il est resté le même, sa femme et ses enfants sont restés les mêmes. Ils habitent toujours la même maison. Une maison qu'il avait bâti de ses mains alors qu'il n'était qu'employé.
Bien que la crise soit installée, certaines entreprises du bâtiment rencontrent toujours des difficultés à trouver du personnel. Lui, n'en éprouve aucune. Pourquoi?
Parce qu'une fois employé chez lui, il est très rare qu'un salarié quitte l'entreprise. On ne quitte pas une entreprise où l'on est payé intégralement pour les heures supplémentaires effectuées et où le salaire est de 20 % supérieurs aux autres entreprises concurrentes de la région.
Lorsqu'il embauche un nouvel employé, il commence par le recevoir à son domicile et ils discutent ensemble en buvant un petit verre. Il lui explique les règles de l'entreprise. Bien souvent, cette discussion suffit pour juger le postulant. S'il lui convient, il lui fait une offre, s'il ne lui convient pas, il lui dit.
Il ne refuse quant il en a la possibilité aucun stagiaire, qu'il soit en classe de troisième ou élève architecte. Il considère que le stagiaire n'est pas dans son entreprise pour travailler mais qu'il y est pour découvrir ou pour apprendre. Il n'est pas là pour enrichir l'entreprise mais pour s'enrichir lui même. Nous connaissons une étudiante qui y a passé quatre semaines au mois de juillet dernier. Aucun travail ne lui a été demandé. Elle a donné les coups de mains qu'elle pouvait. L'entreprise a même pris en compte ses repas du midi.
Ce qu'il ne supporte pas de son personnel:
Qu'il ne se respecte pas lui même, qu'il ne respecte pas les autres salariés, les stagiaires ou les clients. Lorsqu'il est entré dans le monde du travail à 16 ans, il a du subir la bêtise de certains autres salariés plus anciens. Il ne supporterait pas que cela se produise dans son entreprise.
Un bon élément de jugement: Ses employés. Certains sont des amis de membres de ma famille.
On ne nous a jamais rapporté la moindre critique. D'ailleurs, ses employés ne supportent pas qu'on le critique.
Il y a quelques temps, notre copain m'a confié qu'il était régulièrement outré par la manière dont bien des patrons parlent de leur personnel. (Lorsqu'ils sont entre eux bien entendu). Il arrive régulièrement que certains parlent de leurs employés avec un certain mépris. Et tout cas souvent sans la moindre considération.
Dans ces cas là, il les écoutent mais ne dit rien. Il se dit que ces patrons « idiots » comme les appellent n'ont pas assimilé que de bons employés bien traités ont un meilleur rendement que des employés mal payés et mal considérés.
Cela se ressent selon lui dans la qualité et la quantité de travail fourni mais aussi dans le soin apporté au matériel.
Certains se plaignent du fait que les employés sont fainéants et qu'ils ne sont pas fidèles. Mais ils oublient que le respect et à double sens et que la rémunération est la première preuve de respect.
Comment expliquer que malgré la crise et la chute de commandes dans le bâtiment, ce secteur n'a toujours pas atteint l'équilibre en terme d'emploi et qu'il doive toujours faire appel à de la main d'oeuvre étrangère?
Comment expliquer qu'il manque toujours des plombiers et des électriciens?
Avec la baisse d'activité, la pénurie est moins ressentie par les employeurs mais elle existe toujours.
Nous avons dans nos relations un autre petit patron. Lui ne connaît que des déboires avec ses employés dont il ne fait que de se plaindre. Ils ne sont pas fidèles, ils ne sont pas consciencieux, ils endommagent le matériel…..
Mais il est coléreux et dans ces cas là, il n'est pas très respectueux avec eux. Le salaire de ses employés n'est guère plus élevé que le minimum légal. Il ne travaille plus beaucoup sur ses chantiers depuis bien longtemps. Il se rend de l'un à l'autre au volant de son beau 4×4 japonais.
Un très bel article New reporter.
Voilà une histoire comme je les aime, l’histoire d’un Homme un VRAI qui défend à travers son statut de patron et le travail les valeurs humaines et sociales indispensables à toute vie digne de ce nom.
A l’évidence, on aimerait tous avoir un type comme cela parmi nos amis.
Un exemple qui mériterait d’être porté devant nos politiques histoire de les ramener les pieds sur terre!
Amitiés
Ludo
[i][b]Si tous les patrons étaient comme votre ami, new reporter, la crise serait moins dure qu’elle ne l’est !
Ce patron est un vrai patron ! Ce n’est pas un de ces bras cassés, un de ces forcenés du Cac40, un de ces voyous…
Malheureusement, beaucoup trop de gens, qui font un amalgame bien trop facile, rejettent le patron, l’accusant de tous les maux, oubliant, par dessus le marché, qu’il y a de « mauvais » patrons et qu’il y a de « bons » et « excellents » patrons !
Amicalement,
Dominique[/b][/i]
C’EST L’EXCEPTION QUI CONFIRME LA REGLE, DOMINIQUE .
Justement, non, [b]Veritas [/b]! En effet, vous faites partie de ceux qui font l’amalgame et de ceux qui l’entretiennent en disant : [b][i] »tous les patrons sont des voyous, sont des salauds, sont des voleurs »[/i][/b] !
[i][b]Il faut arrêter avec cette image, tout en se montrant impitoyable avec les patrons « voyous » ![/b][/i]
Lorsque j’étais dans l’hôtellerie et dans la restauration, j’ai connu des patrons très corrects avec leurs salariés ; j’en ai connu aussi qui étaient très incorrects avec leurs salariés…
Donc, il faut arrêter avec cette pensée [b]gauchiste[/b] et [b]extrême-gauchiste[/b], qui consiste à mettre tous les chefs d’entreprise dans le même sac !
allez , allez , vous ne connaisssez pas le coeur de l’homme !
Que savez-vous du cœur de l’homme, [b]Veritas [/b]?
Vous ne connaissez les patrons de l’image que vous vous en faites !
Mais, vous ne connaissez aucun patron, puisque vous ne voulez pas comprendre qu’il y en a qui sont voyous et mauvais, et, qu’il y en a qui sont bons, corrects, honnêtes et intègres !
« vous ne connaissez aucun patron, »
Dominique Dutilloy , je ne vous autorise pas à parler ainsi de moi !
des patrons, j’en ai connus car depuis 1970 , je fréquente le monde industriel !
Je vous demande de retirer cet écrit !
Bonjour
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] New Reporter,
Félicitez votre ami, car c’est un très bon patron, très intelligent.
Un vote Super.
Très amicalement.
ANDREA.
Veritas,
je ne retirerai pas cet écrit ! J’assume toujours mes écrits et mes propos !
Vous n’avez certainement pas vécu la même expérience que la mienne !
Cependant, j’ai aussi connu des patrons, ce, depuis 1973 ! Et, dans la restauration et l’hôtellerie, il y a autant de bons patrons que de mauvais patrons ! J’ai croisé les deux genres ! Ce n’était pas tout rose tous les jours…
Dans la presse aussi, j’en ai connu, ce, depuis 1980 ! J’ai connu des piges non payées, des recours aux Prud’hommes (gagnés) ! J’ai connu également de bons patrons avec des piges très bien payées…
Alors, pas plus vous que moi, n’avez le monopole des connaissances !
vous avez écrit : « vous ne connaissez aucun patron, » et je vous demande retirer vos propos : ai-je été suffisamment clair, Monsieur Dutilloy qui prétend connaître ma vie ?
vous avez écrit : « vous ne connaissez aucun patron, » et je vous demande retirer vos propos : ai-je été suffisamment clair, Monsieur Dutilloy qui prétend connaître ma vie ?
[b][u]Voici les phrases exactes que j’ai écrites, Veritas[/u] :[/b]
– [b][i] »Vous ne connaissez les patrons de l’image que vous vous en faites ! »[/i][/b]
– [b][i] »Mais, vous ne connaissez aucun patron, puisque vous ne voulez pas comprendre qu’il y en a qui sont voyous et mauvais, et, qu’il y en a qui sont bons, corrects, honnêtes et intègres ! »[/i][/b].
Donc, je n’enlèverai rien de ce que j’ai écrit dans mon commentaire ! Vous m’en voyez désolé ! Mais, j’assume toujours mes écrits et mes propos !
Dominique Dutilloy comment vont les grévistes de la faim tunisiens?
Pq n’en parlez-vous plus? Sont-ils déjà morts?
>:(
vous avez bien écrit ceci , en toute lettre et chacun pourra le vérifier :
« Mais, vous ne connaissez aucun patron »
je vous demande de retirer vos propos .
[b]Libertinus[/b]… [b]Libertus[/b]…, n’avez-vous pas l’impression d’être hors sujet en me posant cette question ?
Mais, je vais y répondre en vous rappelant que c’est [b]Fabien Bardoux[/b] qui s’est occupé de ces étudiants tunisiens en grève de la faim en rédigeant plusieurs articles sur ce sujet ! Je n’ai pas eu besoin de vos suggestions d’agir de mon côté, en effectuant les démarches qu’il a demandées !
[u]Bardoux, c’est un peu votre patron?[/u] Non
Donc je ne suis pas tout à fait hors-sujet
;D
Non [b]Veritas[/b], ce que j’ai écrit en toute lettre, je l’ai répété dans mon commentaire ! Il vous appartient de relire exactement ce que j’ai écrit au lieu de me citer mes phrases de façon partielle !
Donc, je suis au regret de vous dire que je n’enlèverai rien de ce que j’ai écrit !
Alors, [b]Libertinus[/b]… [b]Libertus[/b]…, adressez-vous à [b]Fabien Bardoux[/b], qui, effectivement est bien le patron du journal en ligne pour lequel je rédige des articles !
Mais, pourquoi m’avez-vous posé cette question ?
Je pense que notre ami n’est pas un patron très courant, il est le premier à l’admettre mais ce n’est pas le seul que j’ai rencontré.
Il y a régulièrement de bons patrons parmi les petits patrons.
Mais il ne faut pas oublier qu’il y a aussi de mauvais employés.
Tout n’est pas de la faute exclusive des patrons.
Mais c’est vrai comme l’a dit Andréa, notre copain est un patron intelligent car ce mode de gestion d’entreprise est très rentable.
Dominique excusez moi, j’ai oublié de vous répondre.
Je pense que les pouvoirs publiques français ont commis l’erreur de favoriser (peut être depuis Colbert) la grande entreprise alors que la petite ou encore mieux la TPE (très petite entreprise) est une meilleure garantie pour l’emploi.
Un petit patron ne licencie pas aussi facilement que le patron d’un grand trust.
[b]C’est vrai, new reporter… Cependant, il faudrait, tout au moins pour ce qui concerne les entreprises du Cac40, remettre en vigueur l’autorisation administrative de licenciement ! Si rien n’est fait en ce sens, [u][i]et cela commence avec les séquestrations de cadres et de dirigeants, avec les saccages de bureaux de sous-préfectures et d’entreprises[/i][/u], ce sera la révolution… mais, une révolution pire qu’en Guadeloupe et en Martinique !
Amicalement,
Dominique[/b]
Il faudrait aussi instaurer comme Louis Gallois le proposait un coefficient entre le salaire le plus bas et le plus élevé d’une entreprise. (tout compris)