Un véritable coup de foudre est une chose que l’on ne contrôle pas. Vous êtes là patiemment en train de regarder la télévision, une suite de programmes sous culturels et inintéressants, des jeux débiles où les candidats répondent bêtement aux questions, se trompent et semblent heureux d’être dans l’ignorance, quand tout à coup, vous êtes électrocuté par une émission sortant du lot.

Cet article ne s’inscrit pas dans l’actualité, qui suit son fil tel un train suivant ses rails, mais est un exutoire pour manifester une passion soudaine. L’objet de cette déclaration est une série de télévision. Oui, cela peut paraître un peu bête de s’éprendre pour un feuilleton, cela ne reste qu’une œuvre de fiction, rien de réel dans tout cela, mais les images et les mots peuvent marquer sans vous laissez de marbre. Mon attirance pour ce soap reste modéré et ne va pas dans l’outrance comme des fans extravertis pourraient le faire. Les salons ou les conférences rendant hommage aux séries télé, aux films, aux romans d’aventures ou à la Bande Dessinée, sont de plus en fréquents et il n’est pas rare d’y voir les visiteurs déguisés à l’image des personnages principaux de leur série phare. C’est ce que l’on appelle le cosplay, abréviation pour costum player, une petite réminiscence de l’enfance qui persiste en nous et qui se manifeste de temps à autre. Revenons à nos moutons, mon coup de cœur actuellement porte le nom de Dexter. Alors qu’est ce qui se cache derrière ce prénom ? Tapie derrière ces 6 lettres, il y a une série policière, audacieuse et passionnante, mettant en scène Morgan Dexter. Un personnage mais deux personnalités, d’un côté, un expert en tâche de sang travaillant pour la police de Miami et de l’autre, un terrible tueur de tueurs. Un ange exterminateur reprenant dans ces filets, les coupables qui sont passés entre les mailles de la justice traditionnelle et légale. Le générique ne peut vous laisser indifférent, de par sa musique puis par ses mises en scène où par une succession d’images on peut suivre notre héros en train de se préparer au petit matin tout en faisant le lien, implicitement, à des actes criminels. Dans un cadre idyllique, sous les rayons du soleil californien, le spectateur suit les faits et gestes de Dexter. Grâce à une voix off, intervenant toujours au moment opportun, ses pensées nous sont révélées transgressant les barrières de la fiction. Dexter se confie et nous sommes ses confesseurs, la sauce prend et nous nous attachons progressivement à lui. Nous partageons ses moindres moments de joies ou de doutes. Et des doutes, il en a, vivre une double vie n’est jamais une chose aisée, surtout quand votre sombre moitié vous pousse à commettre des meurtres. Passer incognito aux yeux du monde entier est une tâche quasi impossible, cela apporte une touche de suspens supplémentaire maintenant en haleine de bout en bout. Va-t-il être découvert ? Comment vont réagir ses proches ? Sa sœur, sa femme, ses collègues ? Dexter est personnage perturbé, le rendant intéressant et riche à explorer, il a des failles et on les découvre pas à pas. Dans son enfance, il a assisté au terrible meurtre de sa mère puis a été recueilli par un flic occupant ses soirées à rendre justice lui-même. De plus, son tuteur l’a initié à son passe-temps. Forgé dans un tel moule, il n’est pas difficile de devenir soi-même un assassin.

Pour l’instant la série en est à sa 6ème saison, diffusée actuellement sur Canal +, en ce qui me concerne, je n’en suis qu’à la 4ème et l’attrait est toujours aussi présent. Tous les épisodes sont prenants, servis par un scénario sans fausse note. La trame générale se construit de la sorte, Dexter se choisit un ennemi qu’il suit comme un fil rouge tout au long de l’année. Des rivaux, futures victimes du justicier sanguinaire, qui auront un impact sur lui et sur sa façon d’agir.

Si vous aimez les personnages ayant un côté obscur adepte des coups de scalpels dans la poitrine, des histoires remplies de rebondissements, de suspens et d’humour noir, Dexter est fait pour vous.  En outre, mesdames, il est assez beau garçon. Sur cette touche, je m’en vais continuer la traque aux monstres bien blotti dans mon canapé.