Un lundi soir comme les autres sur TF1 avec un journal de 20h très pathé Marconi et une série TV gentillette pour tout public.

Pasde famille formidable ce soir, quoique, pas d’expert à l’Elysée, çafaisait un peu pompeux , Lost tenait un moment la corde, RIS PolitiqueSpectacle promettait beaucoup mais c’est finalement Joséphine AngeGardien qui jouit (!) du remake présidentiel.
On se demande pourquoitant de rafut juste parce que Mimi Mathy n’est pas avec nous ce soir.Pour l’intermède la rédaction de TF1, qui s’occupe de fait des vraisproblèmes, a trouvé un remplaçant masculin qui a l’air aussi rigolo.

Comme Mimi, Nico se glisse dans la vie quotidienne des français, partage avec eux toutes leurs difficultés, s’associe au drame qui va se nouer. Moi ça me bouleverse toujours un peu. Et alors qu’on pense la situation désespérée, que l’on s’attend au pire… et bien avec Nico il arrive, le pire. c’est tout l’intérêt de cet épisode exceptionnel, d’habitude, Mimi claque des doigts et le miracle se produit. Avec Nico il y a déjà belle lurette qu’il ne claque plus des doigts que pour être servi plus vite et que le charme est rompu.
C’est en tout cas un choix de scénario original qui ne manquera pas de désarçonner les fans mais devrait ravir et rassurer les militants.

Loin du Bling Bling, Nico va s’installer chez les français, petitement, discrètement, ah je le vois déjà chemise à carreau et charentaire non compensée. Assis dans l’âtre, il découpera quelques tranchettes d’un bon vieux saucisson et aranguera la populace avec sa gouaille de titi parisien.
Un bon moment de pure fiction française à ne pas manquer d’autant plus qu’en second rôle on attend un trés surprenant Jean-Pierre Pernaut. Lin du trophée Andros et de ses voitures de course subventionnées par de l’argent public à s’en demander combien ça coûte, Jean-Pierre joue un journaliste intègre dont l’abnégation, l’éthique et la rigueur font trembler jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Un rôle de composition assurément.

Et puis ce qui est bien avec ces séries tout public, c’est qu’il y a vous et moi, enfin surtout vous, du moins vous tel que les journalistes de TF1 vous représentent. Voilà qui crée une vraie complicité, une proximité, on se sent tous un peu de la famille et l’on aborde les vraies questions sans tabou ni faux semblant. Qui sait, à l’instar d’un autre président, on tâtera même peut être un peu de l’accordéon ou plus sûrement du pipeau pour se quitter en chanson.
Je vous rassure, à la fin tout se termine parfaitement bien, Nico retourne dans son monde, ben oui il n’allait tout de même pas rester plusieurs épisodes chez les ploucs non plus, et la semaine prochaine on retrouve Mimi Mathy.

Et puis si les belles histoires ne vous plaisent pas vous pouvez toujours taper dans votre bouquet numérique pour regarder autre chose, c’est pas beau la liberté du téléspectateur ?
Non, vraiment, les seuls à plaindre, ce sont les journalistes politiques. Paraîtrait qu’il y en a encore dans notre pays : ils commettent chaque jour tant de chroniques et d’éditos, commentent à foison, se perdent dans d’improbables conjectures et distillent avis et bons points. Ce qu’ils ont fait ce matin avec entrain, ce qu’ils feront demain avec passion, tout juste auront-ils été remplacés quelques heures par 11 français sortis de la cuisse de TF1, Laurence Ferrari et Jean-Pierre Pernaut… ont ils été jugés insuffisament crédibles pour faire semblant de critiquer le pouvoir ou trop dangereux d’oser peut-être interpeller le président d’une question non préparée ? Toujours est-il que les voilà sur la touche, spectateur de la vie politique, comme un symbôle du régime d’un homme.

Ils auraient préféré participer à questions pour un champion, se voyaient déjà en jury du nouveau tsar, au pire voulaient bien tourner la roue de la fortune. Que nenni.

Perdu de vue et porté disparu les attendent avant, plus tard, que leurs visages noir et blanc surgissent autour de quelques extraits d’un monde disparu où l’on se souviendra qu’il fut un temps où ils étaient des enfants de la télé…