Naviguer à bord d’une pénichette, c’est prendre son temps et être libre. On oublie tout, loin du vacarme ambiant de la ville et du stress du quotidien.
À 8 km/h sur le Canal des Ardennes ou sur la Meuse, les navigateurs découvrent un nouveau visage des paysages somptueux du département. Quand vient la nuit, on veille sur le toit du bateau à la lecture d’un roman, au son d’une guitare ou de la nature. On s’endort paisiblement au bercement de l’eau : « Les vacanciers, en famille ou entre amis, sont heureux de pouvoir être en contact avec une nature encore sauvage. Ils se sentent enfin seuls, libres de circuler où bon leur semble », explique Bénédicte Braconnier, responsable des locations à « Ardennes nautisme ».
À Pont-à-Bar, les 12 pénichettes accueillent les visiteurs d’avril à octobre pour des courts séjours d’un week-end à une semaine. À l’initiative de M. Dumay en 1985, « Ardennes nautisme » propose trois destinations. La plus populaire emmène les apprentis marins vers la Belgique. La vue sur les vastes massifs forestiers entre Monthermé et Laifour offre des souvenirs inoubliables. Mais la Meuse canalisée en direction de Mouzon – Verdun est plus sauvage, moins fréquentée et donc tout aussi attractive. Enfin, le Canal des Ardennes en direction de Reims est atypique avec ses 26 écluses à franchir. Pour s’offrir une mini croisière, il faut compter environ 30 à 70 € par jour et par personne. Le prix de l’originalité et d’un service irréprochable. Les chiffres montrent qu’essayer ce type de tourisme, c’est l’adopter. 60% des clients des pénichettes reviennent.
Le tourisme fluvial a connu, de plus, un nouvel essor depuis deux ans et la création de la Voie verte. Le temps d’une escale, les familles troquent la pénichette pour les vélos, les rollers sur le long ruban reliant Charleville à Givet aménagé par le Conseil général. Et c’est parti pour une escapade ! « Nous conseillons de naviguer six heures par jour pour profiter de l’eau un maximum sans se sentir à l’étroit. Pouvoir bénéficier de la voie verte le long de la Meuse, c’est génial », explique Bénédicte Braconnier.
Pourtant, se retrouver sur l’eau peut être angoissant et dissuasif. Cependant, la pénichette présente bien des avantages qui rassurent. Sur la Meuse ou le canal, point de mal de mer ! De plus, l’engin est facilement maniable et la formation à la conduite est un jeu d’enfant. Tenir la barre constitue un réel plaisir qui ne nécessite pas l’obtention d’un permis. « Nous faisons toujours un petit tour avec les clients pour effacer l’appréhension de la première écluse. On navigue à droite comme en voiture.» assure la responsable. Tout le monde peut donc jouer au capitaine Haddock le temps d’une expédition.