Sachez que grâce à vous des milliers de petits chats sont exterminés chaque année, faute de trouver propriétaire, sachez que des milliers de chats sont empoisonnés chaque année par des voisins excédés, sachez que certaines communes n’hésitent pas à pratiquer une sorte de « déchatisation » (vous aimez les chats !???)…. Alors, pensez y !

Oui, vos voisins et tous les parents des amis de vos enfants ne souhaitent pas faire un élevage, et s’agacent un peu de devoir toujours dire « non ! nous ne prendrons pas le chaton ! ». Tous ces gosses qui parcourent les rues avec les chatons dans les bras pour essayer de les placer, je trouve cela un peu irresponsable !

Un chat stérilisé, castré, n’en a strictement rien à faire ! Bien au contraire, cela lui évite de se faire écraser en traversant bêtement la rue poursuivi par un autre matou, cela lui évite de se faire tirer dessus parce qu’il court le guilledou, cela lui évite de se faire empoisonner parce qu’il miaule comme un idiot en pleine nuit !

Il est faux de croire que l’animal sera perturbé ! Il ne grossira pas non plus s’il est nourri sans excès (et pas à chaque fois qu’il à l’air de miauler famine…. Ne vous laissez pas avoir à ses yeux de chat !)

De plus et ce n’est pas négligeable, un chat castré  perdra également la désagréable habitude de marquer son territoire en urinant (Je précise à ce sujet que l’eau de Javel ne sert strictement à rien, les chats en raffole et plutôt que les repousser, elle les attire).

Ainsi chaque année, je lis dans le journal local que dans tel quartier des chats ont été empoisonnés ! Que les enfants pleurent car ils ont retrouvés leur chat vomissant, malade, quasi mort et qui mourra. Et connaissant le quartier et certains de ses habitants, je sais qu’il y a là des chats qui ne sont pas castrés. La pilule donnée aux chattes est souvent oubliée et ne résout pas du tout le problème des chaleurs et des chats errants. Une chatte en chaleur et c’est au moins quatre matous qui viennent miauler et batailler sous vos fenêtres et celles de vos voisins, quand il n’y a pas bataille rangée au milieu des salades. Il ne faut pas trop en demander tout de même au voisinage et rester dans les réalités de la vie en société.

Et voilà, une petite histoire…

 

Néro était un griffon noir et de forte taille…

Etant très jeune encore, il faisait commerce d’amitié avec une chatte de la maison.

La chatte ayant eu des petits, on alla les noyer.

On chargea quelqu’un de les jeter à la mer, ce qui fut fait en présence de Néro.

Les petits chats, une pierre au cou, périrent donc misérablement et leur mère fut inconsolable.

Néro parut si touché de sa douleur, que, deux jours durant, voyant la chatte refuser toute nourriture, à peine voulut-il manger.

Or, peu de temps après, comme il traversait, en compagnie de l’un des ses maîtres, le village de Campile (Corse), à une lieue de son logis, Néro vit un petit chat que tourmentaient des bambins.

Néro n’hésita pas ; il se jeta au milieu des bourreaux, saisit dans sa gueule le petit chat par la peau du cou, et ainsi chargé, fit une lieu toujours courant, pour rapporter à la mère infortunée le pauvre animal qui, selon lui, pouvait bien être de ses petits.

La chatte adopta l’enfant trouvé, l’allaita, reprit joie et santé.

 

Jean AICARD – L’été à l’ombre (flammarion )

– livre « Le Français par les Textes » – V. BOUILLOT, professeur au lycée Hoche – Hachette 1914 – cours élémentaire –