Depuis quelques semaines Robert Ménard parcourt les plateaux télé et les radios pour prêcher en faveur de la liberté d’expression. Peut-être aussi pour faire le lancement de son livre au titre ravageur « Vive Le Pen ».

Ancien président de reporters sans frontières, Robert Ménard suscitait une certaine admiration mais il semble avoir perdu son âme en prenant ouvertement des positions ouvertement et délibérément contre « les bien-pensant ». C’est du moins ce qu’il revendique comme l’autre trublion du PAF qu’est Eric Zemmour. Zemmour accueilli en héros par l’UMP, pour ses positions en faveur de la liberté d’expression, c’est drôlissime.

Je ne vois pas de quoi ils se plaignent, on les voit et on les entend partout.

Le problème c’est que Robert Ménard ne supporte guère qu’on ne soit pas d’accord avec lui et on l’a vu se disputer avec Edwy Plenel sur France 2 et Pascale Clarke sur France Inter. Il a traité la journaliste de « faux-cul ». Je lui accorde que Pascale Clarke mène ses interviews sabre au clair mais c’est son style, il le savait et n’avait qu’à refuser l’interview.

“Vous vous foutez de ma gueule et vous voulez que je vous parle gentiment” a-t-il lancé à la journaliste interloquée. On a déjà vu plus courtois.

Le « politiquement incorrect » est revendiqué haut et fort par ces chroniqueurs que personnellement j’appelle plutôt des réactionnaires. Mais il semble que ça plaise à un certain public, ceux qui assurent « qu’ils disent tout haut ce qu’on pense tout bas ! »

Eh bien non, monsieur Ménard, je ne pense pas comme vous tout bas. Je pense contrairement à vous que le Front National n’a pas changé parce qu’il a changé de chef et qu’il faut être bien naïf pour le croire.

La chaîne de télé américaine Fox News vient de virer son animateur Glenn Beck, une sorte de Ménard made in USA, parce que ses propos nauséabonds faisaient fuir les spectateurs et avec eux les annonceurs. Cet exemple pourrait inspirer les chaînes françaises car on se demande si les personnes invitées ne sont pas choisies uniquement dans le but de faire du buzz. 

Je vous invite à relire l’éditorial de Laurent Joffrin que certains qualifient de censeur de la libre expression. A vous de juger.