Affaires de fraudes fiscales, pression réglementaire, fin du secret bancaire… Les mauvaises nouvelles semblent s’accumuler pour les banques suisses. Y a-t-il de quoi s’inquiéter pour le secteur phare de l’économie helvétique ?

                      

 

La semaine dernière, la Suisse a signé avec l’Union Européenne un accord d’échange automatique d’informations en matière fiscale (EAI). D’après Jacques de Watterville, Secrétaire d’Etat aux questions financières internationales, la Suisse fait « un grand ménage » afin de régulariser les avoirs étrangers déposés dans ses banques.

Une opération qui pourrait mettre en péril les banques suisses, dont la gestion de fortune et de patrimoine constitue l’activité privilégiée. Nul besoin de rappeler que la Suisse est jusqu’à présent le premier acteur mondial en ce qui concerne la gestion transfrontalière de capitaux privés. Il ne fait donc aucun doute que le secteur bancaire suisse est sous pression. Cependant, la place financière helvétique a de nombreux atouts à faire valoir.

Premièrement,  l’entrée en vigueur de l’échange automatique d’information devrait faciliter l’accès des banques privées suisses aux marchés européens avec la signature de nouveaux accords avec les pays de l’Union européenne. Deuxièmement, la mise aux normes de la Suisse permet de sortir ses banques d’une situation d’incertitude et ainsi d’assainir leur image.

Les établissements bancaires suisses peuvent miser sur une longue tradition dans la gestion de fortune – leur expérience et savoir-faire reconnus à l’international – pour maintenir la confiance des clients fortunés du monde entier qui recherchent stabilité et fiabilité pour leurs placements.

Les banques privées suisses doivent néanmoins se tourner vers des marchés où la croissance existe, par exemple en Asie et au Moyen-Orient, et où leurs compétences sont particulièrement plébiscitées. Un avantage compétitif qui fait des places financières suisses – notamment Genève et Zurich – des lieux d’implantation nécessaires pour tout acteur de la gestion de fortune qui souhaite se développer à l’international.

C’est la stratégie mise en avant ces derniers mois par la Banque Havilland, basée au Luxembourg, qui serait sur le point de compléter un processus de rachat systématique des activités de la Banque Pasche, acteur incontournable du marché suisse de la gestion de fortune.