Des études récentes tendraient à prouver que notre manière de mémoriser les informations a changer du fait d’utilisation croissante des moteurs de recherche sur internet. En effet, il semble que nous ne mémorisons plus l’information, mais que nous mémorisons le lieu et la manière de la trouver.
Une somme de données importantes a d’ores et déjà été stockée sur internet (par exemple, Wikipédia contiendrait l’équivalent d’à peu près 11 ans de stockage !). L’important n’est plus de savoir tout court, mais de savoir « où ». Ce constat se vérifie notamment chez les populations jeunes familiarisées, dès leur plus jeune âge, à ce type de démarche. Certains pensent que nous sommes entrés dans une période de totale dépendance de l’outil informatique et de grande paresse cérébrale… Le phénomène n’est pas à nouveau et est au moins aussi ancien que l’invention du livre. Oui, mais : l’accès aux bibliothèques et aux recueils de savoir n’était pas aussi simultanés que cela ne l’est aujourd’hui. En effet, à l’heure actuelle, n’importe qui de n’importe quel endroit, d’un portable en wifi, d’un téléphone, d’une gare ou d’un lieu public, peut se connecter à internet à tout moment. L’accès à l’information est instantané et, bien souvent, celle-ci est déjà traitée et mise en forme. En corollaire à cela, un autre risque est apparu : l’augmentation du plagiat. En effet, l’accès à une information déjà formatée ne nécessite plus un temps de recherche, de recoupement, de synthèse. Il suffit d’un copier-coller pour récupérer immédiatement le sujet qui nous intéresse. Cela se vérifie dramatiquement dans l’Education : bon nombre de thèses et soutenances contiennent carrément des paragraphes entiers de données récupérées. Le nombre de logiciel destiné à détecter le plagiat fait maintenant partie de l’arsenal de détection des fraudes scolaires. Mais, fait plus grave, beaucoup d’étudiants pris en flagrant délit de plagiat n’ont même pas conscience d’avoir commis quelque chose de réellement illégale… Ceci dit, la notion de centralisation des informations n’est pas nouvelle puisque, d’une certaine manière, elle a toujours existée ! On la retrouve au sein de toutes les communautés, familles, clans, tribus où se trouve toujours une personne de référence dépositaire de la mémoire ancestrale et familiale. C’est le sage, le Chaman, l’ancien selon le cas. Evoluer dans une société où posséder l’information est primordial entraîne une dépendance évidente. Nous sommes tous devenus des êtres connectés, qui n’apprennent plus vraiment mais qui vont chercher. Le fonctionnement de notre cerveau semble avoir changé, sa structure s’adaptant aux nouvelles habitudes. Il est donc devenu plus simple d’aller sur Google ou Yahoo pour taper une recherche que de s’arrêter 5mn pour fouiller notre mémoire à la recherche d’une info que nous possédons, peut-être, déjà…