La radio Africa N°1 était jusqu’ici la seule radio panafricaine francophone qui émettait en ondes courtes et en FM dans de nombreuses capitales d’Afrique francophone et à Paris. Avec un réseau de correspondants dispersés à travers toute l’Afrique et une bonne partie de l’Europe, elle constituait pour de nombreuses personnes, notamment en zones reculées la seule source d’information fiable. Les radios nationales n’étant que des organes de propagande au service des pouvoirs en place. Seulement, depuis quelques années, cette radio est devenue l’ombre d’elle-même.
En effet, Depuis 1998, la « Radio Africaine » est confrontée à d’énormes difficultés, causées par une diminution vertigineuse de ses recettes d’exploitation issues principalement de la location de ses émetteurs ondes courtes localisées à Moyabi, dans le sud-est du Gabon. Une situation qui a poussé en 2002, l’entreprise française (SOFIRAD) qui détenait 40% des actions, à se retirer du capital de la radio. C’est ainsi qu’en 2006, la Libyan Jamahirya Broadcasting, deviendra le nouvel actionnaire majoritaire avec 52% des parts contre 35% pour l’Etat gabonais et 13% pour des privés gabonais. Un changement qui ne parviendra malheureusement pas à sortir Africa N°1 de ses difficultés. Des difficultés qui s’accentueront même avec la révolution libyenne de l’année dernière. C’est ainsi que la justice gabonaise déclarera la structure en cessation de paiement, avant de la placer sous redressement judiciaire.
Depuis le 30 octobre dernier, le personnel menace d’entrer en grève, pour protester contre près de 04 mois d’arriérés de salaire qu’il accuserait. Une menace qui s’est radicalisée ces derniers jours. Aussi, selon des sources proches de la station, elle accuserait également envers le propriétaire des locaux qui abrite la Radio plusieurs factures de loyers impayés, tout comme les factures d’eau et d’électricité. Toujours d’après cette source, le propriétaire du bâtiment menacerait même d’expulser Africa N°1 de son local.
Créée en 1981 et avec ses presque 30 millions d’auditeurs, Africa N°1 serait sans aucun doute en train de vivre ses derniers moments. Une situation regrettable, quand on sait qu’elle était jusqu’ici la seule radio qui faisait la fierté de l’Afrique francophone. Elle s’en ira donc laissant la place aux deux principales radios occidentales que sont la Radio France Internationale et la British Broadcasting compagny (BBC) qui règnent déjà en maîtres absolus sur le continent depuis quelques temps.