D’abord, il nous interprète "Oh les beaux jours":

Point de vue | | 16.08.11

Maurice Lévy, président de l’Association française des entreprises privées (AFEP) et président du directoire de Publicis Groupe

"Aujourd’hui quatre mesures s’imposent :

1)…….

2) Une contribution exceptionnelle des plus riches, des plus favorisés, des nantis. Il semblera peut-être curieux à certains de voir que le président de l’Association française des entreprises privées (AFEP) préconise une telle mesure, mais il me paraît indispensable que l’effort de solidarité passe d’abord par ceux que le sort a préservés. J’ai toujours considéré que la grande majorité des dirigeants méritaient leur rémunération, et pour certains plus encore. Mais je considère avec la même force qu’il est normal que nous, qui avons eu la chance de pouvoir réussir, de gagner de l’argent, jouions pleinement notre rôle de citoyens en participant à l’effort national. Oui, une contribution des plus riches s’impose à mes yeux. Et pas seulement les dirigeants. Tous ceux qui peuvent par leurs moyens participer à ce nécessaire effort national."

A l’époque, tout le monde ou presque s’était gaussé de ces belles formules qui venaient juste le lendemain de ceci:

Warren Buffett veut plus d’impôts pour les riches

Le milliardaire appelle les parlementaires à augmenter les impôts

des Américains dont le revenu annuel dépasse le million de dollars.

Personne ne croyait donc à la sincérité de M. Maurice Lévy.

Ils n’avaient pas tort !!!!

Lorsque M. Lévy a fait cette belle proposition, la primaire socialiste n’avait pas encore eu lieu. M. Hollande n’était pas encore devenu le candidat socialiste. M. Hollande n’avait pas encore fait son annonce-choc ( qui a laissé l’ UMP sans voix pendant plusieurs jours…). C’était le 27 février.

Sous le choc, en effet, M. Maurice Lévy a passé lui aussi plus de trois jours à sucer son stylo pour arriver à ça:

Maurice Lévy dit non à la "taxe Hollande"

Autrement dit, au mois d’août, ce Monsieur Lévy savait bien que sa proposition N° 2 n’avait aucune chance "d’aboutir" avec un Sarkozy triomphant.

Seulement, voilà, M. Sarkozy n’est pas du tout assuré d’être triomphant.

Et cet impertinent de François Hollande s’est permis de prendre M. Lévy au mot.

C’en était trop !

Alors, Monsieur Lévy a craqué !

Il veut bien "avec ses moyens participer au nécessaire effort national" …si la Droite reste au pouvoir. Mais JAMAIS si c’est la Gauche qui dirige le Pays !!!!

Au demeurant, l’incartade de M. Lévy est totalement contre-productive.

Ses pleurnicheries publiques ne font que rendre encore plus crédible la mesure annoncée.

Les Français ne s’y sont pas trompé:

Entre 61 et 65% des Français approuvent la proposition de François Hollande de créer une tranche d’impôt à 75% au-delà d’un million d’euros de revenus annuels, selon deux sondages publiés vendredi et réalisés l’un par TNS Sofres, l’autre par BVA.

Ce qui a permis à M. Hollande d’enfoncer le clou:

 «la taxation à 75% relève du patriotisme».

Force est de constater que le "patriotisme" de M. Lévy est à…géométrie variable.

Ajoutez à tout ça les grands groupes du CAC 40 qui ont juste accumulé 74 milliards d’euros de bénéfices en 2011.

Ajoutez à cela que le Groupe que dirige M. Lévy, a enregistré bénéfice net de 600 millions d’euros, en hausse de 14,1% par rapport à 2010.

Et tout le monde comprend que M. Lévy nous rejoue Harpagon dans "l’Avare !"

Malheureusement sans le talent de …Molière….ni de Beckett.

Maurice Lévy en août 2011

Le même en mars 2012….