D’après les archéologues, la Syrie actuelle abritait l’une des peuplades les plus anciennes du monde antique : les Amorrites. La ville de Damas a été fondée au IIIème millénaire avant Jésus Christ, et a toujours été habitée, voyant d’ailleurs défiler de nombreux occupants au fil des siècles : Cananéens, Phéniciens, Hébreux, etc…en passant par les Grecs, et jusqu’aux Français, qui y ont établi un protectorat de 1920 à 1946, année où ce pays de près de 200 000 km carrés a enfin accédé à l’indépendance.

 

Mais cette indépendance a toujours été difficile, et émaillée de nombreux coup d d’Etat : trois, rien qu’en 1949, le retour du pouvoir civil en 1954, suivi de la constitution avec l’Egypte de la République arabe unie, elle-même interrompue par un nouveau coup d’Etat en 1961, qui ne sera pas le dernier.

La première période de stabilité politique s’ouvre en 1970, avec l’arrivée au pouvoir de Hafez el ASSAD. Celui-ci, soutenu par l’armée et diverses minorités religieuses se maintiendra au pouvoir sans trop de heurts, car il imposera au pays et à ses 20 millions d’habitants un régime dur, autoritaire, policier, et musellera toute velléité de démocratie, de liberté. Lorsqu’il meurt en 2000, et que son fils Bachar el ASSAD, ophtalmologue de 35 ans formé en partie au Royaume-Uni, époux d’une anglo-syrienne ayant travaillé dans de grandes banques, lui succède, le peuple syrien vit le « printemps de Damas ». Las, cette période de redécouverte de libertés publiques jusque là bafouées s’interrompt dès février 2001. Depuis cette date, le peuple syrien, jour après jour, souffre de plus en plus de la répression, du manque de libertés, comme s’il était maudit et que jamais il ne pouvait accéder à une vie de citoyen libre.

 

 

Faut-il pour autant intervenir, sachant par ailleurs que l’opposition est multiforme et a de grandes chances de ne pas réussir à se mettre d’accord si d’aventure le régime actuel tombait. Et le peuple syrien sortirait d’un chaos pour, certainement, tomber dans d’autres ornières, à l’instar de ce qui se passe en Egypte et en Tunisie.

 

Mais si dans l’appartement voisin du nôtre le père de famille bat et torture femme et enfants, a-t-on le droit de se contenter de se boucher les oreilles pour ne rien entendre et les yeux pour ne rien voir ?

 

Non. Il faut agir pour faire cesser ces souffrances.

Il faut tout faire pour que Bachar el Assad s’en aille. Il n’a pas souhaité quitter son palais de son plein gré, il va falloir l’en déloger.

Tant pis si les Russes ne sont pas d’accord, leur conception de la démocratie ressemble trop à celle du despote syrien.

Toute intervention, quelle qu’elle soit, ne résoudra pas tous les problèmes, la situation des Syriens sera encore difficile et chaotique pendant des printemps, mais elle sera certainement moins dramatique qu’actuellement.

 

C’est une question de dignité humaine et d’humanité.