Le pistolet Taser X-26, arme qu'aurait pu utiliser en son temps Robocop, fait débat en France, depuis qu'un décret du Ministère de l'Intérieur, publié fin septembre au Journal Officiel, a autorisé son utilisation par les policiers municipaux. L'arme de 4ème catégorie n'en est pas à son coup d'essai sur le territoire, puisque la police nationale et les gendarmeries françaises ont sont déjà dotées. D'après l'importateur français du pistolet à impulsion électrique, SMP Technologies, la vocation du Taser est de "sauver des vies chaque jour grâce à un procédé fiable de neutralisation". En effet, son principe est simple : il envoie sur une cible déterminée deux dards, délivrant une décharge de 50000 volts et provoquant une action paralysante des influx nerveux des muscles. Le Taser protègerait-il plus que ce qu'il ne tue? Pas si sûr, si l'on en croit le Comité de l'ONU contre la torture, chargé de surveiller l'application de la Convention contre les tortures, les traitements inhumains et dégradants. Ce dernier en est arrivé à la conclusion suivante : le Taser constitue une forme de torture et peut entraîner la mort. Les rapports officiels d'Amnesty International sont accablants, l'association précisant qu'à ce jour, le nombre de personnes décédées à la suite d'une impulsion incapacitante a largement dépassé la barre des 220 personnes aux Etats-Unis.

 


C'est sur ce fondement que la Maire socialiste Martine Aubry s'est positionnée. Alors que d'autres grandes villes s'interrogent toujours sur l'opportunité de l'entrée du Taser dans leurs polices municipales, Lille choisit de ne pas se munir du pistolet X-26. Martine Aubry, délaissant quelques instants le Congrès de Reims, se veut d'une fermeté exemplaire à ce sujet; selon elle, cette arme est dangereuse, notamment parce qu’elle a causé la mort de 290 personnes en Amérique du Nord. Cette déclaration aurait pu passer inaperçue tant le Taser est décrié dans le monde entier mais, le problème est que l'importateur français ne l'entend pas de cette oreille. Le directeur de SMP Technologies, Antoine Di Nazzo, a sommé par voie d'huissier la Maire "de justifier les noms des 290 morts dans un délai de 48 heures". Si la Maire se veut ferme, le dirigeant se veut catégorique! "Le Taser ne peut pas tuer. Mme Aubry n'a pas étudié ni vérifié son dossier. Quand on prétend aux plus hautes responsabilités de l'Etat, on n'avance pas des morts à la volée sans prendre un minimum de prudence", dit-il. Pour l'heure, la réponse à la sommation n'a pas encore été faite. Ce qui est sûr, est que Taser France entend défendre son bébé "bec et ongles". Désormais, SMP Technologies a assigné Olivier Besancenot pour avoir eu l'outrage d'affirmer que le pistolet X-26 avait tué aux Etats-Unis. Finalement, à l'image de son arme, la firme entend elle aussi neutraliser tous ses détracteurs, et leur liberté de pensée