un secret de polichinelle.

Martine Aubry en meeting à Nice, le 19 septembre. © Bruno Bebert / Sipa document Le Point.fr

Support Wikipedia Il n’y a que ceux qui ne voulaient pas savoir que Martine Aubry était en réserve pour suppléer, soit à un refus de DSK de s’engager dans cette primaire socialiste souhaitant poursuivre sa fonction au FMI, soit dans le cas d’un refus personnel, soit d’une impossibilité matérielle. Son rôle en tant que secrétaire générale voulait, eu égard à la compétence de DSK sur la scène internationale, lui laisser la première place. Cela se comprend. On peut discuter du bien fondé de cette position et ne pas être de cet avis. Mais, il offrait l’avantage pour beaucoup de Français d’être le mieux placé pour battre Sarkozy, ce qui n’était pas mon avis. DSK était soutenu principalement par des sociaux démocrates de droite, tels Bayrou, Borloo, Morin, des Villepinistes, des UMP, la gauche centriste, mais pas par la gauche de la gauche socialiste et la gauche tout court. C’était donc principalement des faux soutiens s’il venait à se réclamer être de gauche avec le programme du PS. D’ailleurs, il n’en n’a jamais fait mention s’en tenant à un mutisme lui permettant d’engranger un maximum de soutiens, mais trompeur et suicidaire car il aurait été obligé à un moment donné de se déclarer. L’excuse de ne pas prendre part au débat politique national sous le prétexte de s’initier dans la politique intérieure en tant que responsable du FMI, fut une tromperie monumentale dès lors qu’il avait décidé de participer à la primaire. Cette position a été soutenue par Martine Aubry et d’autres socialistes, c’est évident. Pour lui, prendre part au débat des «primairistes» aurait été dégradant, vu la position internationale qu’il occupait. Le niveau des autres à ses yeux n’était pas à sa hauteur. Il avait d’ailleurs très mal digéré sa défaite contre Ségolène Royal en 2007. Ses supporters ne se sont pas gênés pour la descendre ensuite. Dans ce contexte, il fallait lui donner la primaire avec le minimum de risques, c’était une stratégie bien menée mais fausse. Elle aurait été lourde de conséquence par la suite pour le PS si les soutiens de droite centriste venaient à faire défaut. Car une fois désigné par les socialistes pour le premier tour, le ralliement de la gauche lui aurait fait défaut s’il aurait pris une position trop à droite, ou celui des centristes de droite dans une position trop à gauche. La candidature DSK telle qu’elle se présentait était un montage suicidaire pour le PS. Ce qui est arrivé dans la suite 2806 à sauvé le pays de DSK. Le soutien inconditionnel affiché par des dirigeants socialistes soutenant un complot, ou tout autre chose, alors qu’ils connaissaient son addiction sexuelle ne peut que leur être néfaste surtout chez les femmes puisque certains dirigeants n’ont eu, au début de l’affaire tout au moins, aucun regard pour Nafissatou Diallo. Voir la couverture de l’affaire DSK dans ce blog.

La candidature de Martine Aubry a l’avantage, même si elle est de substitution d’être de gauche, mais elle va payer ses errements avec l’affaire DSK. Elle ne jouit pas d’une bonne cote d’une part sur les 35 heures, ce qui est injuste, le partage du travail est nécessaire pour résorber autant que faire se peut le chômage, et d’autre part sur le fait que son poste de première secrétaire est soupçonné de fraude électorale. Tout cela est bien dommage, Martine Aubry qui a une vraie compétence ministérielle ayant occupé d’importants postes. Mais aussi une volonté de changer la France qui souffre avec Sarkozy.

Les médias de presse titrent que François Hollande profite du vrai faux soutien de DSK à Aubry. L’argument serait la déclaration de DSK lors de sa prestation sur TF1 au journal de 20 heures, confirmant l’existence de ce pacte de Marrakech. Peut être, que ce pacte de non agression entre eux est mal vu même parmi les socialistes, mais je n’en vois pas les raisons. Martine Aubry avait bien le droit de préférer DSK pour son parti, c’est son ami. Mais le fait qu’il ait déclaré que Martine était à ses cotés lors que sa dure épreuve n’est pas vraiment un cadeau, ce qui fait dire à un député Strauss-Kahnien que c’est «le baiser de la mort». Pour Pierre Moscovici «j’ai noté qu’il a mentionné un pacte, pacte que Martine Aubry elle-même niait-il y a encore peu de temps», a-t-il expliqué sur LCI. «J’ai noté qu’il avait dit lui-même qu’il allait être candidat alors qu’elle nous disait il y a quelque temps qu’il n’y avait rien de fait». Le député André Vallini a achevé le travail. «François Hollande qui, lui, n’a jamais été dans aucun pacte ni aucun arrangement, n’est pas un candidat par défaut ou de substitution». Martine Aubry de répondre dans un déplacement à Nice, «est-ce que j’ai l’air d’une candidate de substitution ?» Et d’ajouter, «je suis la candidate qu’il faut, voilà le bon slogan !»

Même Ségolène Royal qui, bien plus que les autres eu égard à ce qu’elle à encaissé des socialistes, a le droit de s’engouffrer aussi dans la brèche. Elle dénonce ce pacte comme «un certain arrangement avec la vérité». «Quand DSK dit qu’il y avait un pacte et que Martine a juré ses grands dieux qu’il n’y avait jamais eu ce pacte, en effet il y a un certain arrangement avec la vérité qui ne correspond pas, je crois, à ce qu’attendent les Français de leurs responsables politiques», a-t-elle déclaré mardi 20 septembre à France 3 Limousin. «Moi je crois que la politique, c’est de la vérité, c’est de la transparence, c’est ne pas mentir et ne pas tricher», a-t-elle ajouté, affirmant vouloir pour sa part «être la garante de la morale publique». «Avec moi, les Français doivent savoir qu’ils auront toujours la vérité, la transparence», a assuré Ségolène Royal. En outre n’ayant pas pu s’exprimer lors du premier débat de la primaire sur le cannabis, «je ne suis absolument pas favorable à cela, je pense que c’est irresponsable», a-t-elle lancé. «Avec moi, il n’y aura pas d’autorisation, c’est-à-dire de dépénalisation de la consommation du cannabis, parce que moi je veux donner aux jeunes de l’éducation, du travail et pas de la drogue !»

Il est fortement regrettable que de tels propos s’échangent entre socialistes.

Le tord que l’on peut lui reprocher c’est de ne pas avoir dit clairement ce qu’elle ferait si DSK venait à faire défaut. C’est une brèche dans laquelle s’engouffrent ses adversaires, d’autant plus que pour beaucoup elle aurait hésité à se lancer dans cette primaire, elle y serait allée avec retenue. Ce que l’on peut dire aussi c’est que DSK ne lui a pas rendu la monnaie de sa pièce. L’avance de François Hollande sur Martine Aubry est aussi principalement le fait qu’il est reconnu plus proche de DSK que les autres primairistes, sauf Manuel Valls le Blairiste.

A Nantes le mardi 20 septembre elle parle justice, c’est une de ses priorités avec l’emploi le pouvoir d’achat et l’éducation. Le choix de la ville ne doit rien au hasard. «C’est à Nantes que Sarkozy a mis en cause l’indépendance de la justice», rappelle Aubry, évoquant l’affaire Laëtitia.

En tant que femme de gauche Martine Aubry place dans ses objectifs l’égalité homme femme estimant que rien n’est acquis et qu’il faut sans cesse être sur le sujet car le machisme est encore ancré dans la société. A travail égal salaire égal, c’est encore loin d’être le cas, c’est dans son programme, et c’est plus industriel que politique. «Nous avons conscience qu’il reste un important chemin à parcourir mais nous sommes déterminés. Les femmes comme les hommes de ce pays en ont assez du sexisme comme des inégalités, nous aussi».

Invité de Libération, Martine Aubry clame que le projet socialiste est possible.

http://www.liberation.fr/politiques/06014093-martine-aubry-invitee-de-liberation

 

Pour elle, «l’idée de progrès n’est pas morte, de nouveaux droits restent à conquérir et la gauche doit s’atteler à penser «la société des individus» ou des «personnes». Et l’État qui va avec, offrant le maximum de protections à ceux qui en ont besoin et le maximum de liberté à ceux qui la recherchent. Bref, au-delà des graves contingences économiques du moment, l’esquisse d’un modèle de société dont on espère qu’il sera complété ou contesté dans le cadre de la primaire».

Le progrès au cœur de l’action «Cela a l’air cucul de le dire, mais réenchanter la politique, dire que la notion de progrès veut dire quelque chose aujourd’hui, dire que les Français me parlent aussi de leur angoisse de voir un pays rétréci, qui n’est plus envié, qui est regardé souvent avec mépris, ça compte».

Les banques, séparer les activités de dépôt et les activités financières. «Depuis 2008, rien n’a changé», note Martine Aubry, qui prône une «séparation des activités de dépôt et des activités financières».

Les eurobonds : Les eurobons,«Oui, je suis très favorable aux eurobonds et je regrette que Nicolas Sarkozy ait changé d’avis pour faire plaisir à Mme Merkel, qui sentait que les Allemands n’en voulaient pas. En contrepartie, elle lui a fait plaisir en lui faisant croire qu’elle croyait à sa règle d’or».

Retraites: A partir à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou pour les métiers pénibles. Martine Aubry a expliqué que pour «la retraite à taux plein concerne ceux qui ont commencé à travailler tôt ou ceux à qui nous dirons, après négociation avec les syndicats, que, par exemple, leur année à la chaîne chez Moulinex compte pour 1,2 année et non pas une année, car ce sont des travaux pénibles». Elle ajoute que «trois millions de Français ont commencé à travailler tôt, trois millions pourront partir à 60 ans à taux plein alors qu’on leur demande aujourd’hui d’attendre l’âge de 62 ans». «Oui, il faut augmenter la durée des cotisations parce que l’espérance de vie s’accroît, a expliqué Martine Aubry, qui a souligné dans le projet avoir «pris les hypothèses les plus dures, et nous avons dit, il faut passer aujourd’hui à 41 ans, puis à 41 ans et demi en 2025». Elle rappelle également «qu’on ne réglera pas le problème des retraites sans des ressources nouvelles», qui seront «les compléments de salaire qui, aujourd’hui, ne paient pas les cotisations retraites, les stock-options et les bonus, qui représenteront 2 milliards par an sur la participation et l’intéressement (les syndicats nous ont donné leur accord), qui représenteront 3 milliards par an. D’autre part, il faut faire financer les retraites par les revenus du capital et par les banques, nous avons prévu une taxation spéciale sur les banques, que l’on ne vienne pas nous raconter que cela ne va pas».

Éducation: «un plan de refondation de l’école. Avec l’ensemble des organisations syndicales, nous avons convenu de démarrer le travail au lendemain de la primaire, afin qu’une des premières lois, à l’automne 2012, soit un plan de refondation de l’école sur cinq ans avec des moyens et des priorités» Martine Aubry s’engage à «recentrer la mission des enseignants qui est de donner une culture commune, de donner envie d’apprendre aux élèves, d’en faire des citoyens à même de se forger des opinions», et à «remettre les enseignants là où l’on en a le plus besoin, éventuellement prévoir 12 à 15 élèves par classe dans certains endroits, pour en mettre 30 dans d’autres.» Elle a également précisé qu’elle remettrait en place la carte scolaire. Lire la suite ici.

La suite sera L’affaire Karachi (……………), et son ombre Takieddine,