La marche vers le changement ne s’accompagne pas forcement de violence et de morts parfois inutiles. Les soulèvements populaires qui sont avant tout un moyen d’expression peuvent se finir par le dialogue sans un bain de sang au préalable.
C’est l’exemple que le Maroc vient de donner à tous les autres pays du monde arabe embarqués dans une crise du changement. Là où on a compté des milliers de morts comme en Égypte, en Tunisie avant de voir les tenants du pouvoir fuir par la plus petite des portes, et d’obliger les peuples à leur faire des procès en lieu et place d’honneur due à leur statut, le royaume chérifien fait l’exception. Là où des personnes on cru bon que seule une rébellion qui a occasionné plusieurs morts et blessés peut résoudre le problème comme en Libye, le roi Mohammed VI et son peuple ont préféré négocier et faire des compromis. Ce n’est certes pas la bonne entente entre le sommet de l’état et la masse qui grogne toujours, mais par ce referendum, les marocains viennent de donner une leçon de démocratie au monde arabe. 98% des votants ont approuvé hier 1er juillet le projet de reforme constitutionnelle proposé par le roi, avec un taux de participation d’environs 70%. Le Maroc devient peut être la première république semi- monarchique au monde où le roi et le premier ministre gouvernent de paire. Une exception qui symbolise ce pays qui n’a presque jamais souffert d’instabilité politique depuis son indépendance. Et même si le mouvement du 20 février est toujours mécontent de n’avoir pas obtenu la monarchie parlementaire qui dénude le roi de tous ses pouvoirs au profit d’un premier ministre qui tire sa légitimité du parlement, force est de reconnaître que le Maroc a fait un grand pas vers la démocratie. Pas d’autant plus significatif qu’il n’est pas du tout facile d’appréhender la démocratie comme un bon modèle de gouvernement dans ces pays méfiants vis-à-vis de la culture occidentale. Les marocains peuvent donc se targuer d’avoir donné le coup d’envoi de la voie à suivre afin d’éviter au peuple ces épreuves insupportables de la répression sanglante de leurs aspirations à un mieux être.
Les félicitations vont tout d’abord à la jeunesse dont les perceptions du monde tranchent de plus en plus avec les visions jugées trop caduques des conservateurs religieux et traditionalistes. Cette jeunesse qui a su manifester pacifiquement contrairement à celle des autres pays, et qui ne s’est pas aventurée dans un bras de fer avec le pouvoir au risque de tout compromettre. Et s’il faut retenir quelque chose, c’est que jamais la légitimité du roi n’a été remise en cause à aucun moment. Ce qui a sans doute facilité le dialogue. Félicitations aussi au roi pour sa sagesse et sa justesse d’esprit. Lui qui comme un visionnaire, a su éviter un chao à son pays en faisant le sacrifice douloureux de renoncer à certaines de ses prérogatives pour l’intérêt commun. Ce premier ministre avec lequel il se verra obligé de gouverner désormais, personne ne peut prédire ce qu’il en sera de leurs rapports, et on ne peut que se féliciter de cette action . Pour ceux qui ne sont pas satisfaits, sans doute dans quelques années, ils pourront mobiliser pacifiquement la rue pour d’autres avancées, la démocratie étant désormais de mise.
Puisse cet exemple marocain servir de cas d’école dans les pays arabophones en proie au chaos.
[b]Excellente analyse de la situation au Maroc.
Est-ce la Monarchie qui fait que ce pays résiste encore à l’appel des extrémistes ?
On peut se poser la question….
@micalement
Sophy[/b]
Ce qui n’empêchera pas de franchir une seconde étape lorsque la 1ère sera digérée … et ainsi de suite)
[b]Jusqu’à l’Islamisation complète du Pays, et sera passible de prison celui qui osera dire : « Touche pas à mon ROI » !!
Pour l’instant il a encore une cote de popularité énorme.[/b]