« Dieu a placé le roi sur le trône pour sauvegarder la monarchie. Pour cette sauvegarde, le rite malékite prévoit qu’il ne faut pas hésiter à faire périr un tiers de la population aux idées néfastes pour préserver les deux tiers de la population saine. » (1)

Hassan II

Lorsque Hassan II décède en juillet 1999, après un règne de trente-huit ans, son fils aîné Mohammed VI, alors prince héritier, lui succède sur le trône alaouite. La fin de la guerre froide, la chute de l’URSS, le changement de monarque et la mondialisation ont indéniablement contribué à modifier la situation politique, économique et sociale du pays.

L’économie marocaine s’est largement ouverte aux opérateurs étrangers. L’accord d’association conclu avec l’Union européenne prévoit la création d’une zone euro-méditerranéenne de libre-échange à l’horizon 2010. En 2004, le Maroc et les ?tats-Unis ont ratifié un traité de libre-échange. Malgré les menaces d’attentats terroristes (2), le royaume du Maroc continue d’attirer les investisseurs étrangers et de nombreuses firmes transnationales délocalisent leur activité au Maroc, en raison notamment des faibles coûts de production. Le produit intérieur brut réel par habitant ne cesse d’augmenter depuis 2000, mettant un terme à la stagnation économique des années 1990. (3) Le secteur du tourisme est en croissance permanente. Plus de sept millions de touristes ont visité le Maroc en 2007. (4)

Le Maroc jouit d’une bonne image à l’étranger. Le pays joue de ses atouts : le soleil, la proximité avec l’Europe, l’orientalisme, le désert, sa gastronomie et son hospitalité légendaire. Depuis son accession au trône, le roi Mohammed VI a endossé le rôle du jeune monarque, moderne et vivant avec son temps. Fait nouveau, les portraits de la princesse Lalla Salma, l’épouse du roi, figurent dans les magazines. Elle accompagne le souverain dans certains de ses déplacements officiels et a pris une place nouvelle dans le protocole. Jusqu’à présent, l’épouse officielle du roi n’apparaissait pas en public. Mohammed VI est ainsi considéré comme un roi réformateur. D’ailleurs la moudawana, le code personnel qui régit les droits des femmes dans la société marocaine, a été modifiée sur décision royale.

Néanmoins l’interdiction de l’hebdomadaire Nichane et les multiples condamnations prononcées pour « atteinte à l’islam, à l’institution monarchique, à l’intégrité territoriale ou à l’ordre public » nous confirment qu’au royaume du Maroc de nombreuses libertés fondamentales ne sont toujours pas reconnues et respectées. La justice marocaine, un an après l’affaire des caricatures du prophète Mohammed, a condamné le magazine Nichane pour la publication, dans son édition du 9 décembre 2006, d’un dossier intitulé « Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique ». Les blagues recensées par le journal mettent en scène le prophète, des islamistes, le roi Hassan II ou encore des Marocains confrontés au problème de la sexualité, les grands tabous de la société. En condamnant le magazine Nichane, les autorités du pays rappellent aux journalistes et à l’ensemble des Marocains qu’il existe toujours une ligne rouge qu’ils ne peuvent absolument pas franchir sans s’attirer les foudres de la justice. Au Maroc de Mohammed VI, il est toujours interdit d’aborder des thèmes touchant au roi et à la famille royale, à la souveraineté nationale – notamment le Sahara occidental – et portant atteinte à l’islam.

En 2008, le Maroc demeure une monarchie absolue fondée sur une légitimité religieuse et des traditions séculaires, mais également sur des textes législatifs qui concentrent les pouvoirs entre les mains du roi. Monarque absolu, Mohammed VI continue de s’appuyer sur une administration et des forces de sécurité aux méthodes autoritaires.

Au Maroc, le concept de la séparation des pouvoirs n’existe pas. Le roi est le chef de l’exécutif. Selon l’article 24 de la constitution, « le roi nomme le Premier ministre » et « promulgue la loi » (article 26). Le roi est également « le chef suprême des Forces armées royales » (FAR, armée marocaine) et « nomme aux emplois civils et militaires » (article 30). « Le roi accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes internationaux. Les ambassadeurs ou les représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de lui. Il signe et ratifie les traités. » (article 31).

Le roi dispose également de fortes prérogatives dans le domaine législatif. Il préside le Conseil des ministres (article 25). Il « préside l’ouverture de la première session [du Parlement] qui commence le deuxième vendredi d’octobre. » (article 40). Selon l’article 28 de la loi fondamentale, « le roi peut adresser des messages à la nation et au Parlement. Les messages sont lus devant l’une et l’autre Chambre et ne peuvent y faire l’objet d’aucun débat ». Le roi peut donc proposer des textes législatifs et s’ériger en source de loi.

Le roi contrôle aussi le pouvoir judiciaire. Les jugements sont rendus et exécutés en son nom (article 83) et il préside le Conseil supérieur de la magistrature chargé de nommer les magistrats (article 86).

« Dieu a placé le roi sur le trône pour sauvegarder la monarchie. Pour cette sauvegarde, le rite malékite prévoit qu’il ne faut pas hésiter à faire périr un tiers de la population aux idées néfastes pour préserver les deux tiers de la population saine. » (1)

Hassan II

Lorsque Hassan II décède en juillet 1999, après un règne de trente-huit ans, son fils aîné Mohammed VI, alors prince héritier, lui succède sur le trône alaouite. La fin de la guerre froide, la chute de l’URSS, le changement de monarque et la mondialisation ont indéniablement contribué à modifier la situation politique, économique et sociale du pays.

L’économie marocaine s’est largement ouverte aux opérateurs étrangers. L’accord d’association conclu avec l’Union européenne prévoit la création d’une zone euro-méditerranéenne de libre-échange à l’horizon 2010. En 2004, le Maroc et les ?tats-Unis ont ratifié un traité de libre-échange. Malgré les menaces d’attentats terroristes (2), le royaume du Maroc continue d’attirer les investisseurs étrangers et de nombreuses firmes transnationales délocalisent leur activité au Maroc, en raison notamment des faibles coûts de production. Le produit intérieur brut réel par habitant ne cesse d’augmenter depuis 2000, mettant un terme à la stagnation économique des années 1990. (3) Le secteur du tourisme est en croissance permanente. Plus de sept millions de touristes ont visité le Maroc en 2007. (4)

Le Maroc jouit d’une bonne image à l’étranger. Le pays joue de ses atouts : le soleil, la proximité avec l’Europe, l’orientalisme, le désert, sa gastronomie et son hospitalité légendaire. Depuis son accession au trône, le roi Mohammed VI a endossé le rôle du jeune monarque, moderne et vivant avec son temps. Fait nouveau, les portraits de la princesse Lalla Salma, l’épouse du roi, figurent dans les magazines. Elle accompagne le souverain dans certains de ses déplacements officiels et a pris une place nouvelle dans le protocole. Jusqu’à présent, l’épouse officielle du roi n’apparaissait pas en public. Mohammed VI est ainsi considéré comme un roi réformateur. D’ailleurs la moudawana, le code personnel qui régit les droits des femmes dans la société marocaine, a été modifiée sur décision royale.

Néanmoins l’interdiction de l’hebdomadaire Nichane et les multiples condamnations prononcées pour « atteinte à l’islam, à l’institution monarchique, à l’intégrité territoriale ou à l’ordre public » nous confirment qu’au royaume du Maroc de nombreuses libertés fondamentales ne sont toujours pas reconnues et respectées. La justice marocaine, un an après l’affaire des caricatures du prophète Mohammed, a condamné le magazine Nichane pour la publication, dans son édition du 9 décembre 2006, d’un dossier intitulé « Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique ». Les blagues recensées par le journal mettent en scène le prophète, des islamistes, le roi Hassan II ou encore des Marocains confrontés au problème de la sexualité, les grands tabous de la société. En condamnant le magazine Nichane, les autorités du pays rappellent aux journalistes et à l’ensemble des Marocains qu’il existe toujours une ligne rouge qu’ils ne peuvent absolument pas franchir sans s’attirer les foudres de la justice. Au Maroc de Mohammed VI, il est toujours interdit d’aborder des thèmes touchant au roi et à la famille royale, à la souveraineté nationale – notamment le Sahara occidental – et portant atteinte à l’islam.

En 2008, le Maroc demeure une monarchie absolue fondée sur une légitimité religieuse et des traditions séculaires, mais également sur des textes législatifs qui concentrent les pouvoirs entre les mains du roi. Monarque absolu, Mohammed VI continue de s’appuyer sur une administration et des forces de sécurité aux méthodes autoritaires.

Au Maroc, le concept de la séparation des pouvoirs n’existe pas. Le roi est le chef de l’exécutif. Selon l’article 24 de la constitution, « le roi nomme le Premier ministre » et « promulgue la loi » (article 26). Le roi est également « le chef suprême des Forces armées royales » (FAR, armée marocaine) et « nomme aux emplois civils et militaires » (article 30). « Le roi accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes internationaux. Les ambassadeurs ou les représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de lui. Il signe et ratifie les traités. » (article 31).

Le roi dispose également de fortes prérogatives dans le domaine législatif. Il préside le Conseil des ministres (article 25). Il « préside l’ouverture de la première session [du Parlement] qui commence le deuxième vendredi d’octobre. » (article 40). Selon l’article 28 de la loi fondamentale, « le roi peut adresser des messages à la nation et au Parlement. Les messages sont lus devant l’une et l’autre Chambre et ne peuvent y faire l’objet d’aucun débat ». Le roi peut donc proposer des textes législatifs et s’ériger en source de loi.

Le roi contrôle aussi le pouvoir judiciaire. Les jugements sont rendus et exécutés en son nom (article 83) et il préside le Conseil supérieur de la magistrature chargé de nommer les magistrats (article 86).

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