Le peuple n’est pas satisfait.
Car le roi Mohammed VI n’aura pas finalement convaincu même s’il a affiché sa bonne volonté à aller de l’avant en procèdant à des reformes constitutionnelles.
Reformes jugées trop molles et insignifiantes, parce que le monarque garde encore de réels pouvoirs sur la sécurité la défense et la religion, et veut faire tenir au futur premier ministre un rôle symbolique de reine d’Angleterre.
Mais le roi n’a peut- être pas compris. Le peuple demande tout simplement son retrait des affaires de la manière la plus subtile. Parce que lui exiger une monarchie parlementaire, où la réalité du pouvoir est détenu par l’assemblée nationale, c’est demander au monarque de plier bagage. C’est juste la méthode qui diffère des cas tunisien et égyptien.
C’est pourquoi au lendemain seulement des reformes annoncées par le roi, le mouvement du 20 février a manifesté dans toutes les villes du pays, sauf à Rabat où il s’est heurté aux partisans du régime. Aussi, le mouvement appelle t-il à boycotter le referendum qui aura lieu le premier juillet prochain. Les marocains qui dans leur ensemble ne veulent pas rester en marge du printemps arabe qui fera tache d’huile dans l’histoire, manifestent comme tous les autres peuples leur lassitude face à la monotonie de la royauté. Au-delà des libertés confisquées au nom de la religion et des considérations culturelles, c’est le sentiment que rien ne semble changer avec toujours les mêmes visages au sommet de l’état qui dérange. Des génération entières n’ont connu qu’une seule classe de dirigeant en plusieurs décennies, comme s’il n-y avait pas d’autres compétences, d’autres propositions d’idées qui puissent venir d’ailleurs, et qui soient capables de propulser le pays sur les voies du progrès. Progrès vers la rencontre des autres, vers la transformation collective du monde. C’est une génération dont les rêves tranchent avec vénération des anciens et soumission servileuse aux préceptes contraignants de la tradition. C’est une génération arabophone qui le revendique toujours, mais qui veut vivre son identité, l’exprimer à sa propre convenance et non en subir les caprices. En attentant quelle sera la nature de ce boycott – c’est-à-dire passif ou actif- il faut noter que c’est un grand pas déjà de pouvoir manifester sans être condamnable dans une partie du monde où la contestation de l’autorité peut révéler du sacrilège. Et quand à l’autre bout des frontières en occident, on a franchi ce cap depuis plusieurs siècles, c’est avec un regard amusé qu’on suit ce combat si noble.
Article très pertinent cher Casimir !
Il faut également savoir que le gouvernement marocain compte sur l’Etat français et les collectivités locales pour l’aider à organiser ce référendum.
pourquoi le maroc aurait il besoin d’un autre pays pour un simple vote ? Les collectivités locales n’y interviendront pas non plus.C’est le ministère de l’intèrieur qui s’occupera de l’organisation . les bureaux de vote seront dirigés par de simple citoyens volontaires serieux, choisis par les autorités au niveau de chaque quartier et c’est tout .