Mario Monti se lance dans l’arène politique à la tête d’une coalition centriste, la républica.it.


 

Ce n’est pas encore certain dit-il, je verrais. J’ai eu un large consensus centriste. Ce sont ses ultimes paroles pour éviter qu’elles soient reprises. C’est au terme d’une réunion de plus de quatre heures avec les représentants de «l’Italie future», entre l’Union Démocratique du Centre, et FLI, le sigle du parti politique «Futur et Liberté pour l’Italie» fondé en 2010, avec l’Alliance Pour l’Italie, API, dont les représentants étaient, Pier Ferdinando Casini ancien président de la chambre des députés, il est actuellement président honoraire de l’Union Interparlementaire, UIP, et co-président de l’Internationale Démocrate Chrétienne, Andrea Riccardi un religieux politique membre de la fondation Chirac et ministre de la Coopération internationale sans portefeuille dans le cabinet Monti, Corrado Passera banquier et manager et depuis 2011 ministre du développement économique des infrastructures et des transports dans le gouvernement Monti, les représentants de l’Italie Future, Gianfranco Fini ancien président du parti néo fasciste Italien, MSI, et depuis 2010 le président de la Chambre des députés FLI, Benedetto Della Vedova ancien président des radicaux Italiens et chef de file des réformateurs libéraux, et Linda Lanzillotta ancien ministre des affaires régionales dans le second gouvernement Prodi. Comme on le voit, une belle brochette de catholiques conservateurs.

 

Il est difficile de s’y retrouver, ces personnalités passent d’un parti politique à l’autre suivant les circonstances politiques.

 

C’est à la suite d’une forte pression que Mario Monti décida de faire le saut et de jouer le premier round aux prochaines législatives. Mario Monti a donc changé d’avis ou tout au moins il envisage de le faire, c’est contraire à ce qu’il prétendait le 07/12/12 voir l’article L’Italie, Monti, d’Alfano no vogliamo mandare il Paese a scatafascio. Il faut comprendre que sénateur à vie s’il venait à ne pas être élu, cela pourrait remettre en cause son statut privilégié.

 

Or en Italie, Monti est loin d’avoir fait des heureux. La misère n’a jamais été aussi importante, 1/3 des Italiens sont sous le seuil de pauvreté. Bien sûr les marchés le soutienne ainsi que l’UE mais cela ne signifie pas que sa coalition puisse l’emporter. Vu le désastre qu’il a fait, la gauche Italienne pourrait se ressouder et envoyer Monti et ses amis à leurs réflexions. Avec les Italiens tout est possible. J’ai toujours écrit qu’il y avait deux Italies, celle du Nord prospère et celle du Sud pauvre. Or, celle du Nord finance celle du Sud ce qui fait qu’il est quasiment impossible que l’Italie résorbe son déficit. Seule une dévaluation de l’euro lui permettrait de respirer. Monti le sait bien, mais, il ne veut l’admettre. Il court à la catastrophe, s’il n’y a pas une réorientation vers une croissance par l’investissement.

 

Le premier pas était comment présenter la disposition Montiano, nouvelle attraction au centre de l’échiquier politique centriste catholique de la confindustria, le choix s’est porté sur la liste unique du Sénat, appelé provisoirement «Monti ordre du jour pour l’Italie», voir également, nous avons besoin d’un réformateur Européen donc Montiano. La référence n’est pas tellement pour moi, «mais engagée par le programme que nous avons travaillé»", a déclaré M. Monti. «Dans la maison, il y aura plus d’une liste». L’ordre du jour, de Mario Monti était «de nouvelles adhésions arrivent en ce moment ce qui a conduit à une nouvelle formation politique».

 

2Document La Stampa.it. Monti durant la conférence au Sénat.

«L’emergenza non è finita, adesso crescita e occupazione. Ho accettato di guidare la coalizione, ampio consenso ma non mi candido».

«L’émergence n’est pas terminée, maintenant elle occupe et croît, j’ai accepté de guider une ample coalition, mais je ne me porte pas candidat».

 

Comme on le voit Mario Monti joue avec les nerfs de ses amis, il ne se porte pas candidat. Il manipule l’opposition qui ne sait pas qu’elle sera sa dernière décision, être ou ne pas être candidat. Son mandat de sénateur à vie lui donne le droit d’être le président du Conseil, mais sans être élu par le peuple. C’est donc une candidature biaisée par l’intermédiaire d’un succès de la coalition centriste à la législative. Il se tient en réserve comme le sauveur de l’Italie, une sorte de général de Gaulle sans en avoir l’aura.

 

Pour lui l’urgence des réformes des réformes financières serait terminée, mais, il reste à résoudre une urgence encore plus importante celle du chômage surtout chez les jeunes liée au manque de croissance. Il ne veut pas promouvoir un parti, mais seulement de présenter une liste unique au Sénat qui s’appellera «le programme Monti pour l’Italie». A la chambre des députés par contre, on y verra plusieurs listes qui malgré tout feront référence à l’UDC, la première formation à avoir dépassé la bipolarisation politique. De nombreuses forces politiques ont déjà exprimé leur adhésion et d’autres sont sur le point de le faire.

 

On voit que l’analyse de deux grands quotidien centristes se rejoint, mais aucun ne parle qu’il sera candidat, contrairement à ce que l’on entend dans les médias Français.