Marillion – This strange engine

Il s’agit d’un album de Marillion sorti en 1997, s’inscrivant plus ou moins dans le registre du rock néo-progressif.

" This strange engine " a probablement la particularité de ne pas rassembler les fans mais plutot de les diviser. En effet les thématiques de la musique progressive ne sont pas nécessairement abordées sur tous les titres de l’album. L’opus s’ouvre sur " Man of a thousand faces ", un morceau à l’ambiance " folk " qui propose une agréable mélodie. Cette jolie composition est toutefois marquée par une certaine retenue, une sorte de sécurité musicale pour ne pas décevoir d’entrée de jeu. " One fine day " contient déjà plus d’ingrédients pour satisfaire des fans.

C’est un morceau assez agréable qui offre une ambiance assez apaisante. A 2 :50, des violons s’invitent avant que Rothery place un solo assez habile. " 80 days " est une composition encourageante, cataloguée dans un registre " pop " mais qui contient une très jolie mélodie. Le claviériste Kelly administre un solo qui ne contentera pas tout le monde, et on regrettera aussi que la structure de ce morceau soit convenue. Attention, le titre suivant s’appelle " Estonia " et il s’agit là d’une chanson assez remarquable. Nous sommes ici plongés dans une atmosphère planante et agréable où une certaine émotion passe pendant près de 8 minutes. On distinguera des notes de banjo dans les moments où la chanson décolle. " Memory of water " est chargée d’émotion, la voix de H fait passer beaucoup de sensations pendant 3 minutes et c’est elle qui crée toute l’ambiance de cette brève chanson où peu d’instruments sont utilisés.

Et comme s’il fallait absolument entendre du rock sur un album de Marillion, arrive un morceau anecdotique appelé " An accidental man " où aucune émotion ne passe. La 6ème plage de l’album est donc assez inutile. Et que dire de la suivante ? " Hope for the future " ressemble plus à la bande originale d’un Disney qu’à une chanson de Marillion. Les premiers accords de la chanson sont certes interessants, la suite est une bizarrerie sans nom et le refrain nous laisse pantois et interrogatif. H veut en tout cas nous apporter un message d’espoir : " carrying the message of hope… "

Après deux chansons décevantes, on constate qu’il nous reste encore une demi-heure d’écoute. En fait il n’en reste que quinze car un blanc viendra séparer la chanson éponyme de quelques rires consternants. " This strange engine " est une chanson remarquable, habillée de claviers et de guitares magnifiques. La structure est extrêmement variée et nous emmène dans des univers différents à chaque instant. On a l’impression de ne pas avoir perdu Marillion de vue grâce à cette fin en apothéose. Une perle.