La dernière marée noire d’envergure à toucher les territoires américains a eu lieu le 23 mars 1989 alors qu’un pétrolier contenant 40 000 tonnes de pétrole se déversait dans les eaux au large de l’Alaska. Vingt ans plus tard, les répercussions se font sentir; on retrouve dans les résultats d’analyse faites sur la faune locale, notamment sur les arlequins plongeurs, des marqueurs très élevés de résidus de pétrole.

Le samedi 20 avril 2010, une plateforme pétrolière au large de la Louisiane a explosé, laissant s’échapper depuis près de 800 000 litres de pétrole brut dans l’océan par jour. Le président Obama qualifie cet incident de «catastrophe sans précédent» et ce n’est pas peu dire. Il est très important de bien comprendre les enjeux qui sont présents ici; les côtes de la Louisiane sont menacées d’une marée noire qui pourrait totalement détruire l’écosystème des marécages de la région et «menacer les moyens d’existence de milliers d’américains». Il s’agit en fait de la pire catastrophe écologique de l’histoire des États-Unis. Le pire est encore à venir; pour réduire la quantité de pétrole en mer, on y met le feu, ce qui a pour effet de grandement polluer l’atmosphère.

Au niveau économique, les états côtiers seront privés de l’industrie de la pêche commerciale et touristique. Il faut dire que cette marée noire tombe au moment de l’année ou les huîtres se reproduisent ce qui en affectera grandement le commerce, sans compter que la pèche aux crevettes devra être stoppée. Les mammifères et les oiseaux qui peuplent les marais sont grandement menacés; ils peuvent s’intoxiquer ou suffoquer si leurs plumes ou pelages sont enduits de pétrole. Les mammifères marins, les tortues et les alligators quant à eux risquent d’ingérer du pétrole en remontant respirer à la surface. L’habitat naturel de ces espèces pourrait devenir toxique et tuer la plupart des œufs et des larves. Sans compter que les toxines peuvent aussi tuer les végétaux. La difficulté qu’ont les autorités maritimes pour colmater la fuite vient  du fait que le puits se trouve à une profondeur de 1500 mètres. Pour diminuer la pression et faire que le pétrole s’arrête de fuir, on doit percer un autre puits ce qui en réduirait grandement le débit. La nappe de pétrole a une circonférence qui dépasse 965 km. La région du Mississipi et de son delta sont particulièrement vulnérables en raison de leur géographie.  Voilà une autre raison pour remettre en question l’industrie pétrolière dans son ensemble.