Il n’y a pas que sur le plan économique et international que notre nouveau président aura fort à faire. En matière d’éducation, de nombreux établissements (collèges ou lycées) ont déjà organisé ou vont à nouveau organiser une journée morte pour protester contre le manque de moyens.

En général, c’est surtout pour manifester le mécontentement des enseignants face aux suppressions de poste. J’ai appris qu’une nouvelle journée morte allait être organisée mardi 15 mai dans certains établissements comme le lycée Jean Jaurès à Reims, cette fois pour protester contre la suppression d’options dans ce lycée au profit des autres établissements.  C’est une pratique de plus en plus courante : on essaie de regrouper les élèves au même endroit, ce qui crée des situations désagréables comme devoir aller dans un lycée loin de chez soi pour un cours alors que le lycée d’à côté n’a plus le droit de le proposer ! Pas pratique pour les élèves, pas forcément mieux pour les profs. Mais c’est peut-être un moyen de faire des économies car on en profite pour mobiliser moins de personnel.

Le lycée Jean Jaurès de Reims propose donc à ses élèves de participer activement à cette journée morte, suivie par environ 60 professeurs sur les 130 que compte l’établissement. Les professeurs seront là, mais n’assureront aucun cours. Il est demandé aux enseignants et aux élèves d’être disponibles pour la presse (locale ou non) et de témoigner de la dégradation des conditions de travail. Une tentative pour leur donner des responsabilités et un peu de sens civique qui risque de ne pas trop les mobiliser : à quoi bon traîner dans un lycée quand on n’a pas cours ? Surtout à l’approche d’un long week end…

Quoi qu’il en soit, les promesses de M. Hollande en matière d’éducation ne sont pas très réalistes et le personnel s’affole. On entend sans arrêt dire qu’on manque de professeurs, mais on refuse d’embaucher les personnes compétentes actuellement disponibles ! J’ai fait l’essai moi-même : j’ai envoyé des candidatures spontanées un peu partout, en ciblant des établissements qui doivent faire face à des départs à la retraite. Avec un niveau bac +8 en physique et plusieurs années d’expérience dans l’enseignement, dont deux pour l’éducation nationale en milieu fermé, on ose à peine me proposer un remplacement pour un mois, en me disant que cela me ferait une expérience supplémentaire… Où est la volonté d’embaucher du personnel qualifié ? Personnellement j’appelle ça se moquer du monde !Si on tente de régler les autres problèmes de la même façon les journées mortes n’ont pas fini de se succéder !