Les personnages existent, les faits racontés aussi…
– Ça existait maman les mangas quand t’étais jeune ?
– Bien-sûr (…et on avait même la télé couleur !!!)
– Comment ça s’appelait ?
– Ben y’avait Goldorak, Albator et aussi Candy
– C’était lequel ton préféré ?
– Candy
– Qu’est-ce que c’était l’histoire ?
– Ben c’était une petite fille orpheline à qui il arrivait des tas des aventures
– Et c’était quoi le but ?
– Ben y’en avait pas forcément mais tout au long de ses aventures, elle apprenait que la vie est parfois difficile mais elle ne se décourageait jamais. Tu vois en fait à la fin y’avait une sorte de morale.
(En tout cas, c’est comme cela que je me rappelle de mon dessin animé favori. Et rien qu’à y repenser, j’en suis toute nostalgique…). Mais je redescends vite sur terre.
– En fait ils faisaient croire que c’était différent mais c’était toujours pareil ?!
Là mon fils doit penser que je devais être sacrément cruche pour m’intéresser à un dessin animé « toujours pareil ».
Faut que je sauve la face et là deux solutions s’offrent à moi.
Ou je fais jouer mon autorité naturelle de maman vexée et incomprise :
– bon écoute c’est normal que tu ne comprennes pas. Tes mangas, d’abord c’est pour les garçons et à part la bagarre pour être le plus fort je ne vois pas l’intérêt »… et toc !
Ou je me la joue maman cool qui se met à la hauteur de son enfant.
– oui, tu as raison mon chéri, les mangas de maintenant on évolué parce que les enfants d’aujourd’hui sont plus en avance »…ben voyons !!
J’ai finalement opté pour le non dialogue. Ben oui, moi aussi quand on me cherche on me trouve, na ! Je boude. Et puis comme si j’avais des comptes à rendre à un enfant de 9 ans !
– Oui, c’est ça, c’était toujours un peu pareil. Ça ne servait à rien, c’était juste un dessin animé que j’adorais, un point c’est tout.
Fin de la discussion, non mais il m’agresses et en plus il faudrait presque que je lui dise que « tes mangas sont vraiment super, mon amour »
Là, mon fils tourne les talons et je sens le conflit des générations pointer le bout de son nez…déjà !!!
Si je lui avais parlé de la quête du bonheur d’une petite orpheline à travers rencontres et aventures pour tendre vers un équilibre et un apaisement intérieur, c’était peine perdue.
Qui aujourd’hui se soucie des mangas que l’on donne à voir à nos enfants ?
Qui serait aujourd’hui capable d’écrire à une chaîne de télévision française « juste » parce que les dessins animés nippons paraissent trop violents ?
Et pourtant, « quand j’étais jeune, mon fils » des voix s’élevaient contre les dessins animés japonais et leur violence omniprésente. Goldorak (c’est Goldorak, le Grand, le Grand Goldorak… Fulguro poing…) fut pointé du doigt et accusé de tous les maux.
Pfut, y’a qu’à dresser un peu l’oreille pour comprendre que si Goldorak fut le précurseur du manga en France, il n’a rien à voir avec les mangas d’aujourd’hui.
Ah ça non ! Parce que dans nos mangas à nous ben il n’y avait pas de mots grossiers ou argotiques, pas d’expression pour faire « d’jeuns ».
Et nos parents étaient encore un peu attentifs à ce qu’on regardait.
Effectivement, il y a beaucoup plus de manga violents aujourd’hui. Mais il y en avait quelques « perles » de violence quand même à l’époque Ken le survivant, les chevaliers du zodiaque, dragon ball pour ne citer que les plus connus). Comme tout garçon, j’étais certes fan de ces séries plus portées sur la baston, mais j’ai aussi apprécié des mangas comme Mes tendres années, juliette je t’aime ou encore Candy.
[b]Valadelie,
Une réflexion intéressante, et qui ne finira pas de faire débat au travers de toutes les générations, c’est certain. Les dessins animés à travers les âges, en voilà un thème reflétant parfaitement l’évolution de la civilisation actuelle, et les conflits inter-générationnels.
A mon époque, à l’instar de Johann Vorg qui a commenté préçédemment, je m’enivrais d’images devant les Chevaliers du Zodiaque ou Dragon Ball Z. La violence était au rendez-vous, mais pas seulement. Il y avait aussi l’esprit de quête spirituelle dans les Chevaliers du Zodiaque, les divinités, le dépassement de soi, etc,..et beaucoup de violence, malgré que les versions diffusées en France sont beaucoup moins violentes que les versions originales au Japon. De la violence certes, mais modérée malgré tout, bien que peu adaptée à un jeune public.
Aujourd’hui ayant une fille, cette dernière a aussi « ses » dessins animés bien entendu, mais là encore comment comprendre que ces jeunes enfants soient télévisuellement en relation avec des dessins animés Franco-Anglais (ex : Dora l’Exploratrice) ou encore Franco-Espagnol (ex : Manny et ses outils), etc?
Après si l’on voulait pousser la réflexion un peu plus loin, il serait possible de trouver une toute autre solution à tout cela, comme par exemple la politique Nationale et Internationale. Dans les années 80 et au début des années 90 les périodes d’instabilité politique se succédaient donnant tantôt lieu à des guerres (URSS, Yougoslavie, etc), tantôt à des renversements politiques d’importance (Décolonisation Africaine), ce qui peut expliquer des dessins animés axés sur la violence. Aujourd’hui, la politique cherche avant tout à aller vers la mondialisation, et développer une nouvelle politique commerciale Internationale, d’où l’intérêt de parler plusieurs langues.
Pour les années 70, à la sortie des 30 glorieuses et de Mai 68, c’était un peu l’esprit Bisounours (sans vouloir être méchant) qui régnait, d’où je pense l’intérêt d’avoir des programmes plus pacifistes…
Qu’un dis-tu?
Cordialement
[/b]
Tom
J’en dis que c’est un point de vue qui me plaît et auquel je n’avais pas pensé 😉
Si on pouvait s’inspirer de « l’air du temps » et donner à voir à nos enfants des héros, des vrais (pas forcément tatoués avec la clope au bec) au langage actuel (sans être vulgaire) alors oui, le dessin animé aurait retrouverait ses lettres de noblesse.
On ne serait pas obligé de les asseoir devant dans la mièvrerie Disney pour leur montrer « beaux » dessins animés.
Bon d’abord soyons clair un manga c’est just eune BD en nori et blanc. Quand elle a du succès elle est adaptée en série animée qui reprend plus ou moins la BD (parfois, les différences sont énormes comme pour les Chevaliers du Zodiaque avec la partie Asgard). C’est une « tradition » japonaise, l’évolution des estampes, donc cela reste des dessins. Mais ce n’est pas destiné aux enfants ! Or chez nous, les dessins sont obligatoirement des « trucs » pour enfants. DOnc on met des gosses devant des programmes totalement inadaptés, en prenant pour excuse la censure : si on coupe les scènes un peu violentes, ça passe ! C’est stupide.
Beaucoup de mangas traitent des préoccupations passées et actuelles de la société japonaise, comme le traumatisme d’Hiroshima et de Nagasaki (Ken le Survivant, Le Tombeau des Lucioles, Evangelion, Akira et bien d’autres). Leur société est dépeinte à travers eux (Juliette je t’aime par exemple). C’est beaucoup trop complexe pour être compris par des enfants, surtout européens !
Ségolène Royal veut toujours interdire les mangas et animés car elle n’a pas compris qu’ils étaient faits pour les adultes. La censure en fait perdre toute la beauté et la saveur : regardez-les en VO (sous-titrée), cela n’a rien à voir ! Après, il y a aussi des oeuvres plus adaptées à un public plus jeune, mais comme par hasard chez nous ces mangas n’ont pas de succès car ils ne font pas assez « cool » pour les enfants !
Si on perdait l’habitude de vouloir faire grandir trop vite les jeunes, il y aurait moins de problème !