Eléonore, ma petite fille, je suis la mère de ton papa, et quand ton papa a rencontré ta maman, il a quitté la maison familiale, pour vivre sa vie d’adulte, se marier, et fonder une famille à son tour.

Je suis devenue la « Belle-mère » de ta maman.

C’est elle qui m’a remplacée dans le cœur et dans la vie quotidienne de ton Papa.

Que n’avais je là dit !!

D’ailleurs quand on y pense ce n’est pas tout à fait çà, mais bref, je l’avais dit.

A moi d’assumer maintenant.

– Alors c’est maman qui prend ta place  et te remplace aux côtés de papa !

Oui, ma chérie, quelque part, c’est elle qui me remplace,  et elle fait çà très bien.

– Mamy est ce que tu dormais dans le même lit que papa, toi aussi ?

Heu, non, quand il était chez nous il avait sa chambre à lui tout seul.

Maman, elle, dort dans le lit de papa, et parfois elle crie très fort.

C’est à cet instant que j’ai compris mon erreur.

Il fallait à tout prix, que je change de conversation.

Ce que j’ai fait avec bien du mal, car je n’avais pas envie d’expliquer à cet enfant  que la maman de son père n’avait jamais partagé les « plaisirs » avec son propre fils.

J’espère que vous me suivez toujours…

Fin de l’intermède, j’ai emmené ma petite fille au Zoo, pensant que la vue des animaux sauvages  lui permettrait de me poser d’autres questions un peu moins scabreuses.

Là encore mauvais choix de ma part :

Que dire à Éléonore, quand en passant devant la cage aux lions en pleine copulation,  elle me demande si la lionne ne souffre pas des assauts répétés du « roi de la Jungle » ?

Et çà n’a pas manqué :

– Tu faisais comme çà avec papa quand il n’était pas sage  ?

Non, non, et non !!!

En rentrant de notre escapade, j’ai rendu cet enfant à sa mère, ma BRU, et me suis plongée dans le livre d’Aldo Naouri, célèbre pédiatre qui vient de publier un livre : « Sauvons nos Belles-Mères »

Je m’attendais à quelques astuces pour m’aider à  expliquer quel était mon rôle auprès de ses parents.

 

Rien de tout çà dans ce recueil, qui nous annonce que les belles-mères sont en voie de disparition.

La faute à qui ?

La faute à la fin du patriarcat, et du triomphe des mères.

A partir de 1968/70, on a commencé à donner aux mères une place considérable.

En deux mots on leur a dit qu’elles étaient la cheville ouvrière du bonheur de leurs enfants, et que seul leur avis comptait.

Et comme nous étions tous en train de scander : « Il est interdit d’interdire », vous voyez ce que nous avons fait de nos enfants….

Le père  fut petit à petit remisé aux oubliettes, seule la mère se préoccupait du bien être de son enfant, en satisfaisant  tous ses besoins et ses envies.

Mais que viennent faire les Belles-mères dans tout çà ?

Quelques pages plus loin on peut lire,

« A partir du moment où un enfant naît, la mère a besoin naturellement de sa propre mère. 

Celle-ci va profiter de la situation pour infantiliser sa fille, et devenir à la fois mère de sa fille, et de son petit enfant.

Ce qui exclue évidemment la mère du Père » (l’autre Belle-Mère).

Vous suivez toujours ???

Aldo Naouri va plus loin, en analysant les conséquences de cette mise à l’écart du père dans l’éducation, de l’enfant, et par la même occasion de la mère du père.

Il accuse les discours subversifs de l’ultragauchisme et du capitalisme néolibéral, qui vante la dérégulation, où  les mots : ordre et morale donnent de l’urticaire dès qu’ils sont prononcés.

Si guerre des sexes il y a, il faut qu’elle soit menée par les deux : le père et la mère.

Ce sont les pères qui ont « failli » à leurs devoirs, cédant à la  mère et à la grand-mère maternelle le pouvoir d’éduquer.

Cela a donné des enfants surgâtés, des individus qui sont en « manque de manque »

Remettons à sa place le rôle de la Belle-Mère des Bru,  et demandons à nos Belles-filles de se souvenir que ce sont nous qui avons « fabriqué le produit » dont elles sont tombées amoureuses.

La paix des ménages passe par cette reconnaissance, et les relations entre Belles-Mères et Belles-Filles ne pourront que s’améliorer !

« Belles-Mères » Aldo Naouri aux éditions Odile jacob.

Pour un sourire : Florence Foresti :

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