Repiqué sur le Blog Tunisien de Nicolas Beau après sa visite auprès des confrères de Tunis Hebdo : « à Tunis Hebdo, auteur du vrai faux scoop sur l’éventuelle rencontre, le 27 décembre, entre MAM, le chef des miliciens de Ben Ali, l’ignoble général Seriati et le ministre de l’Intérieur… ». J’avais suggéré à Nicolas Beau de nous faire un point sur la question. Il reste dubitatif, semble-t-il.
Inutile de pomper Nicolas Beau. C’est par là. Dans ses « Précisions sur MAM à Tabarka », il évoque une rédaction pas trop fournie, logée dans des locaux exigus comme à Bakchich, Le directeur de Tunis Hebdo, absent la veille, l’est encore au second jour de la visite de Nicolas Beau, le lendemain. Traduisez, il a d’autres chats à fouetter ou alors, vraiment, ce n’est pas de chance. A-t-il passé des consignes ? Pourquoi ?
En présence du chef de la garde présidentielle et du ministre de l’Intérieur d’alors ? Nicolas Beau évoque une exclusivité mal étayée mais n’en relève pas moins : « l‘hypothèse que MAM ait fait effectivement cet aller retour à Tabarka, où elle ne se rendait jamais, pour aller le [ndlr. l’ancien ministre de l’Intérieur] rencontrer… ».
Il évoque aussi « un possible scénario, selon lequel MAM aurait fait, le 28, le détour par Beja, à l’heure du déjeuner. ». Que la rencontre se soit déroulée au Tabarka Beach, l’hôtel d’Aziz Miled, lui semble douteux du fait de l’absence de témoignages locaux. Hmm… Il est sûr que de tels hôtes sont plus ou moins surveillés en permanence afin de prévenir leurs moindres désirs. Mais, au Phenicia d’Hammamet, par exemple, MAM pouvait recevoir le plus discrètement du monde qui bon lui semblait.
Une autre hypothèse à vérifier dimanche soir ou lundi, avec la parution de la nouvelle édition de Tunis Hebdo. Le titre se réserverait l’exclusivité de fournir d’autres précisions. Les balancer à Nicolas Beau, c’était quasiment l’assurance de se faire citer de nouveau, mais en partageant l’impact de nouvelles révélations avec lui.
Perso, si j’avais des billes, ce n’est pas à Nicolas Beau que je les montrerai, sauf à exiger un embargo que, sans aucun doute, il respecterait.
Mediapart ne lâche pas MAM d’une semelle : « L’«ami» de MAM et de son compagnon Patrick Ollier qui a accueilli les deux ministres lors des fêtes de fin d’année dans son hôtel de Tabarka, et a transporté la famille dans le jet qu’il partageait avec Belhassen Trabelsi, beau-frère de Ben Ali, est cette fois accusé d’avoir transporté des mercenaires à la solde de Kadhafi. ». Les deux ministres, donc Ollier et MAM, et non les quatre (si l’on considère que le chef de la garde présidentielle de Ben Ali avait rang ministériel). Pour cette opération, « la hiérarchie de Nouvelair n’avait pas été informée. ». Pas davantage que la direction du Tabarka Beach lors de la venue des autres ministres, les Tunisiens cette fois ?
Georges Malbrunot, sur son blogue du Figaro, indique : « La cheffe de la diplomatie, Michèle Alliot-Marie, va profiter d’un déplacement au Koweit ce week-end pour se rendre également en Irak, a-t-on appris de sources bien informées à Paris. ». Pas de rencontre en vue avec Leila Trabelsi à Koweit-City. Ingrate, va ! POL (Ollier) n’est pas du voyage ? Ollier, sur Public Sénat, a considéré que les journalistes et les sites français (il devrait lire les tunisiens, les algériens, les marocains, voire les libyens…) « vont chercher leurs informations dans les caniveaux. Nous [ndlr. lui, MAM et ses parents] sommes salis en permanence. ». D’accord, pas de trace de l’ADN de MAM ou d’Ollier dans le crottin de l’hippodrome de Compiègne. Mais ce Tabarkagate évoque de plus en plus le Woerthgate.
MAM aurait affirmé que le PS, dans l’histoire de l’affiche des Jeunes socialistes (Sarkozy représenté le bras tendu) serait « soutenu quasi ostensiblement par certains médias et réseaux sociaux. ». Le Premier cercle, ce n’est pas un réseau social ?
Le JDD se fait l’écho des autres (Les Échos) et résume : « un départ de MAM du Quai d’Orsay après les élections cantonales s’impose comme une hypothèse de plus en plus crédible. ».
On dirait que les cantonales ne sont pas gagnées d’avance pour l’UMP et que MAM et Ollier plomberaient les élus locaux.
Tiens, Sud-Ouest s’intéresse au cas de MAM, localement. À Saint-Jean-de-Luz, selon Richard Picotin (un pseudo alimentaire comme le fameux Jean Lavoine de Georges Ohayon ?), de Sud-Ouest, pour le bilan de MAM, « la bouteille serait à moitié vide ou à moitié pleine. ». Eh, comme dit un ingénieur qui n’est pas polytechnicien, dans ce cas, c’est la taille de la bouteille qu’il faut changer. Qu’on se rassure pour MAM et Ollier, ils ont une théière de rechange, en cas de transvasement. Vers la Dordogne plutôt que vers la Tunisie.
De Mediapart, tel quel, sous le titre : « Des voix à droite… »
« [i]L’ex-premier ministre (et sénateur de la Vienne) Jean-Pierre Raffarin a appelé mardi Nicolas Sarkozy à une[/i] «initiative politique», [i]un[/i] «remaniement», [i]après les cantonales de mars. Le député de Paris Bernard Debré réclame lui aussi un remaniement[/i] «pour mettre à plat (…) ne serait-ce que le problème de la politique étrangère».»
Toujours sur Mediapart :
« [i]En[/i] off[i], d’autres élus et responsables UMP confient leurs atermoiements.[/i] «On ne va pas pouvoir faire campagne avec Air Ben Ali et Air Moubarak!» »
Et avec POL, en Air Mouammar K. ?
Titre de Une du Canard : « MAM : L’Élysée craint un épisode fiscal. »
Ben voui… S’il n’était que fiscal… On imagine que, côté tunisien, [i]Tunis Hebdo[/i] va éplucher pas mal de choses. Côté Baroin… Tabarkagate, Woerthgate, on vous disait…