Il est difficile à ce jour de savoir que le Mali était jusqu’à tout récemment un modèle de démocratie sur le continent africain. Un pays qui n’avait plus beaucoup à envier aux grandes démocraties occidentales. Puisqu’ici, les lois de la République étaient respectées, les libertés individuelles observées, et l’alternance effective. Seulement, depuis quelques mois, ce pays de l’Afrique de l’Ouest n’est devenu que l’ombre de lui-même.

Tout commence en mars 2012 avec le coup d’Etat du capitaine Ahmadou Yaya Sanogo contre le président Toumani Touré. Un vide constitutionnel que de nombreux mouvements islamistes exploitent pour gagner toute la partie Nord du pays. Un territoire qui leur est totalement acquis aujourd’hui et où ils règnent en maîtres absolus, non sans soumettre la population à un calvaire indescriptible. Reconnaissant son illettrisme et face à la pression de la communauté internationale, la bande à Sanogo se retirera du pouvoir, laissant la place à un régime transitoire ayant pour président Dioccounda Traoré et pour Premier ministre l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra.  Seulement, bien qu’ayant accepté de retourner avec ses hommes dans les casernes, le capitaine Sanogo instrumente des jeunes gens qui sous le couvert d’une pseudo-manifestation se rendent au palais présidentiel juste quelques jours après la signature de l’accord,  et passe à tabacs le président Dioccounda. Une « fessée républicaine » qui vaudra au président Malien plusieurs mois d’hospitalisation  en France. Après son séjour médical en France, le président Traoré rendre à Bamako, et l’on croit la situation redevenue normale, en dépit de la prise de la partie nord par des mouvements terroristes.

Il a fallu attendre cette nuit du 10 au 11 Décembre 2012 pour que le capitaine Sanogo fasse encore et une fois encore tristement parler de lui. En effet, dans la nuit d’hier, des militaires envoyés par le capitaine putschiste se sont rendu à la résidence du premier ministre, l’ont enlevé, et l’ont amené à leur base de Kati, et l’ont contraint a annoncé  sur les antennes de l’Office de Radio Télévision Malienne sa démission.

Jusqu’à l’heure actuelle, l’on ne sait toujours pas ce que le capitaine Sanogo et ses complices reprochent à Cheick Modibo Diarra. Aussi, cette autre frasque du capitaine putschiste arrive au moment où la communauté internationale face à une armée malienne désorganisée et démunie tente en vain de trouver une solution à l’équation du nord.  

C’est donc un autre coup de Massu que vient d’assommer le capitaine Sanogo et sa bande à la république malienne. Et, le peuple malien,  devrait se lever comme  un seul homme, afin de prendre leur pays à ce militaire un peu trop zélé qui se croit déjà trop fort. La communauté internationale devrait elle-aussi et très rapidement mettre la main sur ce jeune homme pour le mettre hors d’état de nuire. Car l’Afrique comme le disait le président Obama a besoin d’institutions fortes et non des hommes forts. Car Sanogo se serait rendu héro national au Mali, s’il parvenait avec sa bande à pacifier le nord du pays.