Le président entrant et le chef de la junte
L’occasion faisant le larron, les rebelles touaregs du MNLA et certains mouvements islamistes ont profité du vide constitutionnel qu’a traversé le Mali pendant près de deux semaines, pour prendre possession de la partie nord du pays. En effet, au lendemain de l’éviction de Ahmadou Toumani Touré par une bande de soldats mutins conduite par le capitaine Amadou Sanogo, les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad ont accentué leurs actions, au point de prendre totalement le contrôle des principales villes du nord-Mali que sont Kidal, Tombouctou et Gao.
Incapable de contrôler la situation et face aux condamnations de la communauté internationale et surtout des menaces de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la bande à Sanogo s’est trouvée contrainte d’abandonner le pouvoir. Et, conformément à l’accord proposé par Blaise Compaoré le président Burkinabé, le fauteuil devrait être cédé à Dioncounda Traoré, président de l’assemblée nationale, qui à tour devrait dans un délai de quarante jours organiser une élection présidentielle.
Ce jeudi 12 Avril comme prévu, le très honorable Dioncounda Traoré, ancien président de l’assemblée nationale malienne a prêté serment au cours d’une cérémonie qu’abritait le Centre international de conférence de Bamako, devant plusieurs centaines de personnes. Étaient aussi présents le chef de l’ex-junte, le capitaine Amadou Sanogo, en uniforme, des représentants des institutions, des partis politiques et de la société civile ainsi que des membres de la médiation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Aussitôt, le successeur constitutionnel du président Toumani Touré a promis de mener une véritable "guerre totale et implacable" contre les rebelles du nord. Toute chose qui laisse croire que le nouveau locataire du palais de Koulouba mésuse déjà l’ampleur de la tache qui l’attend. Car il faut déjà très rapidement signaler ici que M. Dioncounda prend le pouvoir dans un environnement extrêmement tendu et délicat.
Lui, qui devrait non seulement pacifier le nord du pays, et surtout restructuré une armée malienne désorganisée et très sous-équipée. Aussi, devrait-il en plus de ces défis réussir à organiser une élection juste et acceptable dans un délai de quarante jours seulement ! C’est donc une course contre la montre que démarre le président intérimaire du Mali qui devrait tout aussi dans les prochaines heures mettre sur pied un gouvernement transitoire. C’est donc le lieu pour nous d’exhorter la communauté internationale à resté au chevet de ce pays en difficulté !