Tant qu'elle ne perdait que son chat j'avoue que cette fameuse Michelle ne pouvait espérer que ma compréhension polie.
Mais voilà que lui vient l'idée, somme toute saugrenue, de faire des emplettes le Dimanche. Elle aurait pu trouver portes closes et se rabattre sur un de nos multiples musées dont elle connait déjà les charmes des visites privées.
C'était sans compter sur notre Président qui, alors que notre pays traverse une crise économique sans précédent choisit plutôt de jouer les gentils organisateurs tout en se constituant une nouvelle culture, nous dit-on, on a les priorités que l'on peut.

«Est-ce qu’il est normal que le dimanche, quand Mme Obama veut avec ses filles visiter les magasins parisiens, je dois passer un coup de téléphone pour les faire ouvrir?». Vous l'aurez compris, Nicolas m'aurait posé la question, il n'aurait pas été déçu du déplacement, toujours en avion et fortement armé, le déplacement. Non ce n'est pas normal Monsieur Le Président que vous vous occupiez de ces futilités, elle n'avait qu'à venir samedi… L'histoire ne s'est cependant pas arrêtée là puisque de cette préoccupation majeure pour le devenir de nos démocraties en découle une attaque en règle du travail du Dimanche… Merci Michelle !

«Tous ceux qui soutiennent le président Obama étaient présents, très bien. Qu’ils aillent maintenant leur expliquer pourquoi le dimanche, nous sommes le seul pays où, à Paris, c’est fermé.» Il y a comme une jalousie qui semble poindre et qui détonne tout de même : de qui notre bien aimé président peut il être raisonnablement jaloux lui qui truste l'actualité, monopolise les médias, cannibalise l'attention ? si cela ne suffit pas encore, que faire ? Ainsi, son auguste interrogation viendrait de son incapacité à argumenter auprès des Obama, ah quand même… C'est profond, réfléchi, stratégique tout ça…

Notons que dans notre malheur, on est plutôt vernis : imaginez Michelle Obama insomniaque qui part sur les Champs-Elysées sur le coup des 3-4 h du matin, et c'était le grand retour du travail de nuit.. ou qui aurait plutôt voulu visiter une école ? et voilà nos chers bambins à la semaine de 7 jours… Ou trop fatiguée dimanche, la voilà qui reportait ses achats au lundi, qu'aurait fait notre SarGOzy ?
Mon regret est tout de même qu'elle n'ait pas souhaité rendre visite à nos députés ce même dimanche… cela aurait été bien plus rigolo…

Mais faut-il donc que notre douce France politique soit tombée si bas pour construire ainsi sa destinée au gré des desiderata des premières célébrités venues ?
Et si la Reine d'Angleterre exige qu'il fasse toujours beau à Calais pour faciliter le débarquement de ses concitoyens ? on réforme Météo France ?
Et si Sylvio Berlusconi trouve les petites française trop âgées, on réforme l'âge de la majorité ?
Et si Angela Merckel trouve décidemment Strasbourg trés à son goût ? on réforme les frontières ?
Et si Georges Bush voulait absolument qu'on l'accompagne en Irak ? il aurait passé aussi un coup de fil notre plus petit Président de la République Française de tous les temps ?

Non, vouloir se faire des amis c'est bien mais il n'est pas forcément nécessaire d'imposer aux 60 millions autres le moindre de leur caprice.
Parce que sinon je m'y met aussi. Je me boirais bien une petite bière mais le premier bar est à 500 mètres. On pourrait pas réviser l'implantation commerciale qu'il y en ait un en face de chez moi, et ouvert en permanence. Pis ma voiture est en panne alors il peut m'en amener une de la flotte présidentielle le grand serviteur de l'Etat ?

Notons que le pire est évité parce que ce système de services à la demande, il aurait pu l'appliquer à ses amis actuels :

et si Christian Clavier ne se sent pas en sécurité dans sa résidence Corse, dimanche ou pas dimanche, on renforcerait sa protection. Et puis tant qu'à faire Johnnny Hallyday pourrait vouloir chanter le 14 juillet… son avocat pourrait vouloir la légion d'Honneur tant qu'on y est et son Secrétaire général adjoint vouloir la présidence d'un grand groupe bancaire …

Heureusement que le bon sens est encore de mise et que tout ceci n'est que pure fiction. Travailler plus pour faire gagner plus ne peut pas être un leitmotiv permanent. Restons en là, le shopping de Michelle n'était qu'un regrettable accident, une petite incursion du n'importe quoi, de l'amateurisme et de l'opportunisme dans notre vie politique bien compréhensible. Notre Président le dit lui-même, sa charge est "inhumaine" c'est sûrement pour cela qu'il s'est fourvoyé dans quelques travers bien… humains. En ce jour de lancement du RSA, je suis sûr qu'il a bien conscience qu'avec ses 954 euros, ouverts ou pas ouverts, on ne fait pas les magasins des Champs-Elysées. Dites, il en a conscience hein ?