Ma vie de strasbourgeoise épisode 2 : Scandale au pays de la choucroute

Il y a quelque temps, une campagne de publicité a déchaîné les passions dans la capitale alsacienne. Un restaurant au concept novateur, se vantant de vouloir dépoussiérer la recette de la Tarte Flambée, a eu une idée pour le moins culottée pour se faire un petit coup de pub. Sur l’affiche incriminée, on peut voir une belle paire de gambette en noir et blanc sur laquelle tombe une petite culotte rouge.

L’Alsacien pratique l’humour grivois, n’en déplaise aux féministes manquant souvent cruellement de second degré.

Je vous avouerais que je ne suis pas très friande de toute cette pornographie publicitaire. Je trouve ça même assez écœurant de voir le corps la femme ainsi commercialisé.
Pour autant je ne suis pas féministe, les trouvant souvent beaucoup trop radicales et va t’en guerre.

Ceci étant, je respecte leur combat, considérant que grâce à elles et aux autres militants de la condition féminine, notre société a connu des avancées considérables en la matière ces 60 dernières années.

Mais pour le coup, j’ai trouvé leur réaction démesurée et emprunte d’un certain puritanisme.
Et pour cause, on ne voit rien !
Pas de femme nue ou d’Alsacienne déculottée, rien si ce ne sont des jambes – en noir et blanc, j’insiste – et une petite culotte rouge.

Au premier abord, on peut se demander quel est le rapport entre une petite culotte et la tarte flambée.
C’est ce que je me suis demandée moi aussi, c’est pour ça que je suis allée y voir de plus près.

En fait il s’agit d’une campagne en deux partie, l’une étant l’affiche de la petite culotte, l’autre, une affiche avec une Alsacienne portant en bandoulière une paire de Converse.
De là on comprend beaucoup mieux le lien entre la pub et le produit. Gardons à l’esprit deux choses.
La première est le concept du restaurant : dépoussiérer la recette de la tarte flambée en proposant des produits originaux, qu’on ne trouve pas habituellement dans les winstubs traditionnelles (flammekueche aux asperges, aux fruits de mer, au foie gras…).

La deuxième chose à garder à l’esprit c’est évidemment le slogan : « rendre le terroir alsacien » plus sexy. Voilà pour le petit éclairage.

Quand aux serveuses que j’ai interrogées, elles me disent n’être aucunement gênées par cette affiche.
« C’est de l’humour ! si ça portait atteinte à mon intégrité en temps que femme je ne travaillerais pas là… »

Pour conclure, je ne dirais pas que les féministes exagèrent, elles ont raisons d’être vigilantes.

Cela-dit, je ne suis pas persuadée que rendre coupable un restaurateur de sexisme va les faire gagner en crédibilité. Ne feraient elles pas mieux de faire campagne pour interdire par exemple les affiches publicitaires de magazines pour adultes en pleine rue ? 

 

 
 

2 réflexions sur « Ma vie de strasbourgeoise épisode 2 : Scandale au pays de la choucroute »

  1. Deux choses. D’une part, le lien vers l’image d’origine ayant disparu, je me suis permis de prendre l’affiche-pastiche des Chiennes de garde.
    On peut voir l’affiche en question là :
    [url]http://pdnews.yagg.com/2011/04/28/strasbourg-flash-mob-feministe-contre-tarte-flambee-sexiste/[/url]
    Cette affiche m’évoque des souvenirs : les soirées entre étudiant·e·s pour fêter ou évacuer les échecs aux exams ou concours, dans des restaurants servant des flammekueches, largement arrosées d’edelzwicker (généralement le moins cher en pichets).
    Et effectivement, quelques petites et moins petites culottes tombaient dans les fourrés.
    Petite traduction : winstub = débit de vin ; bierstub = brasserie.
    Bon article : étoiles…
    Le terroir alsalacement plus sexy ? Pas encore trouvé le contrepêt…

  2. J’ai vu la photo que vous avez mise, simplement, comme il manque la photo initiale qui est justement l’affiche incriminée, j’ai supprimé celle que vous avez mise parce que ça n’a pas vraiment de sens, surtout sans la vraie.

    Je vais essayer de remettre l’originale histoire que les lecteurs comprennent de quoi nous parlons
    😀

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