La première fois que j’ai abordé ce sujet sur un réseau social dédié à la critique constructive, les réactions ont été si véhémentes que j’ai compris que la sortie du tunnel pour les africains n’était pas pour demain. En dépit de l’optimisme que nous affichons et qui nous rend masochistes face aux interminables douleurs, l’attitude d’une bonne partie de la population dénote clairement que nous en avons encore pour longtemps sous le joug de la plus grande violation des droits de l’homme jamais orchestrée sous nos cieux. En mettant les pieds dans les plats, j’ai argué en ces termes : «  la democratie telle que servie est contre l’afrique »

Scandale pour les uns et abérration pour les autres. A lire les commentaires suscités, on m’ a prêté volontier le statut d’un africain dont l’histoire a tellement été bercée par les dictatures et les rituels de sacrifices humains qu’on offrait en l’honneur des rois, qu’il a  fini par avoir la nostalgie d’une époque qu’il n’a pas vécue. Et pourtant, je n’ai rien contre la démocratie.  Bien au contraire, je la sais noble et surtout déterminante pour la marche d’un peuple vers la perfection de ses moeurs. L’histoire et l’espérience l’ont maintes fois démontré.

C’est dans la différence d’opinions que se construit une nation forte. Mon problème, c’est plutot la démocratie africaine, si je peux l’appeler ainsi. Au lendemain des indépendances des pays africains, notamment au sud du Sahara, les premiers chefs d’etat ont opté pour la démocratie présidentielle. C’est un système unilateral dans lequel un seul individu, le président de la république détient toute la réalité du pouvoir. Là est la dictature. Une dictature pareille à celle qu’exerçaient les rois omnipopents des époques que nous pensions à jamais revolues. Dans les constitutions de ces pays, lois fondamentales qui régissent l’organisation de l’etat, il y a des articles qui confèrent des pouvoirs exeptionnels au président. En cote d’ivoire, c’est l’article 48. Par ce article, le president de la république peut faire entorse à la constitution elle-meme, en la modifiant de son seul chef. Il n’a aucune limite et donne bien entendu le droit de vie et de mort au chef de l’exécutif sur le peuple. Cela dépend de l’interpretation qu’on en fait. Une telle démocratie, ne favorise pas la bonne gouvernance et expose le pays à la destabilisation. Le chef de l’état peut facilement confisquer le pouvoir. Dans la mésure où il controle tout. Rien ne lui échappe. Il est le chef suprème des armées, le président de la haute cour de justice, nomme aux emplois civiles et millitaires, controle le parlement qu’il peut contourner dans la prise de certaines décisions qui engagent la vie de la nation…

Dans un tel système politique, le president est exposé aux pressions internationales et sa defection suffit à faire s’écrouler tout le pays. Ce qui explique les coups d’etat à n’en point finir en afrique. C’est cette reflexion que je partage à toutes les occasions qui me sont offertes sur le sujet. Je suis contre la démocratie à l’africaine qui est une dictature qui ne dit pas son nom. Nos états gagneraint à opter pour une démocratie parlementaire dans laquelle l’exécutif est confié à la majorité au parlement. Car, il est plus difficile d’arracher le pouvoir à plusieurs personnes réunies qu’à un seul individu.