Ma maman, la battante

 Ma maman, je l’aime malgré nos différences, nos 38 ans d’écart et nos caractères opposés. Elle a été une femme battante toute sa vie.

Ma maman, je l’aime malgré nos différences, nos 38 ans d’écart et nos caractères opposés. Elle a été une femme battante toute sa vie.

Elle a perdu son papa à 6 ans, sa mère l’a laissé chez sa belle-mère pour subvenir aux besoins de son frère. Elle, a commencé à travailler à 14 ans, dans une maroquinerie. Elle est partie à l’âge de 15 ans, jusqu’à 21 en Algérie pour travailler dans une école dont la sœur de son père et son mari étaient instituteurs.

Elle s’est mariée à 24 ans parce qu’elle était enceinte de 4 mois. Elle a donné le jour à une petite fille 3 mois plus tard qui ne pesait que 1.075 kilo. Elle était « une femme battue ». Puis 4 ans plus tard, elle met au monde un petit garçon de 2 kilos à 7 mois de grossesse encore, et oui, elle était encore battue.

Puis un jour, son mari avec ses beaux-parents, l’interneront dans un hôpital psychiatrique, elle y passera 7 années…… Comment ne pas être détruite ? Comment sortir la tête de l’eau ? Comment ne pas en vouloir à la terre entière ?

Elle en sortira, travaillera, et me donnera naissance un jour de 70. Elle m’a élevée, m’a donné tout l’amour qu’elle avait en elle, et Dieu sait qu’elle en a ! Ses deux ainés, lui tourneront le dos à jamais. Elle passera sa vie à vouloir les voir, en vain !!!!!

Chacun son histoire, chacun son parcours, mais comment partir dans la vie comme tout le monde ? Comment ne pas porter un fardeau terrible que celui de ma maman ?

Elle a des cancers le 3ème, depuis 1996. Celui-ci sera le dernier, celui qui l’emportera.  Elle se bat encore et toujours, elle ne baisse les bras pour rien au monde. Mais pour quoi ? Qu’est-ce qui peut encore motiver un petit bout de femme comme elle a encore se battre ?

Elle est une femme blessée au plus profond d’elle-même, mais jamais elle ne s’est lamentée sur son sort. Toujours elle a eu la tête haute et marchait droit. Elle a beaucoup travailler pour m’élever mais aujourd’hui, à l’aube de sa fin de vie, elle est toujours aussi aimante avec son regard tendre et pétillant d’amour pour moi. Dommage que mon frère e tma sœur n’aient pas su l’aimer malgré tout.

Je l’aime……