Selon Europe 1, un charter s’apprêterait à décoller ce soir pour Kaboul avec à son bord des sans-papiers afghans qui, fuyant la guerre, s’étaient réfugiés dans la jungle de Calais. Ce vol regrouperait également d’autres afghans clandestins, jusqu’alors détenus dans un centre de rétention de la Seine-et-Marne, ainsi que quelques-uns arrêtés récemment à Paris et sur le littoral normand.

 

Cette information aurait été divulguée par la Cimade (Comité Inter Mouvement Auprès des Evacués) qui proteste, rappelant que notre ministre Eric Besson avait  annoncé, après le démantèlement de la Jungle de Calais, que " ne seraient pas reconduites en Afgjanistan des personnes courant des risques de persécutions."

 

Hier matin encore, le ministre de l’immigration affirmait "ne disposer d’aucune information dans ce sens", et aujourd’hui le scoop a été démenti par le directeur adjoint du cabinet du ministre de l’immigration, Franck Supplisson qui déclare: "Pour couper court à certaines rumeurs, je vous informe qu’aucun vol retour destiné à rapatrier les réfugiés en Afghanistan n’aura lieu ce soir." 

 

Jean-Pierre Alaux, du GISTI (Groupement d’Information et de Soutien aux Immigrés), a déclaré  que "seule une dizaine de ressortissants afghans seraient expulsables". D’après lui des afghans sans-papiers, prévus pour ce retour au pays, auraient été aussi arrêtés à Paris, sur la littoral de Calais et de Dunkerque, où toute installation de réfugiés est désormais systématiquement démolie. Certains avaient été arrêtés puis relâchés, soit parce qu’ils n’étaient pas expulsables, soit parce que leur arrestation n’était pas conforme à la loi.

 

Une trentaine d’associations, dont le Syndicat de la Magistrature et le Secours Catholique, s’associent à ce mouvement de protestation qui, semble t-il,  laisserait envisager un retour possible sur cette décision des autorités françaises et anglaises?

 

Ce matin sur Europe 1, on annonce qu’un charter franco-britanique décollerait ce soir de Lille aux environs de 23h30. Damien Nantes, reponsable du service de la défense des étrangers reconduits, déclare que cette mesure a été préparée à l’abri de toute médiatisation. Il rappelle en outre les textes de la convention européenne des droits de l’homme selon lesquels, dit-il, "on ne peut pas renvoyer quelqu’un si dans le pays dans lequel on le renvoie, il risque d’être exposé à des traitements inhumains et dégradants."

 

A 13 heures, le journal de France 3  confirme pourtant le départ prochain des clandestins par charter, sans pour autant s’attarder sur les détails.

 Alors qu’en est-il vraiment? Rumeur, info, manipulation? Nous attendons des éclaircissements sur la question…