La femme du président de la république, Carla Bruni-Sarkozy, s'est lancée il y a quelques jours dans un grand numéro de culpabilisation envers nos compatriotes à propos du sida. Si je peux comprendre que la première dame de France se sente concernée par cette maladie,  son frère Virginio Bruni-Tedeschi est décédé du sida en juillet 2006, je ne suis pas d'accord avec la méthode. L'appel de Carla Bruni-Sarkozy aux Français afin qu'ils mettent la main à la poche pour la prévention du sida en Afrique m'énerve au plus haut point. Si madame Carla Bruni-Sarkozy veut vraiment lutter contre le sida en Afrique alors elle doit avoir le courage de dénoncer la corruption des élites africaines. Il suffirait en effet d'une petite partie des 40 milliards de dollars détournés chaque année par les dirigeants des pays pauvres (chiffre de la Banque mondiale) pour résoudre le fléau à l'echelle mondiale. Mais non, madame Carla Bruni-Sarkozy préfère demander aux Français de continuer à alimenter la pompe à fric des dictateurs africains afin que ceux-ci puissent continuer à détourner l'argent public ou l'argent des dons humanitaires afin de s'offrir de luxueuses villas sur la Côte d'Azur ou à Paris. Désormais madame Carla Bruni-Sarkozy, si elle veut vraiment combattre ce fléau du sida, sait ce qu'il lui reste à faire. Elle doit avoir le courage de dénoncer ces pratiques et d'exiger qu'elles cessent. Si elle n'en n'est pas capable alors qu'elle cesse ces appels hypocrites et culpabilisateurs. On en a MARRE de cette comédie malsaine.

Le Figaro ferait bien aussi d'arrêter de prendre les Français pour des cons. Ce quotidien a eu en effet le toupet de publier en Une la semaine dernière le résultat d'un sondage bidon affirmant que deux Français sur trois étaient favorables à l'ouverture des magasins le dimanche. Cependant, en y regardant de plus près, on pouvait constater qu'il s'agissait d'un sondage avec 4520 votes…sur internet !!! Donc sans aucune garantie sur la fiabilité des résultats ni aucune précaution quant à leur récolte contrairement aux sondages classiques. Plus surprenant encore, ce sondage a été rapidement fermé et la majorité des commentaires qu'on pouvait lire sur le site du journal en réponse à ce sondage…était en contradiction avec les résultats affichés. La majorité s'exprimant contre le travail le dimanche. En dépit de la non représentativité de ce sondage internet Le Figaro a donc publié le résultat le lendemain. Voilà qui fleure bon le travail commandé… depuis l'elysée. Manque de chance la ficelle était non seulement énorme mais une enquête Ipsos pour la CFTC  indiquait quant à elle que 84% des Français considéraient comme "primordial et important" que le dimanche reste le jour de repos commun à la plupart des salariés. Et une majorité de salariés (64%) y disait également ne pas être d'accord pour travailler régulièrement le dimanche. C'est à dire le résultat rigoureusement inverse. D'ailleurs nous proposons à la rédaction du Figaro de poser la seule question qui vaille à ce sujet. Non pas "Êtes-vous pour l'ouverture des magasins le dimanche ?" mais plutôt "Êtes-vous d'accord pour travailler régulièrement le dimanche ?" Je ne sais pas pourquoi mais posée ainsi je pense que la question donnera des résultats très différents… de ceux attendus par Nicolas Sarkozy.

Une petite réflexion sportive. Lorsque des sportifs étrangers dominent leur discipline de la tête et des épaules (atlétisme, cyclisme, tennis, etc…, etc…) les journalistes français n'hésitent pas à se poser ouvertement des questions sur cette domination écrasante pour finalement faire planer une suspicion sur la légalité des résultats obtenus. Il faut d'ailleurs reconnaître que les journalistes français ont souvent raison de se poser ces questions. Mais lorsque des champions français viennent à leur tour à écraser leurs concurrents subitement les questions s'envolent comme par magie.

Alors que durant les Jeux Olympiques les performances du nageur américain Michael Phelps suscitaient la méfiance des médias français (même si officiellement tout le monde admirait l'exploit du champion) il n'y a aucune réticence dans nos médias devant les performances des nageurs français aux championnant d'europe de Rijeka et la multitude des records du monde qui tombent les uns après les autres. Mais c'est bien connu, les dopés se sont toujours les autres.

Comme prévu dans mes deux dernières brèves du jour le Pakistan a fait semblant de lutter contre les islamistes du Lashkar-e-Taïba. La petite agitation contre le groupe terroriste pakistanais soutenu par les services secrets militaires pakistanais (ISI) n'est qu'un rideau de fumée pour divertir les Occidentaux. Libre à eux de croire ou non à cette comédie. Et pour ceux qui pensent encore naïvement que les autorités pakistanaises sont décidées à lutter contre le terrorisme je vous livre cette information. Après les attentats de Bombay plusieurs responsables de l'ISI ont déclaré que tous les chefs talibans seraient en réalité des patriotes et que leurs différends – à l'origine du terrorisme islamiste au Pakistan même – seraient fondés… sur un malentendu. Quant au Teehrik-i-Taliban Pakistan [TTP, Mouvement des talibans pakistanais, interdit en août 2008] il a officiellement proposé son aide… en cas d'attaque directe de l'Inde. Mais à part ça le Pakistan lutte contre le terrorisme islamique.

N&B : Je voulais finir là mes brèves du jour. Puis je suis allé regarder les chaînes d'informations françaises (BFM-TV, LCI, i-télé) afin d'entendre les commentaires sur l'actualité économique  à la veille d'une semaine cruciale. En effet, le scandale Madoff fait trembler les banques européennes, la banque Fortis à la suite d'une décision judiciaire est de nouveau dans la tourmente, quant au secteur automobile américain il est suspendu à une décision de Georges Walker Bush qui tarde à venir. Bref la planète économique et financière retient son souffle. Et que puis-je entendre sur nos chaînes d'informations ? Une nouvelle stupéfiante qui fait l'ouverture de tous les journaux durant plusieurs minutes : Il neige en hiver et les automobilistes mettent des chaînes à leurs voitures. Doit-on en rire ?