En ces temps de vaches maigres, les poubelles, elles, continuent de s’engraisser. Dans les décharges, on joue à guichet fermé, et parfois à ciel ouvert…
En bonne place sur le podium des « problèmes à résoudre » : La gestion des déchets ! Autres « médaillés » : La faim dans le monde et les bouleversements climatiques, gagnants, eux aussi au grand jeu des «vases communiquants» ! Allez, tout le monde se serre la main, pour la photo. Reste à se serrer aussi les coudes, aussi, pour la postérité !
Revenons à nos déchets, pour ne pas être « hors sujet ». Longtemps, on a jeté. Tout et rien, n’importe où. A présent, on fait disparaître, ou on valorise. En 2010, le droit français a transposé une directive Européenne de 2008 relative à la « hiérarchie du traitement des déchets ». Une « économie circulaire » est encouragée !
Le mot « recyclage » fait partie du langage courant. « On » en parle beaucoup. Mais « on « peut faire mieux, parait-il. Il faudrait effectivement y mettre du nôtre, car de plus en plus d’affamés se nourrissent en récupérant dans nos poubelles, alors, autant qu’ils ne se cassent pas les dents sur du plastique ou du verre, en plus ! Loin de moi tout cynisme, mais il faut bien dire les choses, à défaut de les faire…
Quid de l’Upcycling ? Il s’agit, dans les faits, de valoriser ce qui est considéré comme déchet, pour le transformer en un objet de valeur supérieure. On parle d’un « recyclage vers le haut » ! Prise de conscience environnementale et ralentissement économique font que cette pratique se développent à l’échelle européenne.
Par exemple, des fauteuils chics, des sacs tissés, des toiles de parasols ou même des taies d’oreillers peuvent être réalisés à partir de voiles de bateaux saoulées d’air marin et qui n’ont aucune chance de repartir en mer… Des bouteilles plastiques peuvent devenir luminaires… Des chutes de feuilles d’ABS ont des chances de se transformer en vases… Une palette peut se métamorphoser en table… Certains poufs vont pouvoir d’alimenter des rebuts de latex… etc.
L’Upcycling trouve ses racines dans les pays en voie de développement, où l’accès aux biens de consommation est limité, et le traitement des déchets quasi inexistant.
Au Ghana, les sacs plastique jonchant les rues sont récupérés et se réincarnent en sacs, porte-monnaie, ou imperméables.
Au Sahara Occidental, on allie bouteilles plastiques et sable chaud pour fabriquer des bijoux.
En Inde, des ONG aident des femmes en réinsertion : Elles transforment des centimètres de couturières, des ceintures de sécurité, des lances à incendie, ou des chambres à air, et distribuent ainsi 40 000 repas aux enfants des rues.
Un saut de puce, et nous voilà dans l’industrie du luxe ! La maison Yves Saint Laurent collabore avec l’association « Gafreh » du Burkina Faso. De cette association est né un très beau sac, le « Muse Two Artisanal » édité à… 60 exemplaires, réservés à une élite, sans aucun doute… L’humanitaire a ses limites…
Faire du neuf en sublimant le vieux, c’est tendance et l’environnement s’en porte plutôt bien…Les matières premières ne coûtent pas cher aux créateurs…La main d’œuvre non plus, quand elle se trouve sur le continent Africain… Qu’en est-il des consommateurs ? Ne paient-ils pas l’effet de mode ? Quand les designers malaxent les déchets, une certaine forme de luxe prend forme…
La paire de lunettes réalisée avec une planche de skateboard coûte quand même 295 €…. Et ce super cabas fait avec des capsules de canettes ? 250 €… Que dire de ce fauteuil en toile de voile ? 449 €…
L’ Upcycling, une solution miracle ? A voir… Quoiqu’il en soit, l’ Upcycling a ses ateliers (des ateliers de « re-création). L’Upcycling s’expose dans la rue (pour ranimer des quartiers financièrement exsangues). L’Upcycling s’apprend ! Un challenge comme un autre…
Les non créatifs, les bienheureux contemplatifs peuvent se contenter d’admirer cet oiseau extraordinaire, qui récupère paille, petits cailloux, coquilles, fruits et fleurs, pour faire de son habitat le plus beau du monde et ainsi, charmer sa belle…. Pas tout à fait desintéressé, non plus, cet Upcycling-là….
Il y a une catégorie de déchets ultimes non « upcyclinable » qui nous racontent la même chanson depuis si longtemps que plus personne ne sait à partir de quelle époque …
Ah! j’oubliais, Fanfan est tout le contraire de ce que j’évoque dans mon précédent commentaire, c’est à elle toute seule une récréation et dans l’écriture et dans les sujets qu’elle traite, merci « notre » Fanfan
Que d’éloges, Zélectron! Merci d’être venu me lire, de si loin! 🙂 Très drôle, en plus!
Une initiative intéressante à ne pas négliger en ces temps de crise que le Upcycling…
Il est vrai que moi-même, il m’est arrivé de récupérer en déchetterie deux ou trois objets que j’ai réussi à sublimer…
Un article très réussi en tout cas et enrichissant.
Merci [b]fanfanville[/b] !
Dyonisos, merci pour ta visite et ton commentaire! Oui, moi aussi, je « sublime » des vieux trucs, que je garde pour moi… Avant de jeter, rester à l’affut d’une idée qui viendrait tout changer ! 🙂
Le recyclage, euh pardon, l’upcycling (soyons snob!), fonctionne très bien en Afrique, depuis toujours. C’est incroyable l’ingéniosité dont ils font preuve. Il y a des idée à piocher !
Quidam, merci pour ton passage. Mais non, l’upcycling n’est pas le mot le « nom snob » pour recyclage… Ce n’est pas la même chose. Bah, j’ai du mal expliquer… 🙂
Salut fanfanville, ton article est super, mais « upcycling » est le mot, à la mode pour recycler. C’est vrai qu’en français, nous n’avons pas suffisamment de vocabulaire pour exprimer les idées d’aujourd’hui!
Oui, Quidam! Des anglicismes viennent frayer avec la langue française…. Bah, j’aime pas trop ça, mais bon… 🙂
Ça me fait penser au mot « smart » qui est traduit en français par bon nombre de paresseux sans vergogne par « intelligent » voir le compteur « communiquant » EDF qui se pare des plume du paon … pour mieux nous plumer
ou alors il faut inventer un nouveau mot pour équivaloir à smart qui comporte 2 douzaines de significations à lui tout seul !!!
chere Fanfan
Toujours un plaisir de vous lire!
pour mettre mon petit grain de sel et repondre à quidam, bien que le terme fasse bobo quand on l’applique à l’art en France, il a été créé par un entrepreneur allemand du Baden Wurtenberg (pres de Stuttgart) en 1994; il etait lassé de voir les dechets industriels mal recyclés (downcycled) alors qu’ils auraient pu etre reutilisés localement.
Mais sans etre artistes, quand vous chinez ans les vide greniers, vous faites inconsciemment du upcycling; et ceux qui ont un jardin et font du compost avec leurs dechets vegetaux et tonte de pelouse sont les maitres d’un veritable upcyling non bobo
sinon, je salue aussi les initiatives et le courage des pecheurs mediterraneens ou bretons, qui ramassent les plastiques trouvés en mer pour en faire des objets utiles
[url]http://blog.wiithaa.com/idees-upcycling/open-source-sea-chair-studio-swine/[/url]
Très juste, Zelectron! Jouer avec les mots, oui, avec les gens, non! C’est vrai qu’on « déroute » le langage pour « adoucir » les choses ou pour faire passer la pilule….
Isa, merci pour votre « grain de sel » et vos justes réfléxions! Oui, dans les vide greniers, par exemple, certaines personnes achètent des vieux trucs, pour les « transformer », et en faire de la déco…ou des objets utiles dont l’utilisation est « détournée ».
Merci pour ce lien, aussi!
quelques exemples :
videoter regarder des videos
linguanie: création de nouveau mots
noveler; donner des nouvelles
il n’y a que comme ça que notre langue s’enrichira au profit de tous
ps j’avais noté de nvx mots pour traduire smart mais je ne retrouve plus le mémo à ce sujet, help 😉
Bien que dans les vide greniers, ce ne sont pas à proprement parler ( 🙂 ) des « déchets » qu’on acquiert… On « recycle » plutôt des vieilleries…
Dans le cas des compteurs et autres senseurs j’avais songé à réciprocale (abrégé de l’expression fonction réciprocale ou système réciprocal )
Terme approprié, Zelectron! 🙂