Les problèmes actuels de la Grèce sont le révélateur d’une crise européenne  profonde. La belle idée a du plomb dans l’aile. On voit qu’à la première crise sérieuse, l’union vole en éclats. Devant une unité affichée, on sent que les égoïsmes nationaux reprennent le dessus.

On nous explique que le moment est mal choisi à cause d’une crise institutionnelle en Belgique, la possibilité d’un parlement sans majorité en Grande-Bretagne et une élection régionale risquée en Allemagne. La Pologne est sans président … Bref, chacun doit régler ses problèmes internes avant de prêter main forte à la Grèce.

Finalement, un petit coup de main du FMI sera le bienvenu.

D’autant plus que l’appartenance de la Grèce à la zone euro lui empêche d’utiliser des armes économiques telles que la dévaluation de la monnaie pour rendre l’économie plus compétitive.

La Grèce devra-t-elle quitter la zone euro ?

On a bien vu que les Européens ne se précipitaient pas pour mettre la main au portefeuille empêtrés qu’ils sont dans leurs propres problèmes. L’Allemagne se distingue même en étant le pays qui rechigne le plus. La solidarité, ils savent ce que c’est, l’absorption de l’Allemagne de l’Est, ça leur a coûté cher. Des conservateurs allemands prônent une sortie de la Grèce de la zone euro.

Les marchés financiers ont fait le pari d’une absence de réaction rapide et concertée des Européens. La seule parade est une réponse commune des pays de l’Union qui doive proposer un plan clair et unanime.

Espérons que monsieur Jérôme Creel, directeur adjoint du département des études de l’OFCE, dise vrai quand il déclare : « La Grèce ne sera pas en défaut de paiement pourvu que les Européens s’en donnent les moyens. Nous avons appris le week-end dernier qu’environ 30 milliards d’euros pourraient être prêtés à la Grèce si elle en faisait la demande. Nous avons appris que le recours au FMI pourrait permettre de porter cette somme à 45 milliards d’euros. »

Cette étape est cruciale pour l’Union européenne si elle veut rester crédible.