Sorti dans les salles mercredi, Lucy, le film science fiction de Luc Besson est sans doute parti pour connaître le même succès que celui rencontré aux Etats-Unis, vu l’affluence. Il s’appelle Lucy du nom de l’illustre hominidé australopithèque, sans doute pour mieux rendre compte de la déroute de l’humanité au cours de sa galopante évolution. L’orientation qu’ont pris les hommes au cours de leurs pérégrinations en privilégiant, notamment, l’avoir à l’être semble les conduire inéluctablement vers leur perte, à l’image de Lucy.
C’est l’histoire de cette étudiante américaine,Lucy, (Scarlett Johansson), expatriée à Taïwan qui, manipulée par son copain, échouera entre les griffes de narcotrafiquants coréens. L’ abdomen de leurs otages représente pour eux le moyen idéal pour faire transiter en direction de l’Europe une redoutable drogue de synthèse, la bHLH. Des coups de pied au ventre pour insoumission suffiront toutefois pour faire craquer le sac qu’abrite l’abdomen de Lucy ; toute sa vie en sera bouleversée.
Alors que les humains n’utiliseraient qu’environ 10% de leurs capacités cérébrales, Lucy, sous l’effet de la substance, verra les siennes se démultiplier progressivement jusqu’à atteindre le plafond de 100% . Pouvoir incommensurable et pour en faire quoi, tout ou n’importe quoi ?
C’est en effet un processus au cours duquel s’amplifieront les connexions avec les divers éléments, le matériel, l’immatériel. Eveil absolu des sens. Aussi infime soit-il, le moindre bruissement ne peut plus échapper à Lucy. Même les souvenirs de sa vie embryonnaire, le goût du liquide amniotique, du lait maternel lui reviennent. Grosses bouffées de nostalgie.
Ses capacités cognitives allant crescendo, Lucy, débordante de cet infernal pouvoir dont elle ne sait quoi faire, se lance dans une offensive punitive contre les méchants, responsables de sa métamorphose. Son redoutable arsenal fait voler en éclats toute opposition, lui autorisant tous les dérapages. Violences, bagarres, cascades,carambolages, chaos, sang à profusion, etc. Besson laisse libre cours à son délire usant et abusant des effets spéciaux ! Bientôt Lucy atteindra le summum de ses capacités cognitives, ce qui lui ouvrira l’accès à tout, jusqu’aux premiers frémissements du monde !
Certaines ressemblances avec des personnages ou des situations ayant existé ne semblent pas fortuites chez Besson, comme une forme de critique acerbe de ce monde déshumanisé. Film d’une heure vingt qui réussit à tenir en haleine surtout dans la première partie absolument superbe. Le charme est quelque peu rompu dans la deuxième partie où la dimension esthétique des effets secondaires inhérents au pouvoir prend le pas sur le fond. A moins que pour mieux comprendre, il m’aurait fallu mobiliser plus de connexions… A noter toutefois un bon casting entre Min-Sik Choi, Morgan Freeman, Scarlett Johansson.
{youtube}7gPrNpHaFX8{/youtube}
Le scénario (thème) me fait penser au roman de SF « Des fleurs pour Algernoon » (pas au film niais qui en a été tiré !) Le texte que vous publiez ci-dessus ne vous engage pas, en fait c’est plutôt bon ou plutôt passable ?
Très, très moyen à mon goût ! Ma note, deux jours après, ne peut dépasser le 2,5/5 . Autant la première partie m’a plu, autant la seconde m’a déçue !