par ce que l’affaire lui aurait été racontée par les plus hautes autorités de l’État.

 

Un ancien ministre, partouze à Marrakech, des petits garçons, attrapé ?

 

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Voila de quoi alimenter le weekend de l’ascension, en attendant les recherches sur la bactérie tueuse Escherichia coli entérohémorragique, ECEH, alors cette affaire tombe à point. Comment est-ce possible, un ministre pédophile, beaucoup savaient et n’ont rien dit, une hypocrisie, une omerta ? Après l’affaire DSK, puis celle de Georges Tron, nous sommes en plein dans les possédés du sexe ? Mais là, il s’agit d’enfants ! Pour un coup de pied dans le silence d’État protecteur, c’est un pénalty si c’est vrai, et la présomption d’innocence qu’en fait-on ? Le ver est dans le fruit ! Il est bien connu qu’entre confrères on ne dit rien, on ne va pas mettre en cause sait-on jamais ce qui peut arriver. C’est au cours de l’émission de lundi 30 mai au Grand journal de Canal + consacrée aux scandales sexuels touchant DSK et Georges Tron que Luc Ferry raconte «que le premier ministre, probablement nous savons tous ici de qui il s’agit, des témoignages au plus haut niveau, si je sors le nom dans la nature premièrement c’est moi qui serait mis en examen et je serais à coup sûr condamné, donc là il y a un principe de transgression du respect de la vie privée ou de la diffamation qui est quand même…..».Alors c’est l’indignation générale, l’étonnement de ces grands journalistes qui ne savaient pas et qui cherchent à lui faire avouer le nom qu’ils connaissent surement. De gauche comme de droite, c’est l’unité contre ce type qui raconte ce qu’il ne faut pas. C’est donc grave, que cela cache-t-il ? Pour clamer ses allégations Luc Ferry a précisé qu’il s’appuyait sur un article paru dans le Figaro magazine de la semaine précédente, article que je n’ai pu trouver. Par contre un article du même magazine mais du 01/06/2011 titre «À Marrakech un ex ministre s’amuse» nous raconte, «il y a quelques années, des policiers de Marrakech effectuent une descente nocturne dans une villa de la palmeraie où une fête bien spéciale bat son plein. Les participants, des Français, sont surpris alors qu’ils «s’amusent» avec de jeunes garçons. Comme il se doit, la police embarque les adultes pris en flagrant délit. Parmi eux, un personnage proteste avec véhémence. Au commissariat, son identité est confirmée: il s’agit d’un ancien ministre Français». Tout est dans le mot «s’amuse», un ministre qui s’amuse c’est quoi ? Le Consul de France intervient, l’affaire est rapidement arrangée et son excellence libérée pour reprendre son avion. S’agit-il de la même affaire les dates évoquées ne sont pas les mêmes ?

 

Un premier ministre au courant qui aurait étouffé l’affaire, on peut le comprendre si c’est l’un de ses ministres, mais c’est très grave. Voyons, il n’y a pas eu de premier ministre socialiste depuis leur déculottée de 2002, donc ce doit être Raffarin, ou Villepin, peut être François Fillon, mais comme Luc Ferry était ministre de l’éducation nationale sous Raffarin, tout laisse à penser que c’est lui ? Et bien non, contacté l’entourage de Jean-Pierre Raffarin dément «on n’a jamais entendu parler de ce genre de dossier. Cette histoire paraît ahurissante». Dominique de Villepin, qui fut successivement ministre des Affaires étrangères puis de l’Intérieur de 2002 à 2005, assure lui aussi n’avoir jamais eu connaissance de tels faits, source le Parisien.fr du 01/06/2011. Le 31 mai, Luc Ferry serait resté injoignable toute la journée. Pourtant, sur Canal +, il assurait aussi disposer de «témoignages des membres du cabinet au plus haut niveau des autorités de l’Etat».

 

D’autres aussi, Alain Juppé, «si on a la conviction qu’il y a eu un délit, on saisit la justice, on ne va pas bavasser dans la presse». Rachida Dati ancienne ministre de la justice, «ce qu’il dit, c’est la non-dénonciation d’un crime. La pédophilie est un crime donc s’il sait des choses (…), il doit dénoncer les faits et indiquer de qui il s’agit, de quels faits il s’agit». «Quand on assène de telles affirmations, fondées ou non, on a le courage de les assumer», tranche Dominique Paillé, vice-président du Parti radical. Même à gauche la porte parole de Ségolène Royal Najat Vallaut-Belkacem, «Luc Ferry a connaissance de faits extrêmement gravissimes. Je lui passe un message très clair, s’il a vraiment connaissance de ces faits, qu’il se rende à la police et nous dise de qui il s’agit !» On voit que toute la classe politique condamne jusqu’à Jack Lang qui est près à défendre son honneur après les sous-entendus formulés par Luc Ferry sur canal +. Il s’agirait d’une vielle rumeur mettant le mettant en cause bien que rien n’est jamais venu l’étayer. Ce n’est pas Jack Lang a déclaré Jean-François Kahn qui a discuté avec Luc Ferry à la fin de l’émission. Certains journalistes ont pourtant cherché en 2004. Guy Charbonneau et Laurent Guimier ont longuement enquêté sur cette rumeur Marocaine. Et ont démontré qu’elle ne reposait sur rien et «qu’il n’y avait pas le début du commencement d’une preuve qui soit solide». «Jack Lang est un aimant. Il n’en finit pas d’attirer la limaille de la rumeur», écrivaient pour leur part, en 2006, Christophe Dubois et Christophe Deloire dans Sexus Politicus. Mais pourquoi est-il victime de cette éternelle suspicion ?

 

La presse n’est pas tendre avec lui, mise aussi en cause pour n’avoir rien révélé, l’accusant de véhiculer des rumeurs nauséabondes ou d’avoir été complice. Luc Ferry a entonné «l’air de la calomnie», estiment ce jeudi les éditorialistes. Si c’est «avéré» écrit Nicolas Demorand dans Libération, il s’agit «d’un scandale d’État», mais en attendant la justice doit faire «rapidement la lumière» sur ces déclarations qui «font bouillir une marmite puante… Et arment le piège fatal du tous pourris».

 

Attaqué, Luc Ferry dénonce le bal des faux culs. «Arrêtez» après une partouze avec des «jeunes garçons» au Maroc, «c’est le bal des faux culs» dans une émission sur LCI le premier juin. Il y a un certain nombre de choses que l’on ne peut pas dire par ce qu’il n’y a pas de preuves. Et pour conclure, il ne regrette pas d’avoir lancé ce pavé dans la mare.

 

On se demande ce qui a piqué Luc Ferry, de lancer une telle rumeur, que veut-il faire accuser ? Il est bien évident que si cette rumeur s’avère avérée et que le premier ministre qui a couvert ce ministre est démasqué ainsi que ce ministre il y a de quoi considérer que nos politiques après les affaires DSK et Tron, sont à jeter. Mais avant tout, il faut des précisions sur les faits, n’a-t-on pas tendance à traiter de pédophile des faits qui ne le sont pas. Quand à Luc Ferry, c’est jouer avec le feu même s’il n’a pas dénoncé de personne sachant tout de même qu’il y a calomnie de suspicion ce qui entache au moins deux personnalités politiques.

 

Quelle sanction encourt-il ? Il n’y a pas diffamation puisqu’il ne cite personne, citer une rumeur n’est pas constitutif de diffamation. S’il s’agit de la non dénonciation d’un crime sexuel, il doit en informer les autorités judiciaires immédiatement. La prescription est de trois années du moment où l’on a connaissance des faits. Puisque qu’une information judiciaire est ouverte, il devra préciser les faits dont il entendu parler, quelle personne visait-il ? Et de qui tient-il ces informations ?