Après de multiples constats au cours de notre carrière dans l’Education Nationale, nous pouvons affirmer que le niveau de l’orthographe s’est incroyablement affaibli chez les jeunes générations. En effet, la plupart des collègiens, de 11 à 14 ans en moyenne, sont les premiers affectés par ce problème. Nous pouvons emettre un ensemble de facteurs conduisant de manière latente à l’appauvrissement de leurs connaissances orthographiques : programmes élémentaires mal adaptés, modifications liées au temps qui passe, l’invention du langage abrégé de type texto et bien d’autres encore.

À l’école, dans les devoirs et contrôles ou encore sur Internet, à travers les lectures quotidiennes sur des forums de discussion, des blogs conçus par des jeunes, on s’aperçoit que le nombre de fautes d’orthographe est ahurissant. Nous pouvons raisonner sur cette évolution en se demandant s’il y a un réel bénéfice à rédiger de manière non conventionnelle. Jusque ici, non, car au fil des lectures et des corrections notre réflexion nous conduit à nous poser la question suivante : Quelle est la différence entre le groupe de mots : " ça va ? " et "sa va ? " ? À notre sens, aucun. Alors pourquoi remplacer le "ç" par le "s" ?

Les conclusions de l’enquête que publie l’Éducation Nationale donne quelques éléments de réponse, en mettant en évidence une hausse significative du nombre moyen de fautes d’orthographe chez les élèves de CM2. 14,7 fautes pour une dictée d’une dizaine de lignes en 2007. Ce chiffre est le résultat d’une augmentation de 40 % depuis 20 ans, et tout particulièrement depuis les dix dernières années. En effet pour la même dictée, les écoliers de 1987 totalisaient un nombre de 10,7 fautes commises en moyenne.

Les enquêteurs parlent de l’orthographe comme une «norme désacralisée». Ces derniers se refusent d’assimiler cette baisse à la tendance des mails ou des SMS: «il est prématuré d’imputer l’attention moindre portée à l’orthographe dans l’école aux formes de rédaction de ces nouvelles formes d’écrit, mails et textos. Des recherches encore peu nombreuses, apportent des témoignages contraires».

En somme, bons nombre de personnes pensent que nous allons tout droit vers une société ou l’illettrisme partiel devient presque anodin. Ceci s’accompagne de manière très étroite d’un sentiment en partie inné de laxisme de la part des adolescent actuels. De plus, nous sommes dans une société où l’immédiateté des choses et des faits prime sur le reste. Que ferions – nous pour gagner deux secondes ? écrire "ke" au lieu de "que" ?