Décidément, l’hôpital fait en ce moment beaucoup parler de lui. Mais, plus généralement, c’est le système de santé français, qui vacille sur ses bases….
Il y a quelques jours, les médecins hospitaliers trouvaient (enfin) un accord sur le délicat problème de leur R.T.T. En effet, ces jours de congés, censés compenser un allègement des heures légales de travail, n’étaient jusque là que théoriques. Et, pendant des années, les médecins ont donc accumulé un nombre important de jours, et le solde devait être réglé par cet accord. Ainsi, les médecins pourront se faire payer une partie de ces jours (une manière de percevoir un 14, 15, 16, voire 17ème mois), ou alors utiliser ces jours pour prendre des vacances supplémentaires ( Ils n’arrivaient pas à prendre 1 jour par mois il y a encore quelques semaines, on a du mal à comprendre comment ils vont pouvoir partir 6 mois sur le îles bien chaudes) ou enfin en utilisant ces R.T.T. pour accroitre leurs droits à la retraite (Aussi verra – t –on peut être dans l’avenir des médecins parti en retraite à 55 voire 56 ans, alors que la réforme des régimes spéciaux de retraite voulait imposer une règle unique).
Bref, l’accord es loin d’être parfait, d’autant plus qu’il ne règle en rien l’avenir du système. En solutionnant (partiellement) le problème, l’Etat n’a avancé aucune solution, pour que dans 5 ans le même problème ne se repose pas exactement dans les mêmes termes. D’un autre côté, même si le sujet est moins « médiatiquement vendeur », le même problème des R.T.T. du personnel soignant (Infirmière, Aide – Soignant,…) n’est en rien résolu.
Oubliant les imperfections et les lacunes de l’accord, l’Etat annonçait donc être enfin sorti du marasme, dans lequel il se trouvait en la matière. En ces temps de crise, on nous expliquait, que les hôpitaux avaient, pour certains d’entre – eux, déjà provisionné les sommes gigantesques à mobiliser pour solder définitivement ces accords. Dont acte.
On nous vantait donc le mérite de cette administration, qui avait ainsi prévu le droit à congés de ses employés. Notons au passage, que ce mérite n’est qu’un faux semblant, personne n’osant vanter le mérite d’une entreprise prévoyant de payer ses salariés pendant leurs congés. Faisant peu de cas de ces arguments, l’Administration expliquait alors, que seule une petite partie de ces jours de R.T.T. restait à financer. Là, on peut s’étonner, que tous les congés ne soient pas provisionnés, comme ce serait le cas dans une entreprise privée.
Avec le recul, on s’amuse de comprendre, que l’effet d’annonce visait surtout à calmer l’opinion publique en ces temps de crise. Sauf que le 26 janvier, dans une indifférence quasi générale, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a demandé à ce que les hôpitaux publics en déficit soient placés sous la tutelle de ces cliniques privées. Alors, l’hôpital français serait-il en si mauvaise posture ?
[b]A croire que les RTT ont été « octroyées » pour gangréner l’hôpital, c’est la stratégie de déstabilisation (de la terre brûlée … sur champs de ruines) qui est en marche avant la révolution prolétarienne afin que les cadres d’un certain parti ne prennent les rennes d’un pouvoir vacant pour se gaver sur le dos de ceux qui les y auront amenés. Car les précédents seront partis sous d’autres cieux… [/b]