L’actualité de ces derniers jours reste marqué par l’accord entre Google et Hachette Livre. Accord, précédé de bien d’autres initiatives du Géant américain dans le domaine de l’Edition…
Google, un mécène du Livre ?
On connaissait déjà l’ambition de la société américaine, GOOGLE , depuis 2004, qui affirmait alors vouloir devenir la « bibliothèque numérique universelle » . Ainsi, le géant de la recherche ambitionnait, depuis quelques années, de devenir la nouvelle Bibliothèque d’Alexandrie. Même si certains mettaient déjà en garde contre les tentatives d’hégémonie de Google, on ne comprenait pas trop alors les ambitions (cachées) de l’américain.
Lorsque 4 ans plus tard, en 2008, Google est trainé devant les tribunaux américains – le dossier n’est toujours pas définitivement tranché – , on ne comprend pas trop – faute d’explications – les raisons, poussant les éditeurs d’Outre Atlantique à reprocher une violation des droits de la propriété intellectuelle.
Puis, lorsqu’en 2009, Google, avec les moyens que la société détient, promeut, à grande échelle, sa bibliothèque d’Alexandrie, on se félicite d’une action aussi « noble ». Une société américaine participerait, sur ses fonds propres, à une protection du patrimoine de l’humanité à savoir les livres. On ne peut que s’en réjouir.
Lorsqu’il y a quelques jours, Google annonce la signature d’un accord définitif – on en parlait déjà en 2010 – avec le 2ème éditeur mondiale, le 1er français, HACHETTE Livres, on serait en droit de s’en féliciter. D’autant plus qu’Arnaud NOURRY, le P.D.G. Hachette Livres, confirme l’accord, tout en précisant que l’accord vise les numérisations d’œuvres épuisées, mais dont les droits sont contrôlés par l’éditeur. Au passage, Google arrive à nous vanter qu’à ce jour 12 millions d’ouvrages ont déjà été numérises.
La bibliothèque d’Alexandrie a déjà disparu une fois.
Au moins, en France, l’américain ne risque pas de se voir reprocher des numérisations sauvages comme sur son marché (aux Etats – Unis, il est reproché à Google d’avoir numérisé des milliers d’ouvrages sans avoir obtenu le moindre accord), puisqu’il le fait avec la bénédiction de l’Editeur.
Ou est le danger pourrait-on demander ? Quelques recherches – inutile, si vous souhaitez vous documenter, d’ouvrir Google – et beaucoup de lectures comprennent de comprendre le pillage (silencieux et légal), que Google mène en toute impunité. Une fois, la numérisation des livres achevés, Google, n’en doutons pas, en valorisera le contenu. Un algorithme (comme pour l’indexation des sites) ne cessera de servir l’Internaute, en lui fournissant des liens, renvoyant au téléchargement de l’ouvrage. Même si la propriété reste à Hachette, on comprend déjà mieux l’influence, que pourra jouer Google. En outre les petits éditeurs n’auront pas d’autres choix, que de tout déléguer à Google moyennant une modeste redevance.
Pour se procurer le livre, Hachette garantit qu’il maitrisera l’ensemble du processus. Nous émettons une petite réserve, persuadé que les relations ne seront peut être plus aussi simple, lorsque l’ebookstore de Google, lancé fin 2010 aux Etats Unis, débarquera, à grand renfort publicitaire, en France.
Enfin, et la problématique n’a rien d’anecdotique, une grande partie de 40 à 50000 textes offerts à la numérisation à Google comprennent une grande partie d’ouvrages universitaires. Or, les thèses de ces chercheurs sont bien souvent éditées – de moins en moins du reste – dans des collections ou auprès d’éditeurs au tirage confidentiel, pour lesquels on comprend aisément qu’il ne sera pas possible de supporter une telle révolution. Quand à savoir, si Google est prêt à financer ces recherches universitaires, qu’aucun algorithme n’arrivera à populariser ? Je vous laisse imaginer la réponse…