L’affaire D.S.K. a aidé les chaines télés d’information en continu, en faisant grimper leur audience. Cette nouvelle manne attire les prétendants, mais y aura-t-il de la place pour tout le monde.

 

Un modèle économique fragile.  

Leader en la matière,  BFM TV, selon les propos de son directeur Alain Weill, aura du attendre des années pour, que son choix de la T.N.T (télévision numérique terrestre) s’avère le bon.  2011 devant être pour la chaîne la première année à l’équilibre financier. Certains dénoncent déjà la place (trop) importante de la publicité sur ce type de chaînes, qui ne peut, par définition, espérer un quelconque partage des abonnements (Le principe même de la T.N.T. étant d’être gratuite). Le challenger i-Télé tient à peu près le même discours.

 

Face à ces chaines, la concurrence est tenace, à commencer par France 24, Euronews,…, mais aussi par les chaînes généralistes, qui ont donc très bien compris la demande d’information des téléspectateurs. Ainsi, l’une des émissions de décryptage de l’information (Mots croisés sur France 2) sera non seulement maintenue mais la fréquence en sera doublée (Une émission chaque semaine, le lundi soir à la rentrée).

 

Enfin, l’année à venir s’annonce…présidentielle…et donc politique. Les débats, et émissions de société ne vont cesser de se multiplier. Pourtant, le groupe TF1 a annoncé, ce 26 juillet, qu’il saisirait le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (C.S.A.) afin d’obtenir une nouvelle autorisation pour pouvoir diffuser gratuitement LCI

 Un nouveau venu risque de déséquilibrer le marché.

On comprend l’hostilité de M. VEILL, qui affirme qu’ »économiquement, il n’y a aucune raison d’autoriser LCI en gratuit. Le seul motif pourrait être politique. » Certes, les motivations de TF1 peuvent aussi s’expliquer par les réticences de Canal Plus pour la chaine d’information du groupe immobilier. Ainsi, Canal + reverse annuellement à TF1 70 millions d’euros (dont 15 millions d’euros pour LCI), rétribution de la distribution exclusive des chaînes du groupe sur le bouquet satellite Canalsat. Or, ce contrat, dont l’échéance fin 2011 arrive à grand pas, est aujourd’hui dénoncé par Canal +, qui dédaigne la chaine d’information.  Pour TF1, ce manque à gagner ruinerait le modèle économique de la chaîne.

 

C’est pourquoi, l’ambition de proposer LCI à la distribution gratuite s’est fait jour. En présentant les résultats du groupe , le patron de TF1, Nonce Paolini, a souligné que les recettes publicitaires de LCI (actuellement entre 8 et 10 millions) pourraient bondir de 20 millions, si l’accès au gratuit se confirmait.  Une aubaine pour le groupe et la chaîne d’information…

 On comprend mieux les réticences de M. VEILL, car les 20 millions engrangés par LCI viendraient, en bonne partie, d’un émiettement des recettes publicitaires de BFM TV et I – Télé.