Une  bonne partie de la nuit, je suis restée devant mon écran d’ordinateur, suivant en direct les émeutes qui embrasent Londres actuellement. Le rythme effréné des messages sur Twitter me tenait éveillée : à raison de 150 nouveau tweets toutes les 15 secondes, j’ai eu l’occasion d’apprendre en « live » la mise à sac d’une agence bancaire par exemple.… Le titre de mon article, London Calling, se réfère à une chanson du groupe The Clash que j’ai dans la tête depuis ce matin…

Mais que se passe t-il ? Même les Londoniens ont du mal à comprendre. À la radio, dans les journaux, on parle d’un mouvement sans précédent. Jamais, depuis le Blitz de 1940/41, Londres n’avait été la proie d’incendies aussi nombreux. Dans tous les coins de la ville, des vitrines sont brisées, des magasin pillés, des immeubles incendiés.

État des lieux

Sur le Net, certains s’indignent taxant les insurgés de sauvages, réclamant l’intervention de l’armée. D’autres en font l’apologie en les encourageant. Mais ce qui domine, c’est l’inquiétude. Beaucoup envoient des messages demandant des nouvelles d’un ami ou membres de sa famille, ou dans le but, justement de rassurer leurs proches.

J’ai remarqué que beaucoup de Londoniens avaient quitté leur quartier, pour se réfugier chez des amis. Ce matin en me connectant sur Twitter, des internautes lançaient des appels à témoins pour savoir dans quel état se trouve leur quartier, leur rue, leur maison…

Des appels au calme, le gouvernement pointé du doigt.

Si beaucoup d’internautes ont condamné hier soir et ce matin les émeutiers, la mise à l’index du gouvernement de David Cameron est encore plus unanime. En cause sa mauvaise gestion de la crise : nombreux ont été ceux qui se scandalisaient d’un « deux poids deux mesures » concernant l’importance du dispositif de sécurité mis en place pour le mariage princier et les « quelques bobbies » envoyés pour ramener le calme dans ces quartiers en feu.

Ce matin, la presse française se faisait rapporteuse des déclarations des leaders de la communauté afro-antillaise. À l’instar d’un certain Martin Luther King, ces derniers appellent à un retour au calme, exhortant les émeutiers de faire preuve de sagesse. Pour eux, il est tant de panser les blessures et de reconstruire, d’avancer ensemble.

En tirer les leçons.

Les actes de violences et le vandalisme sont à condamner fermement. Il n’en reste pas moins que les émeutes londoniennes sont bel et bien un exemple de plus prouvant que notre société va mal.

Selon moi, il y a deux leçons à tirer de cette vague de violence qui entache ce début de décennie. La première c’est qu’il faut absolument plus de démocratie. Plus de démocratie, c’est aussi moins de discrimination. Un réel pas en avant dans l’application des droits de l’homme et du citoyen. Et cela doit se faire également dans nos pays occidentaux. Car si dans les textes nous pouvons nous vanter d’être les pays des libertés individuelles et des droits humains, dans les faits l’application en est imparfaite surtout quand il s’agit de minorités.

« Il serait temps de balayer l’hypocrisie latente afin d’amorcer de réelles politiques ambitieuses qui redonneraient foi en l’avenir. Il n’est pas question ici de vous parler de lendemains qui chantent. Simplement de prendre conscience qu’il n’est jamais bon de se reposer sur ses lauriers.
Il est temps que nous réapprenions à nos dirigeants le réel sens du mot
"DÉMOCRATIE".  Ce serait indécent, à l’heure où d’autres meurent de trop en rêver, que nous laissions nous glisser entre les doigts ce bien si précieux. » (source un de mes articles que vous pouvez retrouver sur mon blog)

La deuxième leçon que nous devons apprendre de cette actualité agitée, est simplement que, pour un retour à une réelle paix sociale, il est urgent de replacer l’humain au centre du débat. L’économie de marché, libéraliste à l’extrême, engendre l’exclusion et la mise sur le carreau des plus faibles. On ne pourra acheter cette paix qu’au prix de concession faites par nos dirigeants sur l’économie et d’une gestion budgétaire responsable de la part des états. É l’heure où l’on parle de probable krach boursier, il n’est pas envisageable qu’une fois encore nos états privilégient le marché face à l’urgence sociale qui grandit.