Loïc Lucas à la galerie Christian Berst (Paris)

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Jean-Louis Lanoux considère que Loïc Lucas produit de la « broderie du vivant » avec ses toiles évoquant viscères, organes, voire silhouettes composites. Il expose ses dernières créations à la galerie d’art brut Christian Berst jusqu’au 17 juillet2010.


Depuis toujours ou presque, Loïc Lucas peint, mais il n’a commencé à exposer qu’après y avoir été incité par son cercle amical. Il a enchaîné les petits métiers et les emplois (dont celui d’ordonnateur de pompes funèbres) avant de devenir facteur.
À la galerie Christian Berst (24, rue de Charenton, proche de la place de la Bastille), il montre une partie de ses créations à dominante anatomique, faisant partie d’une série dont les premières recherches ont été entamées voici près de deux décennies. Il emploie des couleurs primaires claires, appliquées minutieusement par fines petites touches, à la manière d’un enlumineur. Les collectionneurs d’art « brut », « outsider », voire « singulier » ont commencé à s’intéresser à lui lors d’apparitions confidentielles qui ont attiré l’attention de Christian Berst qui lui consacre une exposition dont le catalogue peut aussi être consulté en ligne.
Pour l’anecdote, relevons que ce n’est pas à la galerie Christian Berst qu’avait afflué récemment tout un essaim de dizaines de milliers d’abeilles (la mésaventure est survenue début juin à la galerie Colette Dubois, rue Saint-Honoré à Paris), mais que, lors de la Nuit des galeries de Nice, Loïc Lucas avait procédé à un lâcher de mouches afin de faire « de la neige à l’envers », consigne en sa préface Jean-Louis Lanoux. Bien loin de l’Oreste d’Argos chez Jean-Paul Sartre, Loïc Lucas a été tout simplement médusé par l’allègre vitalité des mouches et on peut imaginer que leur foisonnement a influencé aussi sa technique. Rien de morbide donc, dans ses compositions « vibrionnantes » qui évoquent parfois aussi des masques antiques africains ou amérindiens. Ses visions du « miracle de la vie » et de son « pas de deux avec la mort » font certes naître un trouble, mais dégagent aussi une apaisante sérénité.
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Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

4 réflexions sur « Loïc Lucas à la galerie Christian Berst (Paris) »

  1. Ses peintures me plaise ,en plus il a une bonne tête !
    Une approche des organes poétique et c’est vrai assez vivante.

  2. Très beau!Quelle richesse et finesse dans les couleurs!
    On a difficile à croire que ce sont des organes humains,on dirait des tapisseries avec des fleurs et des fruits et
    on (je) découvre que le corps humain ,dans ses détails, est composé des mêmes éléments naturels!!

  3. Les toiles de Loic LUCAS peuvent surprendre ou déconcerter, mais la richesse des couleurs et le perfectionnisme des détails font ressortir un travail impressionnant qui prouve l’amour de son art qui est partagé avec son épouse Stéphanie, peintre de grand talent également
    BRAVO!!!

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