Selon Mohammed ElBaradei, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), si l'intention de l'Iran était effectivement de se doter de l'arme nucléaire, il lui faudrait plus de trois ans pour y parvenir.
Tous les services de renseignements, y compris ceux de l'AIEA ou ceux des États-Unis, sont d'accord sur ce point. La menace n'est donc pas imminente, et l'Agence internationale de l'énergie atomique a tout le temps d'épuiser l'ensemble des outils de la diplomatie, allant des négociations aux sanctions, avant de recourir à l'usage de la force.
Mohammed ElBaradei souligne que l'usage de la force doit rester l'ultime recours puisqu'il exacerbe le problème au lieu de le résoudre. Nous l'avons vu en Irak, lorsque les Israéliens ont détruit Osirak, un réacteur nucléaire expérimental de 70 MW en cours d'installation au sud-est de Bagdad, construit par la France et dédié à des recherches civiles sur le nucléaire. Un citoyen français fut d'ailleurs tué lors du raid israélien. L'usage de la force n'a pas stoppé le programme nucléaire irakien, mais il a poussé Saddam Hussein à le faire basculer dans la clandestinité, ce qui lui permit de changer ses objectifs en destinant toutes les recherches à l'obtention du nucléaire militaire, et cela sans plus aucun contrôle, ni de la France, ni de l'AEIA.
Si l'usage de la force peut retarder les échéances, il ne résout pas les problèmes, et tôt ou tard ceux qui veulent l'arme nucléaire l'obtiendront.
Et comme quoi on n'apprend pas toujours de ses erreurs, le 17 septembre 2007, Israël aurait à nouveau bombardé des cibles nucléaires, mais en Syrie cette fois !
Par contre, la Russie, qui participe au programme nucléaire iranien, refuse d'accuser Téhéran. Et croyez bien que les Russes sont plus inquiets que les Américains de voir l'Iran se doter de l'arme nucléaire, mais tant qu'ils aident les Iraniens, ils contrôlent leur programme et ont donc une tout autre vision du problème.