La Banque Pasche est une institution qui fait parler d’elle ces derniers temps dans le milieu des banques privées européennes. Après avoir vendu au groupe Havilland, établissement privé basé au Luxembourg, ses filiales de Monaco en 2013, puis du Liechtenstein et des Bahamas fin 2014, il est maintenant clair que la Banque Pasche est prête à vendre ses bureaux restants à Zurich et à Genève.
Grâce à ses précédentes acquisitions, la Banque Havilland est bien placée pour poursuivre l’absorption de son homologue suisse, d’autant plus que les deux établissements ont fait de la gestion de fortune auprès de clients prestigieux leur cœur de métier.
Néanmoins, l’institution luxembourgeoise n’est pas la seule candidate sérieuse: le Groupe AIG aurait manifesté son intérêt, et des banques chinoises ou brésiliennes seraient également sur les rangs.
Cet intérêt pour un acteur du marché de la gestion de fortune en Suisse semble aller à l’encontre de l’idée que la place financière helvétique se trouverait menacée par la pression accrue à l’international dans la lutte contre la fraude fiscale.
Malgré l’instauration récente de l’échange automatique d’informations, qui signifie de fait la fin du secret bancaire pour les clients étrangers des banques suisses, plusieurs études attestent que les grandes fortunes ne quittent pas pour autant le pays.
En effet, avec plus de 4000 milliards d’euros d’actifs sur son sol, la Suisse se place toujours au premier rang mondial pour la gestion des capitaux privés. Peuvent ainsi être avancés différents arguments expliquant le maintien de ce statut: une fiscalité particulièrement douce qui inciterait les grandes fortunes à s’installer en Suisse, ou encore un savoir-faire et une qualité inégalable des services offerts par les établissements bancaires helvétiques.
Comme l’affirme Jean-Yves Hocher, directeur général délégué en charge de la banque privée chez Crédit Agricole: «la Suisse est à la banque privée ce que la City est aux marchés financiers »!