se fait cruellement sentir.

 

Mais pas pour tout le monde, si suppressions de postes il y a, l’État a supprimé 75.000 Agents mais il en a créé 50.000 en opérateurs publics et privés, et les effectifs se sont accrus de 36 % soit 1,4 millions d’emplois entre 1980 et 2008 !

Tout le monde ou presque depuis quelques années ressentent dans les services publics un décrochement par rapport à une dizaine d’années. La réflexion générale est plus rien ne marche, ce n’est plus comme avant, on va dans le mur. Il ne faut pas tomber malade. On ressent aussi un dégout général, un manque évident de conscience professionnelle qui se traduit par un laisser aller, en d’autres termes il n’y a plus de motivation, le chacun pour soi. On sent aussi une discontinuité entre ceux qui s’en sortent et les autres c’est à dire le peuple d’en bas. Pourquoi ce laisser aller général, parce qu’il n’y a plus les perspectives d’une situation équitable entre les Français, la rupture est profonde entre ceux qui profitent et ceux qui subissent, et qui sont abattus.

Sarkozy a tué toutes bonnes volontés par ses réformes injustes ou certains gagnent énormément d’argent alors que d’autres sont dans la misère noire. Les gens sentent bien que la France leur échappe n’étant plus maître de leur destin. Les suppressions de postes pour raisons d’économies budgétaires contribuent à rendre un climat détestable quand on voit que nous avons une dette abyssale et que notre déficit est hors des limites raisonnables pour atteindre 141 milliards d’euros à fin 2009 contre 60,7 un an plus tôt. On a recruté énormément dans la police alors qu’en Seine Saint-Denis on prend des effectifs dans les commissariats, et quand les habitants l’appellent on leur répond qu’il n’y a pas assez de policiers ou pas assez de véhicules disponibles. Comment dans ces conditions peut-on lutter contre la délinquance dans ce département le plus criminogène de France ? Dans l’agriculture les personnels de l’administration ont doublés alors que l’emploi total de la richesse nationale s’est divisé par deux. 

Comment la France peut retrouver une croissance quand le tissu national est déchiré. Là dessus les préoccupations gouvernementales orientées sur les élections régionales font que les sujets porteurs de la droite sont les problèmes de l’immigration et de l’identité nationale. Il faut bien jouer le jeu de l’extrême droite, alors que par dessous, le financement des collectivités territoriales, va être notablement affecté par la suppression de la taxe professionnelle qui ne sera pas remplacée au centime près, sinon pourquoi la supprimer, il n’y a qu’à donner aux entreprises ce que l’État envisage pour les communes. Cette flagrante hypocrisie mine le dynamisme des communes puisqu’elles vont être amenées à augmenter les impôts locaux, rendant ainsi encore plus misérables leurs administrés.

Les suppressions de postes ont déjà fait leurs effets sans que pour autant les finances de l’État apparaissent meilleures, tout au moins ce n’est pas ce que l’on ressent. La perte des rentrées fiscales comme suite à la chute de l’activité économique et le nécessaire soutien afin d’éviter son effondrement font que cette perte apparaît ne pas être compensée par les économies réalisées sur les dépenses de l’État, voir le rapport de la Cour des Comptes ci-après. Dans les hôpitaux, elles se font cruellement sentir surtout aux urgences ou l’absence de personnel est flagrante. Les patients, toujours de plus en plus nombreux, et pour cause les généralistes ne se déplacent plus et ne vous acceptent que sur rendez-vous, de sorte qu’ils n’ont que cette solution ou, malgré des heures d’attente dans les couloirs, ils repartent avec un traitement s’ils ne sont pas hospitalisés. L’hôpital devient un vaste dispensaire délivrant les premiers soins pendant une hospitalisation de courte durée juste ce qu’il faut pour analyser et réduire votre pathologie, et on vous expédie terminer les soins chez-vous en vous disant si vous n’allez pas bien revenez nous voir. Terminé le temps ou l’on sortait de l’hôpital solide sur ses jambes. Suppressions de postes, réduction des dépenses hospitalières, manque de lits en période de crise, une médecine de ville qui se fonctionnarise et couteuse font que, de plus en plus, de gens se présentent aux urgences. D’ailleurs certains hôpitaux ont leurs urgences en grève l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, l’hôpital Tenon à Paris XXème, les difficultés des urgences dans nos hôpitaux sont un problème récurrent.

Mais, il n’y a pas que les hôpitaux, il y a l’école fleuron de notre république, laïque, pour tous quelques soient la religion de chacun, un même enseignement, enfin c’est ce que j’ai connu. Les choses ont bien changées, c’est devenu une école de classe en fonction de la carte solaire partageant les bons des mauvais, ceux des nantis de ceux des banlieues à risques, l’immigration aidant l’école perd de sa valeur morale, éducative, et civique. Certes le problème est difficile tant elle est cosmopolite, ce qui n’empêche pas la réduction des effectifs pour raison d’économie. Les jours d’enseignement ont été réduits par suite de la réforme de l’enseignement primaire. La réduction de 72 heures annuelles ne peut qu’aggraver les inégalités. La suppression du samedi matin et la semaine de quatre jours font que nos enfants ne pourront faire face aux défis de notre évolution. De mon temps l’école était à cinq jours sur sept avec pour repos le jeudi, ce n’était pas trop pour bien écrire et compter. Maintenant on envisage même la suppression de l’histoire et de la géographie en classe de terminale scientifique, alors qu’elles sont la base de notre culture, l’histoire le fondement de notre géographie et la géographie le résultat de notre histoire. Mais les motifs sont cachés, pas de géographie et pas d’histoire ce sont des heures en moins à payer. Il faut bien trouver un prétexte pour la suppression des 13.500 postes en 2009 après avoir supprimé 11.200 postes en 2008 et 8.700 en 2007. En 2010, 16.000 postes sont prévus supprimés. Au total se sont 49.400 postes supprimés en quatre années. L’enseignement dans nos écoles qui était une référence dont la république se glorifiait est martyrisé, désunit, alors qu’il doit être le fondement de notre Nation. Notre population ne cesse de croître puisque nous aurions le taux de natalité le plus élevé avec l’Irlande dans l’UE, soit un taux de deux enfants par femme. C’est donc une quadrature du cercle qu’il faudra résoudre plus d’enfants à scolariser et moins de moyen pour les éduquer.

L’éducation nationale est le poste en charge de l’État le plus important en termes de dépenses, 49.400 éducateurs en moins ne représentent qu’un faible pourcentage soit 4,45 % sur 1.109.765 enseignants en 2006/2007 écoles, collèges et lycées. Pour un budget de 66 milliards d’euros le gain d’économie si l’on peut faire ce calcul serait de 2,94 milliards d’euros. Ce n’est pas rien et l’on peut se demander si le sacrifice fait pour l’éducation de nos enfants mérite cette économie d’autant que pour la baisse de la TVA sur la restauration le manque à gagner représente 2,5 et 3 milliards d’euros en quasi pure perte. Voila l’exemple d’un dogme de droite. 

Les suppressions de postes ne touchent pas que ces deux secteurs santé et éducation, les transports sont très affectés. On voit disparaître de plus en plus de personnes aux guichets de distribution des billets. Les machines automatiques ont pris la place des guichetiers de sorte qu’autour de ces machines on voit des voyageurs hésiter, désemparés, se faisant aider par les voyageurs habitués. L’inhumaine dérive de notre évolution n’épargne personne, et celles âgées ne peuvent suivre cette technologie sans visage.

Un rapport de la Cour des Comptes dénonce la gestion fonctionnarisée de Nicolas Sarkozy. Ce rapport ne ménage pas cette gestion, la politique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, impulsée par Nicolas Sarkozy est dictée par des considérations budgétaires de court terme. Elle résulte d’une démarche purement quantitative. Incapable d’analyser les besoins et de programmer ses effectifs en conséquence. L’État, ajoute Philippe Séguin, a mis en œuvre une méthode qui récompense les mauvais élèves, ceux qui, du fond de la classe, résistent aux efforts de productivité. Le rapport résulte d’une étude qui a duré deux années et demie sur les effectifs de l’État entre 1980 et 2008. Le constat que les magistrats dressent est sévère pour le gouvernement. Confronté à un déficit budgétaire record fait de la maîtrise des effectifs publics un signe de bonne gestion.

Il a prévu de supprimer 33 754 postes dans l’administration en 2010, après un peu plus de 50 000 les deux années précédentes. L’enjeu est important puisque sur une vie, précise la Cour des comptes, un fonctionnaire coûte à l’Etat 3,5 millions d’euros. En 2007, les dépenses de personnel, pensions comprises, ont représenté près de 300 milliards d’euros, absorbant la moitié des dépenses nettes du budget. Pour réaliser sa politique, le gouvernement s’est appuyé sur le choc démographique marqué par des départs en retraite massifs.

Depuis 2008, le choc démographique s’atténue. A partir de 2013, il n’existera plus. Il faudra alors trouver autre chose pour espérer assainir les comptes publics. Les magistrats déplorent qu’à chaque fois que l’Etat a eu une occasion de se réorganiser, lors des lois de décentralisation par exemple, il n’est pas parvenu à le faire, faute de vision ou de volonté : en vingt ans, trente-six textes sur la mobilité se sont succédé sans effet probant.

Source les échocs.fr

Du coup, les créations d’emplois ont progressé de 36 % entre 1980 et 2007, passant de 3.864.960 à 5.267.935, tandis la population du pays ne progressait que de 18,3 %. Ce chiffre de 5.267.935 comprend non seulement la fonction publique d’Etat, + 14,3 %, mais aussi la fonction publique territoriale + 71,2 %, et la fonction publique hospitalière, + 54,3 %. Cela représente 1,4 millions d’agents supplémentaires. Avec le transfert des compétences et des agents vers les collectivités locales, la décentralisation du début des années 1980 aurait dû en toute logique permettre un allégement des tâches de l’État, remarque M. Séguin. Il n’en a rien été puisque aucune baisse ni même de stabilisation n’a été constatée. Au contraire.

Nous sommes entrés dans une évolution que nous ne pouvons plus maîtriser, nos dépenses sont trop importantes, et notre gestion sans réflexion, supprimant des effectifs ou il ne faudrait pas alors que l’on créé des emplois par ailleurs, montre tout simplement que la politique suivie est sans discernement. Notre robotisation industrielle et informatique engagée dans les années 50 a supprimé aussi de nombreux emplois sans que pour autant notre PIB en souffre. Nos contraintes écologiques deviennent prépondérantes, et cela accentue nos dépenses. On voit bien les difficultés actuelles de trouver un accord entre les chefs d’État au sommet de Copenhague sur la réduction des gaz à effet de serre. L’aide aux pays les plus démunis pose problème et les États-Unis et la Chine principaux producteur de gaz à effet de serre ne veulent s’engager fermement, et Al Gore de déclarer qu’il aimerait que son pays en fasse un peu plus !

Nos contraintes Européennes, nous obligent à changer nos habitudes, vivre en communauté impose des concessions, nous perdons de notre indépendance. De plus, on voit bien que l’économie répond à des contraintes mondiales et tout devient lié. Un gouvernement quel qu’il soit ne peut négliger ces contraintes, ses marges de manœuvres sont donc réduites, il lui faudra jongler entre le social et les autres secteurs de l’économie, de sorte que toute décision dogmatique est à rejeter. La réduction des impôts aux classes les plus aisées s’avère une très mauvaise opération même si on peut admettre que payer 58 % de ses revenus imposables est trop. Or, il faut bien voir, que si certains sont «riches», c’est aussi le fait que cette richesse est bien souvent faite sur les autres, il est donc logique qu’ils restituent plus que d’autres à la Nation. C’est pourquoi ces suppressions de postes sont mal ciblées et injustes puisqu’elles ne visent qu’à faire subir à une classe de la société la plus vulnérable le poids de cette évolution.