Luc Châtel vient d’annoncer la préparation d’un plan numérique pluriannuel très ambitieux. Ce plan est estimé à au moins un milliard d’euros. Il porterait sur l’équipement, la formation des enseignants et les ressources pédagogiques.

Ayant été formateur TICE à la fin de ma carrière, je ne peux que me réjouir de cette nouvelle. Sauf que ce n’est pas la première fois qu’on essaie de relancer l’informatique à l’école pour un résultat bien maigre.

J’ai connu en 1985, le plan « Informatique pour tous »de Laurent Fabius, premier ministre de l’époque. Ce plan était surtout destiné à sauver l’entreprise Thomson et avait déjà coûté très cher à la collectivité.

Depuis l’invention des premiers PC, on a vu petit à petit les écoles s’équiper. Les ordinateurs il y a 15 ans coûtaient très cher : plus de 10 mille francs par machine.

L’arrivée d’Internet a relancé l’utilisation et les inspections académiques ont trouvé un moyen de communiquer à moindre coût à leurs écoles.

Dans le début des années 2000, les salles informatiques se sont multipliées dans les écoles mais c’est la formation des enseignants qui posait problème. Au début, les enseignants de maternelle et des plus petites classes ont été oubliés. Il a fallu cravacher pour rattraper le retard.

Après c’est l’utilisation des machines qui pose problème : imaginez-vous avec 25 élèves dans une salle informatique de dix postes. Quand, les premiers emplois jeunes sont arrivés dans les écoles, ce fut un soulagement. Mais, ce fut aussi un mal car beaucoup d’enseignants se sont fiés à ces aides-éducateurs et ils ont négligé de s’intéresser à la question.

Quand les emplois-jeunes sont partis, je vous laisse imaginer la catastrophe.

Alors, monsieur le ministre, l’utilisation des TICE oui, mais de grâce ne laissez pas les enseignants patauger seuls sans une solide formation.