Au moment où le Japon et une partie de la planète, après Tchernobyl, sont confrontés au danger de l’atome, certains réclament un débat sur les choix énergétiques.

D’autres, notamment ceux  qui depuis des décennies prônent le tout nucléaire,  considèrent  qu’il est prématuré, qu’il y a comme une indécence.

 

Mais de qu’elle indécence parle-t-on ? 

Celle de vendre des armes aux plus offrants et pleurer parce qu’ils les utilisent ?

Celle de soutenir les gouvernements les plus corrompus et déplorer leur manque de démocratie ?

Celle de se prétendre patrie des droits de l’homme et de rejeter aux frontières les peuples épris de justice et de liberté ?

Celle de ne pas écouter les voix sages qui mettent en garde sur les dérives de notre société ? 

Il y a quarante sept ans René Dumont, chercheur et  tiers-mondiste, dans son livre  « L’utopie ou la mort », nous alertait déjà sur les risques de notre mode de consommation et des conséquences qui en découlent. 

Depuis, nombreux « doux rêveurs », « partisans du retour à l’âge de pierre »…, bref des écologistes, souhaitent un véritable débat sur notre politique énergétique.

Mais la caricature des positions est toujours le meilleur moyen de tuer tout débat.

 On forge nos esprits et ceux de nos enfants à considérer la possession matérielle, comme seul critère du bonheur.

La preuve en est que les seuls critères pour considérer le niveau de développement d’un pays, sont les niveaux de consommation et de production matérielle.

L’indice de développement humain, le niveau de scolarisation, d’accès aux soins et d’accès à la culture sont totalement absents du PIB.

Je ne n’oublie pas que bien des peuples ont besoin d’un plus grand confort. J’ai néanmoins le sentiment que, plus nous consommons, plus les pauvres deviennent plus pauvres.

 

Plus on avance, plus on construit un monde sans retour.

Comme une course remplie d’addictions. Plus on court, plus on a besoin de courir !

 

La vision écologiste n’est pas simplement de penser notre relation à la nature, mais elle questionne également nos modes de vie.

Elle est une posture politique, dans ce qu’il peut-y avoir de plus noble.

Quelle société pour nous et nos enfants, pour aujourd’hui et demain ?

Quels types de rapports souhaitons-nous entre les peuples… ?

 

Je ne suis pas un militant écologiste, je n’appartiens à aucun partis ou mouvement politique.

Je tente de rester critique sur les postions de mes adversaires mais également celles de  mes amis.

 

Bien des questions sont posées plus crûment par les évènements douloureux survenus ces derniers jours !

Faut-il sortir du nucléaire ?

Tout le monde (responsable) s’accorde à dire qu’il le faudra un jour !

Aussitôt d’autres questions arrivent :

Comment vivre autrement ?

Faut-il produire plus, ou mieux ?

Ne faut-il pas mieux répartir les richesses ?

Le mode de production et de consommation ne peut-il être plus équitable, plus juste, plus solidaire ?

 

Oui, décidemment bien des questions !

Ne sommes-nous pas assez adultes pour pouvoir engager un débat qui concerne notre vie et celle de nos enfants ?

Ou plutôt, ne nous considèrent t’on pas assez matures et compétents pour participer à ces choix ?

 

L’indécence est peut—être ici !