Omar Brebesh, 62 ans, était l’ambassadeur en France qui avait coordonné, avec l’Élysée et Matignon, la visite de Kadhafi en France. Human Rights Watch vient de révéler qu’il était mort sous la torture le 19 janvier dernier. Cette annonce fait suite à une campagne médiatique du Conseil national transitoire libyen assurant que la future Libye ferait preuve d’un « islam modéré ». À la cruauté modérée ?
Dernier en date des accrochages meurtriers entre milices opposées, celui qui a opposé à Tripoli celles de Zintan et de Misrata pour récupérer la luxueuse villa du fils de Kadhafi exilé en Afrique. L’armée et la police dites « régulières » se sont contentées de dresser un périmètre de sécurité pendant que les combats faisaient rage derrière elles dans ce quartier chic du littoral…
La presse française a fait bien sûr état, surtout en brèves, de ce nième fâcheux incident et on parle moins des villes pro-kadhafistes (Syrte, Bani Walid…) laissées à l’abandon ou devenues aussi le théâtre d’affrontements.
Ces derniers temps, on a surtout parlé des centres de détention contrôlés par des factions, des mauvais traitements et tortures infligées au prisonniers. Une nouvelle fois, le ministre de la Justice a promis d’enquêter sur le sort de quelque 1 500 prisonniers officiellement recensés (il en est d’autres, dont on ne sait s’ils ont disparu ou s’ils restent en attente du versement d’une rançon). Radio Vatican vient d’en faire état, sans masquer que, selon les Nations Unies, des milliers d’autres resteraient personnes retenues dans des geôles clandestines. Les estimations tournent aux alentours de 8 000 prisonniers dispersés.
Parallèlement, le CNT a lancé une sorte d’offensive médiatique internationale pour assurer que tout allait redevenir sous contrôle et que l’islam modéré serait dominant dans la future Libye.
L’annonce d’Human Rights Watch à propos de l’ex-ambassadeur en France vient jeter de sérieux doutes. OMar Brebesh, 62 ans, est mort à la mi-janvier moins de 24 heures après son arrestation à Tripoli. Ce serait une milice de Zintan qui lui aurait réglé son sort. La famille du défunt a communiqué à l’ONG des photos du corps tuméfié, marqué par des estafilades, et semble-t-il dépourvu d’ongles aux orteils.
Toutes les tortures ne sont pas la manifestation d’une revanche ou gratuites : pour les « mercenaires » déjà rançonnés, il n’y a pas grand’ chose à espérer. Pour ceux qui, comme l’ambassadeur, sont présumés être fortunés, les mauvais traitements, qui empirent, visent à leur arracher des secrets qui ne sont pas que diplomatiques.
De plus, des Libyennes et Libyens qui s’étaient installés d’assez longue date à l’étranger hésitent à rentrer. Sauf à pouvoir faire état de nombreux témoignages formels, ils risquent de passer, à leur retour, pour des « juifs », ce qui pourrait les exposer à être rançonnés.
On en saura sans doute plus quand sortira le film de Bernard-Henri Lévy, Libya, pour lequel il a recueilli déjà deux heures d’entretien à l’Élysée avec Nicolas Sarkozy. Nul doute que BHL saura faire la part des choses et exposer sans complaisance sa vision de la future Libye en s’appuyant sur les divers témoignages d’Amnesty International ou de Human Rights Watch.
C’est très triste, nous les démocrates nous avons fait la guerre pour apporter paux et bonheur … brillant résultat !